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Xavier B.
17 abonnés
281 critiques
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2,0
Publiée le 10 février 2020
Faut-il voir La Cravate ou s'en abstenir pour éviter toute empathie avec le Front National ? Je ne sais pas. Le film n'évoque qu'à peine les thèses et le programme du FN et, à la réflexion, on aurait pu faire presque le même documentaire avec un militant ambitieux de n'importe quel parti, pourvu qu'il soit motivé à "faire du buzz" en acceptant de prendre des risques à titre personnel. Bastien, le militant en question, a donc accepté de se faire filmer dans ses activités puis de réagir, devant la caméra, au script préparé par les metteurs en scène. Il était donc libre de montrer et de taire ce qu'il voulait. On le voit grimper en responsabilité au sein du FN parce qu'il sait "faire du buzz" en mettant en scène Florian Philippot. Le film est en fait, avant tout, pour lui l'occasion de faire de l'auto-buzz. Il semble clair qu'il mesure parfaitement ce qu'il pourra en tirer, dans sa vie future… NB D'une façon très paradoxale, j'ai repensé en voyant ce film à l'excellent "Pour Sama" de Waad al-Kateab, qui tient aussi de cette culture du selfie et de l'auto-buzz.
" la cravate" qui a reçu des bonnes critiques est un documentaire intéressant sur le rassemblement national. En effet même si je ne partage pas les idées politiques de ce parti, j'ai trouvé instructif les motivations et l'enchaînement qui a mené un jeune français à suivre les idées et militantisme auprès d'un parti considéré " extrême droite" pendant les élections présidentielle de 2017.
C'est un documentaire sur Bastien, dévoué aux basses œuvres militantes au RN, en rupture avec son milieu familial d'entrepreneurs du BTP, qui arrête ses études en Terminale, la colère chevillée du mauvais élève. Lucide sur le monde politique en général, comme le sien en particulier, peuplé de ratés de leur profession, de slogans maquillés en idées, de petits arrivistes du moment. Au détour, un drame personnel comme clé de compréhension. En fond, entre racistes assumés et petit peuple picard à la promesse de fraternité trahie, l'avancée irrésistible d'une machine au carburant de la revanche. "La cravate", le signe de la respectabilité, d'une transition, la sienne et celle de son parti. Une œuvre romancée dont on connaît déjà la suite.
Le registre documentaire politique se prête au genre militant surtout lorsqu’il s’agit d’aller explorer les rouages du Rassemblement National, ex Front National. Mais les réalisateurs, à la recherche peut-être du diable et de l’hydre fasciste, tombent sur un jeune gars a priori bien brave, ne semblant pas fanatique, sous réserve d’un passé caché mais révolu dont les tenants et aboutissants sont d’ailleurs davantage dans le système éducatif que dans l’idéologie. Comme un regret que ce ne fut pas le cas ? Alors, pour meubler, ils vont aller chercher la filiation (réelle au demeurant) entre le FN et le RN à coup d’affiches d’archives aux slogans effectivement moins édulcorés que ceux d’aujourd’hui. Mais la démonstration ne prend pas. Non, objectivement, le militant suivi n’est pas dans ce parcours ni dans une logique de haine. Bigre, comment le faire culpabiliser alors ? Eh bien, si tel était leur objectif, nos réalisateurs militants n’y parviennent pas. Et du coup, nous non plus spectateur lambda (pas ignorant des arcanes de la politique pour ce qui me concerne), on ne culpabilisera pas d’être allé voir un film sur le quotidien assez ordinaire et politicien d’une structure de base du parti infréquentable. L’investissement des petites mains de la politique c’est bien ça, quel que soit le parti d’ailleurs. A ce titre, l’exploration est intéressante. Même s’il s’agit du Rassemblement National, pas fondamentalement différent au moins sur ce point là.
Ce film documentaire raconte l histoire de Bastien, jeune picard et jeune militant du Front National, pendant les 6 derniers mois de la campagne présidentielle de 2017. On découvre pourquoi et comment il a intégré le parti, ses rêves et ses désillusions sur la politique.
un film de propagande très pervers en faisant passer le parti pour des manipulateurs alors que ce sont les réalisateurs qui manipulent, en nous faisant croire que le parti n'as que des militants racistes à travers un jeune de 20 ans manipulé lui aussi , bien choisis pour lui faire parler de son passer , pour justifier une psychologie ridicule qui tiens à dire: " vu son passé , on comprends pourquoi il en vient à devenir militant " le but de ce reportage juste avant les élections à pour but de nous faire voter autrement. Si vous voulez combattre LE RN , faites un reportage neutre, et on vous prendra peut-être au sérieux, car cette caricature est toujours aussi ridicule!
Un film vraiment intéressant qui montre une trajectoire individuelle celle d’un homme jeune somme toute courageux de se mettre ainsi à nu. Qui montre aussi l’engrenage amenant à l’extrême-droite dans lequel l’humiliation joue un rôle important. Qui montre enfin les carences béantes du système éducatif et de la Justice. Il serait intéressant de faire la saison 2 dans 5 ans pour qu’on voie dans quel sens ce Bastien a évolué, sa collaboration à ce film réalisé par un couple d’hommes de gauche laissant penser que tout n’est pas écrit.
