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dejihem
137 abonnés
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5,0
Publiée le 24 février 2020
Le dispositif utilisé par les réalisateurs provoque une vraie mise à distance du sujet mais pourtant cela fonctionne. Et au final, je me suis posé la question : est-ce que les situations présentées serait pareilles dans un autre parti politique ?
En allant voir un film sur le FN, on s’attendait essentiellement à observer des personnages très représentatifs de l’image xénophobe et peu lettrée que l’on a communément de ce parti, même si ce dernier s’efforce d’effacer sa subversivité. Cependant, la voix off qui commente 80% du film tend à masquer et cacher toute trace de cliché nationaliste qui fait état dans le quotidien des partis extrémistes. De plus, le protagoniste nous est montré comme un être posé, réfléchi, mature et parfois espiègle alors qu’il œuvre à la grandeur d’un parti plus que sectaire. Le réalisateur nous montre une image si aseptisé de ce microcosme qu’il tente d’apporter un peu de réalisme et de frisson en sortant du placard certains faits peu glorieux de la jeunesse du protagoniste, comme un soucis de ne pas paraitre trop partisan. Cette hypocrisie révèle, à mon sens, une position très partiale du réalisateur, nettement en faveur de l’objet de son documentaire. Le protagoniste nous est montré comme un être néanmoins attachant et humain, en quête de valeurs et d’idéal dans sa vie aux perspectives peu encourageantes. Lâchant la proie (le FN) pour l’ombre (les Patriotes) car déçu des manœuvres politiciennes égotistes, ce jeune homme s’avère aussi touchant qu’attristant.
Faut-il voir La Cravate ou s'en abstenir pour éviter toute empathie avec le Front National ? Je ne sais pas. Le film n'évoque qu'à peine les thèses et le programme du FN et, à la réflexion, on aurait pu faire presque le même documentaire avec un militant ambitieux de n'importe quel parti, pourvu qu'il soit motivé à "faire du buzz" en acceptant de prendre des risques à titre personnel. Bastien, le militant en question, a donc accepté de se faire filmer dans ses activités puis de réagir, devant la caméra, au script préparé par les metteurs en scène. Il était donc libre de montrer et de taire ce qu'il voulait. On le voit grimper en responsabilité au sein du FN parce qu'il sait "faire du buzz" en mettant en scène Florian Philippot. Le film est en fait, avant tout, pour lui l'occasion de faire de l'auto-buzz. Il semble clair qu'il mesure parfaitement ce qu'il pourra en tirer, dans sa vie future… NB D'une façon très paradoxale, j'ai repensé en voyant ce film à l'excellent "Pour Sama" de Waad al-Kateab, qui tient aussi de cette culture du selfie et de l'auto-buzz.
Ce jeune militant FN se livre complètement. Et sa réflexion sur son engagement se fait à livre ouvert. Le film veut illustrer le nauséabond du parcours inconscient qui mène ce jeune homme à s'engager. Il valide en tout point les insinuations des 2 réalisateurs de gauche : subtil vierbage patriotique, dévouement et soumission à des opportunistes, révélation de son passé de skin-head et de sa tentative de massacre à son collège, ambianceur pour cacher son âme blessée, vacuité de la violence. Il argumentera même fallacieusement que le FN "c'est le dernier rempart contre le racisme". Il finira aux Patriotes reniant son idéal MARINE.
Bastien Régnier a 20ans et est militant du Front National (devenu entre-temps le Rassemblement National) lors de la campagne présidentielle de 2017. Il aimerait d’avantage s’investir mais peine à faire ses preuves, sans doute est-il trop pressé, d’autant plus qu’au fil des minutes, le film révèle quelques zones d’ombres laissant entrevoir de vieux démons pas très avouables… Qu’à cela ne tienne, cela ne l’empêche pas de vivre au grand jour son dévouement pour l’extrême droite et sa passion pour Marine Lepen (au point d’avoir son portrait placardé au-dessus de son lit).
Après l’excellent documentaire La Sociologue et l'Ourson (2016), Étienne Chaillou & Mathias Théry s’intéressent au parti d’extrême droite en suivant le parcours d’un jeune militant qui, lorsqu’il ne travaille pas au Laser Quest de Beauvais, s’occupe de distribuer des tracts pour le FN sur les marchés et va jusqu’à aller démarcher Florian Philippot, qui entre-temps, aura quitté le FN pour monter son propre parti Les Patriotes et avec lequel, il gèrera le montage de ses vidéos YouTube.
Les réalisateurs continuent de bousculer les codes du documentaire, après les peluches & marionnettes sur fond de décors en carton, ils optent pour un style très original et composé à 99% d’une narration en voix-off entrecoupée de temps à autre par l’intervention du principal protagoniste qui découvre le texte que l’on est en train d’écouter.
La Cravate (2020) est découpé en 4 chapitres ("Début de campagne", "En Costume", "Les Démons", "La Flamme" et d’un épilogue) et vient retracer le parcours atypique de ce jeune homme qui, contre toute attente, va dévoiler un lourd passé de skinhead auquel les réalisateurs ne s’attendaient pas. Le protagoniste se dévoile sans fard et annonce clairement face caméra qu’à l’époque où il était étudiant, un beau matin, en partant de chez lui carabine à la main, il était bien décidé à commettre un massacre dans son lycée (avouant avoir été influencé en voyant aux infos un fait divers relatant une tuerie de masse du même acabit).
Qu’à cela ne tienne, malgré son passé trouble, cela n’empêche pas le jeune homme de faire bonne impression et de nous apparaître sincère (bien qu’un peu flippant par moment, surtout lorsque l’on apprend son lourd passif). C’est aussi en apprenant son passé, que l’on comprend mieux comment de telles personnes finissent par rejoindre l’idéologie de l’extrême droite, avec sa haine de l’autre.
Il en résulte un documentaire à la fois intelligent & très intime, touchant et sincère.
La meilleure trouvaille de "La Cravate", c'est probablement son protagoniste. Ce documentaire nous fait suivre, pendant la campagne des élections présidentielles de 2017, un certain Bastien Régnier, militant au Front National. Bastien n'est pas une petite main bas-du-front. Ce n'est pas non plus un brillant futur cadre du parti. Il est intermédiaire, convaincu sans méchanceté de ses idées, et lucide sur ses limites. Cette plongée sera l'occasion de voir comment ce jeune homme appréhende un parti finalement comme les autres. Avec ses costards, ses coups de com'... et aussi ses coups de poignards dans le dos entre arrivistes. Il n'est pas vraiment question de critique du FN ou de son idéologie, mais plutôt de parler d'humains. Avec, cerise sur le gâteau, un portrait du FN à la veille de son explosion (le départ de Florian Philippot suite à la débâcle du second tour de 2017). Qui rétrospectivement éclaire sur la situation de l'époque. On voit même de manière furtive un certain Jordan Bardella participer à un événement, très cocasse a posteriori ! Le film offrira aussi quelques surprises au spectateur... et même à ses réalisateurs (!) lorsque le passé plus sulfureux de Bastien émergera. La forme est particulière et ne plaira pas à tous. Une voix-off commente en quasi permanence se qui se déroule à l'écran, tandis qu'en parallèle le montage laisse Bastien commenter le script pour donner son ressenti sur la pertinence de l'ensemble. Une tactique originale, qui permet de se prémunir en partie de l'éternelle critique "vous avez tout arrangé et déformé au montage". La contrepartie est que c'est parfois un peu lourd, inutilement littéraire, ou surfait. Mais globalement c'est bien écrit, voire amusant. En particulier, si le portrait de Bastien demeure très humain, les réalisateurs sont moins complaisants envers son entourage. Le candidat parachuté Franck de la Personne par exemple. Ou surtout le supérieur de Bastien, qui passe pour un jeune premier politicard de souche, dont les dents rayent le parquet. A noter que la bande-annonce présente des scènes sur lui qui ne sont pas dans le film, ce qui sous-entend qu'il en tenait une bonne couche ! Un documentaire original, inattendu, et tout à fait pertinent.