Formellement intéressant, mais a-t-on besoin de voir un type lire un texte au micro en surimpression ? Cela n'apporte rien au film. Passons. Ensuite, attaquer le parti d'extrême-droite en présentant des gens surtout attirés par les postes et l'argent qui va avec, ben désolé de vous décevoir, mais absolument tous les partis (et les sectes aussi d'ailleurs) sont sur ce modèle, les carriéristes assoiffés d'argent, surtout de pouvoir, et les petits,sincères ou persuadés qui finiront carriéristes en grimpant dans la hiérarchie. Ce que je retiens surtout est que Bastien et son chef sont le reflet de leur éducation : d'un côté, l'ado avec son accident de parcours, que personne n'a écouté et qui a déraillé et de l'autre un jeune gars aux dents longues, sortant d'une école de commerce et pour qui l'argent n'a pas d'odeur. Ironiquement, le documentaire fait de la publicité pour ce parti, puisqu' »une mauvaise publicité, reste une publicité », dixit le documentaire lui-même ! Dommage. A quoi ça sert d'avoir le protagoniste de son documentaire sur un plateau et... quoi ?
J'ai trouvé ce film passionnant, touchant, intelligent et d'une rare sincérité. C'est le second film que je vous de ces deux réalisateurs et, pour sûr, je vais suivre leurs parcours. Bravo
J’ai adoré ce film qui renouvelle complètement le film politique. Constamment juste, inventif, il propose une plongée dans la tête d’un militant politique et aux sources d’un engagement extrême
Bastien Régnier a vingt ans. Il a grandi dans l'Oise. Il a deux passions dans la vie : le Laser Quest et le Front national. "La Cravate" le suit pendant la campagne présidentielle 2017.
Approcher la "bête immonde". Nous faire comprendre de l'intérieur les motifs d'un engagement à l'extrême-droite. Le pari est difficile. La fiction s'y est essayée avec succès avec "American History X", "This is England", ou, pour la France, "Un français" en 2014 et "Chez nous" en 2017. Le documentaire devait s'y frotter.
"Mains brunes sur la ville" l'avait fait en 2012 en étudiant le cas d'Orange et de Bollène, éclairante démonstration de sociologie électorale pour y comprendre les ressorts du front national. "La Cravate" n'a pas cette ambition transversale. Il cherche à s'intéresser à un individu et à son parcours. Et il le capte à un moment bien particulier de l'histoire du Front, comme l'annonce le titre : celui de sa dédiabolisation, celui où le mouvement fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen troque rangers contre cravate pour gagner la respectabilité sans laquelle il n'est pas de victoire électorale possible.
Le pari n'est qu'à moitié réussi. Deux écueils guettaient les co-réalisateurs - qui avaient déjà signé ensemble l'excellent "La Sociologue et l'Ourson" qui revenait en 2016 sur la querelle autour du mariage pour tous. Le premier était de sombrer dans la caricature, de charger la barque en décrivant un nazillon peinant à cacher son idéologie rance derrière un vernis de respectabilité. Le second était inverse : verser dans l'empathie et rendre sympathique une personnalité qui ne pouvait pas l'être.
"La Cravate" évite ces deux écueils et grâce doit lui être rendue d'y être parvenu. Mais pour autant - et on pourra légitimement me trouver bien sévère - l'ambiguïté de son héros prive ce documentaire d'une partie de son sel. On sent que les réalisateurs avaient déceler en lui des failles et un potentiel. Les failles, ils auront tôt fait de les percer à jour. On n'en dira pas plus sauf à dévoiler une révélation qui n'en est pas vraiment une et que d'ailleurs la moitié des critiques évoquent dans leurs récensions. Le potentiel, hélas, restera inexploité : Bastien Régnier ne sera pas choisi pour porter les couleurs du FN aux législatives, au terme d'un processus de désignation trop vite survolé.
"La Cravate" est construit selon une mécanique très artificielle. Les réalisateurs invitent son protagoniste, après le tournage, à lire face caméra le script de leur documentaire et à y réagir à chaud. On voit donc avec lui le film de sa vie raconté par une voix off mielleuse qui débite un texte très littéraire à la façon des romans d'apprentissage. On s'interroge sur la raison d'être de cette présentation : offrir à Bastien Régnier un droit de réponse ? prouver aux spectateurs que son accueil express a été recueilli pour le présenter sous un jour qui n'est pas toujours flatteur ?
Au moment de refermer le script, Bastien Régnier s'interroge : "Est-ce que je suis un c...?". Les spectateurs de la salle parisienne où j'ai vu le film hier - le département de France où le FN fait son plus mauvais score - avaient spontanément envie de répondre oui. Mais la vérité oblige à tempérer ce jugement : "Tu es simplement un naïf qui s'est fait avoir en exposant sa vie".
Nous sommes sortis éblouis de ce documentaire. La forme renouvelle complètement le genre. Le fond, le parcours d'un jeune militant FN jusqu'à la présidentielle, est tout en finesse. Bastien, le militant, commente et valide au fur et à mesure devant la caméra, quasiment ss interventions, le texte du documentaire, qui est lu en off. Bastien et les documentaristes revèlent ainsi peu à peu les raisons de l'engagement politique de Bastien. A voir et faire connaitre.
Un film impressionnant et subtilement mené filmant l'intimité de Bastien, jeune militant d'extrême-droite qui s'interroge sur son passé et son présent au cœur de la campagne électorale de 2017. On y observe le parti en pleine opération de « dédiabolisation », les rebondissements des stratégies de communication devenues si primordiales. Une plongée dans les rouages de la politique, mais aussi une ontologie ? « On va voir si le film va changer ma vie » confie-t-il aux réalisateurs. On ne peut que lui souhaiter cette métamorphose.
spoiler: Les journalistes manipulent sous une fausse bienveillance un militant pour mettre en avant des manipulations qui sont utilisés dans tous les partis politiques.
Un film pour mettre en lumière des manipulateurs par des journalistes manipulateur . Ou est le faux du vrai? Un témoignage ne fait pas un reportage Bref un film qui ne touchera que les esprits malléables et qui ne ferra pas changer d'opinion les pro ou les anti ...