Etienne Chaillou, Mathias Théry nous convient pour un 2 films en un. Initialement impulsé après la dernière élection américaine, le projet restera pourtant bien une observation française autour de l'extrême droite, sa normalisation dans l'espace politique et ses électeurs. La Cravate se concentre d'ailleurs sur l'un deux, Bastien. Dans la forme, le documentaire contient certaines imperfections assez gênantes. La voix-off (monocorde) sous-titre parfois excessivement l'image, ce qui peut rapidement lasser. La structure est également redondante, là où le film aurait eu besoin de quelques embardées pour ne jamais se cloîtrer. Il est malheureusement trop scolaire et emprunté. Sur le fond par contre c'est assez brillant. Le titre ne doit rien au hasard, la bande de tissu devient la synecdoque du politique, sa marque de fabrique et son image dans l'inconscient collectif. Une manière simple de montrer qu'à ce petit jeu, le Rassemblement National ne déroge en rien au système qu'il s'échine à pourfendre. Et le jeu des comparaisons avec ses camarades ne s'arrêtera pas ici. En suivant le parcours d'un admirateur et militant RN, La Cravate invite à prendre un peu de recul et à regarder le paysage en trompe-l'œil et faux-semblants qui pavent la route du pouvoir. Une tâche qui oblige à regarder tous les partis qui le convoitent avec méfiance, puisqu'ils finissent invariablement par se ressembler les uns les autres. Et parmi les premières victimes de cet "habillage médiatique" permanent, les idées ou l'intégrité sont les premières à sauter au profit du marketing et de la récupération. Il ne s'agit pas de changer la donne, mais d'en donner l'illusion. Il n'en faut pas plus pour galvaniser les foules. Une réalité dans laquelle Bastien échappe rapidement au jugement sentencieux que certains ne se priveraient pas d'avoir en lisant le résumé de La Cravate. Il ne s'agit pas de tourner le jeune homme en ridicule ou à diaboliser le parti de Marine LePen. En creux, le documentaire montre surtout le caractère propret et finalement commun du parti qui, comme celui de ses adversaires, est alimenté par le carriérisme, les effets de manche et les campagnes de communication. Rien de plus. Si Bastien déstabilise, c'est parce qu'il est terriblement proche, sans filtre et ordinaire. Un militant parmi tant d'autres, dont les espoirs et désillusions pourraient être comparées à celles de beaucoup d'autres sur l'éventail politique.
Un documentaire dont le format singulier pose question ou plutôt non, il les enlève pour nous imposer la vérité de leurs créateurs. La cravate montre le parcours d'un militant du Front National. On ne s'attache pas aux idées défendues mais à la vie d'un militant politique. On découvre ainsi étonné le mode artisanal de la gestion de la chaine Youtube du numéro 2 du "plus grand parti de France".
Mais ce qui fait d'abord l'intérêt de la cravate c'est son dispositif. Car les deux journalistes ont rajouté une étape à leur processus de creation : une mise en abime. Ils filment leur héro lire le texte qui sera énoncé tout au long du docu afin de le valider. C'est ce qui m'ennuie car on voit bien que ce Bastien, qui est pourtant loin d'être débile n'a pas les armes pour contester et mettre en perspective le texte. Tout est factuel peut-être mais ce qui est écrit là n’est pas tout ce qu’il a vécu. Par exemple il apparait comme un salop lorsqu'il rabroue un nouveau militant. Le texte dit : "car il est agacé par l'enthousiasme permanent du néophyte". Bastien répond : "c'est surtout parce qu'il ne faisait que des conneries". Combien de ces oublis se rajoutent aux interprétations ? Car c'est surtout là que la cravate me pose problème. Le documentaire pense à la place de Bastien et à la notre. Il manque totalement d'objectivité, c’est comme si l’ensemble des faits étaient relatés sous le prisme de l’image qu’on avait envie de renvoyer de l’électeur du Front National, une bête immonde. Bastien relève d'ailleurs judicieusement la champ lexical militaire utilisé pour décrire sa passion (tellement prolo) du lasergame. Quiconque a déjà fait une partie trouvera en effet risible l'image extrême qui en est renvoyé. C'est comme si le documentaire avait tellement peur que l'on trouve le Front National et Bastien sympa qu'il devait, par son texte (d'ailleurs très académique et prétentieux) nous rappeler que ces gens et ce parti sont infréquentables. L'effet sur moi a été contre productif au possible. Surtout que l'on a droit à une psychologisation et des assertions vraiment limites. Bastien a vraiment validé "les visages déformés par la haine" des sympathisants au meeting de Marine Le Pen ? Pour avoir assisté à l'un de ces meeting, si le fond est loin de m'avoir convaincu, il est difficile de nier le talent d'oratrice, l'engouement et la ferveur ressentie parmi les militants, ce que le documentaire élude totalement. La façon dont le documentaire est construit j'ai d'ailleurs eu le sentiment qu'à la fin, comme dans un film hollywoodien ce Bastien, si touchant et si sincère se rallie au camp du bien (celui des journalistes) et se repente de ses penchants nationalistes. Je regrette également que le moment de la cassure de ses ambitions n'ait pas été davantage creusé et expliqué. Au contraire les plans sur le journaliste devant son micro m'ont semblé inutiles et narcissiques. On ressent par contre cruellement la douleur infligée par l'institution scolaire à un Bastien qui "travaille mais ne comprend pas". Ma scène favorite : le car. Elle montre une composante essentielle du militantisme politique : l'appartenance à un groupe. PS : De Tavernier, préférez "DROGUE: dis-leur" autrement plus neutre, instructif et poignant.
Un excellent documentaire sur l'engagement politique au sens général et celui des extrêmes en particulier. Le mélange entre l'histoire narrée et l'interview parallèle qui appuie et détaille le propos donnent une vraie authenticité et vérité à ce qu'on perçoit. Ce jeune est à la fois touchant et dérangeant.
Un documentaire se voulant simple sur la forme, mais résolument complexe sur le fond. Par une mise en scène distante où évoluent les hommes (comme une pièce de théâtre), le réalisateur nous invite subtilement à nous interroger sur le poids des mots, la force de l'engagement et le rôle de chaque citoyen dans l'oeuvre démocratique. Le parti-pris est évident, mais forge d'autant plus notre volonté de devenir acteur de notre monde.
Ce film documentaire raconte l histoire de Bastien, jeune picard et jeune militant du Front National, pendant les 6 derniers mois de la campagne présidentielle de 2017. On découvre pourquoi et comment il a intégré le parti, ses rêves et ses désillusions sur la politique.
Bastien Régnier a vingt ans. Il a grandi dans l'Oise. Il a deux passions dans la vie : le Laser Quest et le Front national. "La Cravate" le suit pendant la campagne présidentielle 2017.
Approcher la "bête immonde". Nous faire comprendre de l'intérieur les motifs d'un engagement à l'extrême-droite. Le pari est difficile. La fiction s'y est essayée avec succès avec "American History X", "This is England", ou, pour la France, "Un français" en 2014 et "Chez nous" en 2017. Le documentaire devait s'y frotter.
"Mains brunes sur la ville" l'avait fait en 2012 en étudiant le cas d'Orange et de Bollène, éclairante démonstration de sociologie électorale pour y comprendre les ressorts du front national. "La Cravate" n'a pas cette ambition transversale. Il cherche à s'intéresser à un individu et à son parcours. Et il le capte à un moment bien particulier de l'histoire du Front, comme l'annonce le titre : celui de sa dédiabolisation, celui où le mouvement fondé en 1972 par Jean-Marie Le Pen troque rangers contre cravate pour gagner la respectabilité sans laquelle il n'est pas de victoire électorale possible.
Le pari n'est qu'à moitié réussi. Deux écueils guettaient les co-réalisateurs - qui avaient déjà signé ensemble l'excellent "La Sociologue et l'Ourson" qui revenait en 2016 sur la querelle autour du mariage pour tous. Le premier était de sombrer dans la caricature, de charger la barque en décrivant un nazillon peinant à cacher son idéologie rance derrière un vernis de respectabilité. Le second était inverse : verser dans l'empathie et rendre sympathique une personnalité qui ne pouvait pas l'être.
"La Cravate" évite ces deux écueils et grâce doit lui être rendue d'y être parvenu. Mais pour autant - et on pourra légitimement me trouver bien sévère - l'ambiguïté de son héros prive ce documentaire d'une partie de son sel. On sent que les réalisateurs avaient déceler en lui des failles et un potentiel. Les failles, ils auront tôt fait de les percer à jour. On n'en dira pas plus sauf à dévoiler une révélation qui n'en est pas vraiment une et que d'ailleurs la moitié des critiques évoquent dans leurs récensions. Le potentiel, hélas, restera inexploité : Bastien Régnier ne sera pas choisi pour porter les couleurs du FN aux législatives, au terme d'un processus de désignation trop vite survolé.
"La Cravate" est construit selon une mécanique très artificielle. Les réalisateurs invitent son protagoniste, après le tournage, à lire face caméra le script de leur documentaire et à y réagir à chaud. On voit donc avec lui le film de sa vie raconté par une voix off mielleuse qui débite un texte très littéraire à la façon des romans d'apprentissage. On s'interroge sur la raison d'être de cette présentation : offrir à Bastien Régnier un droit de réponse ? prouver aux spectateurs que son accueil express a été recueilli pour le présenter sous un jour qui n'est pas toujours flatteur ?
Au moment de refermer le script, Bastien Régnier s'interroge : "Est-ce que je suis un c...?". Les spectateurs de la salle parisienne où j'ai vu le film hier - le département de France où le FN fait son plus mauvais score - avaient spontanément envie de répondre oui. Mais la vérité oblige à tempérer ce jugement : "Tu es simplement un naïf qui s'est fait avoir en exposant sa vie".
Aussi original qu'interessant ce documentaire nous plonge au coeur du militantisme. On y découvre le portrait d'un jeune homme, franc et sincère qui lutte pour ses idées.
Même si plusieurs des pionniers de cet art avaient des accointances avec ce bord politique (les frères Lumière ont collaboré avec l’Italie fasciste et le régime de Vichy et La Naissance d’une nation est une ode au Ku Klux Klan), le milieu cinématographique n’est généralement pas très favorable à l’extrême-droite surtout en France (à l’exception de rares noms comme Claude Autant-Lara, Brigitte Bardot ou Franck de Lapersonne). Il est donc assez surprenant de voir Mathias Thiery et Étienne Chaillou se pencher sur Bastien, un militant du Front national pendant la campagne présidentielle française de 2017 avec La Cravate. Heureusement, les deux cinéastes traitent le sujet intelligemment en évitant de le juger tout en le mettant en face de ses contradictionsspoiler: (leur héros ira même se demander à plusieurs reprises s’il ne passe pas pour un être mauvais) . Le plus étonnant est d’ailleurs que leur personnage principal valide tous les éléments montrés dans le film ainsi que la voix-off car ceux-ci ne le présentent pas toujours sous ses aspects les plus sympathiques et montrent ses interrogations sur le fonctionnement du parti politique auquel il adhère. En effet, les deux réalisateurs adoptent une forme narrative assez surprenante en expliquant les images montrées par une narration en voix-off proche d’une écriture de roman et entrecoupent celles-ci par les réactions et les commentaires de Bastien lisant ce texte. Il faut d’ailleurs lui reconnaître d’accepter que de nombreux aspects peu flatteurs de lui soient montrés car ils sont vrais. La Cravate est donc un long-métrage intéressant pour essayer de comprendre comment fonctionne ce parti ainsi que le cheminement psychologique de ses adhérents sans pour autant en cacher leurs aspects les plus sombres.