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traversay1
3 645 abonnés
4 877 critiques
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3,5
Publiée le 1 août 2021
Parler de western pour caractériser Les voleurs de chevaux est réducteur et à moitié faux puisqu'on pourrait également le qualifier de film noir (Kazakh noir ?), de drame ou de récit d'apprentissage puisque les événements y sont principalement vus à travers les yeux d'un gamin de 12 ans, amené à devenir peu ou prou le chef de famille. Coréalisé par un Kazakh et une Japonaise, le film enregistre et sublime les paysages des steppes (attention à l'affectation esthétique, on n'en est pas très loin) et séduit par son rythme contemplatif et la description tendre de liens familiaux. Deux scènes violentes viennent troubler ce quotidien à la fois rude et tranquille et le film se fait aussi onirique à l'occasion, pour accompagner le jeune héros, à la lisière de l'adolescence, qui cherche à comprendre le monde complexe des adultes. Les nombreux non-dits n'altèrent en aucune façon la compréhension du film qui contrairement à certains longs métrages kazakhs récents, ceux d'Adilkhan Yerzhanov, notamment, ne recourt pas à l"humour où à la recherche de l'absurde, lui préférant un naturalisme confinant au minimalisme. Cependant, dans ce film où l'horizon engloutit tout, il y a un côté dérisoire dans les gesticulations humaines face à la permanence grandiose de la nature. Le choix de l'humilité convient bien à Les voleurs de chevaux qui malgré sa violence intermittente est source d'apaisement et de sérénité.
Que cela fait du bien de voir un tel film! Là, on offre au spectateur rêve, grands espaces, profondeur psychologique, vision politique, ouverture sur l'étranger. On est cet enfant qui grandit et qui s'interroge sur la réalité du monde qui l'entoure, sur les émotions, les relations entre les hommes et les femmes . Le rythme est lent et pourtant haletant. L'amour côtoie la haine, la mort la vie, le jour la nuit, l'homme l'animal. Dépaysement garanti, élévation de l'âme. Cela fait du bien au spectateur de ne pas être pris pour un imbécile. Pas de placement de produit, pas de démonstration, de clichés. L'humain comme sujet principal et universel. Merci!
Coproduit par le Kazakhstan et le Japon et présenté en première mondiale en ouverture du festival de Busan d’octobre 2019, "Les voleurs" de chevaux a pour origine un fait divers qui s’est déroulé au Kazakhstan. Auteur du scénario, le kazakh Yerlan Nurmukhambetov a réalisé le film avec la japonaise Lisa Takeba. C’est une soirée organisée lors du Festival de Cannes 2017 qui est à l’origine de leur rencontre et c’est Lisa Takeba qui a appris à Yerlan Nurmukhambetov qu’un producteur japonais, Shozo Ichiyama, était intéressé par cette histoire tirée d’un fait divers. Ce western contemplatif tourné dans les steppes du Kazakhstan et dont le personnage principal est un garçon de 10 ans, possède une grâce indéfinissable et, presque tout du long, il distille une grande tension en se servant d’un atout surprenant : l’absence presque totale de musique.
Un drame familial cruel mais plein de dignité avec pour décors, les sublimes paysages des steppes kazakhes, plombé par un rythme d'une lenteur abyssale. Nickel pour la sieste de l'après-midi.
C’est un film assez court, avec peu de dialogues, mais aux images suffisantes, puisées dans un décor de pleine nature. C’est un film raconté par un enfant, mais ce n’est pas un film à hauteur d’enfant, car l’enfant est déjà grand, 12 ans et presque adulte. Dans ce monde qu’il observe et où son père disparait à tout jamais, quand sa mère se doit alors de déménager pour un autre loyer. Une réalisation sobre, un décor qui se suffit à lui-même, une interprétation à l’égale d’une humilité profonde. Un film qui va à l’essentiel et nous ramène dans le regard d’Olzhas, toujours plus loin, où l’avenir l’attend comme il attend ce cinéma nouveau qu’insuffle déjà si grandement Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba deux réalisateurs au talent prometteur . Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Western lent dans les steppes du Kazakhstan. Superbes paysages, visages inexpressifs, personnages taiseux, scénario très prévisible mais le charme et l'exotisme opèrent.
Coproduit par le Kazakhstan et le Japon, le drame réalisé par Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba ne doit surtout pas se réduire au qualificatif de « western ». Même si ces 84 minutes en ont des faux airs, c’est avant tout une analyse sur le sentiment de vide face à la destruction de la cellule familiale. Le père d’Olzhas est tué par des voleurs de chevaux le jour où il se rend au marché pour les vendre. Sa mère décide de retourner dans sa ville natale avec lui et ses petites sœurs, ainsi qu’avec les chevaux que le père leur a laissés. Un jour, un étranger se présente à eux. Il demande à rencontrer Olzhas et offre son aide pour les aider à déménager… Une plongée dans le Kazakhstan post-soviétique inspirée d’une histoire vraie mais vue à hauteur du regard d’un petit garçon. Original et émouvant. Les paysages des steppes kazakhes offrent un écrin magnifique à cette histoire classique où, les chevauchées, les grands espaces, la violence omniprésente, les exécutions sommaires et la rudesse de la vie quotidienne, font, je l’ai dit, penser à l’ambiance d’un western. Mais, ici, l’étude psychologique et sociale a plus d’importance que la simple anecdote de départ. Le rythme lent tient pourtant en haleine mais c’est l’humain qui reste au centre de l’histoire. Et surtout on vit ce drame à hauteur d’enfant, de ce petit garçon sui ne comprend pas ce qui se passe, mais dont le regard finit par nous bouleverser. Pas de musique, peu de dialogues, de longs moments contemplatifs, des lumières à couper le souffle, un scénario minimaliste… tout ce qui pourrait paraître ennuyeux est ici sublimé et nous emporte pour quelques instants dans un autre monde, frappé d’une profonde humilité et de la sérénité. A découvrir. Dans le rôle de la mère, on retrouve Samal Yeslyamova, qu’on avait découverte à Cannes en 2018, dans Ayka, pour lequel elle avait obtenu le prix d'interprétation féminine. A ses côtés le petit Madi Minaidarov, dont le regard pénétrant ne peut s’oublier de sitôt. Citons encore Mirai Moriyama, excellent acteur japonais déjà vu chez Naomi Wakase et chez Kurozawa. Allez à la rencontre du petit Olzhas dans les contreforts du Tian Shan dans ce film trop court mais touché par la grâce… on en redemande !
C'est un film plutôt contemplatif sur le deuil, la vengeance ou l'attente de la réparation. Le regard du petit quand il reconnaît l'homme à la montre!!! Effectivement de beaux paysages et de longs silences pour mieux exprimer l'introspection mais aussi une immersion dans une culture peu connue.
Je n’aurais pas grand chose à en dire, l’histoire est convenue et classique et on pourrait facilement s’ennuyer. Mais le film bénéficie des superbes décors naturels du Kazakhstan et d’un cadre parfaitement utilisé qui les magnifie. C’est un peu vide mais c’est très beau.
Nul doute que la vie est dure dans les steppes du Kazakhstan. Et pourtant "Les voleurs de chevaux" est un film empreint de sérénité. Les êtres sont, plus qu'ils ne paraissent. Ils assument leur vie avec détermination, force intérieure et fierté. Face aux forces de la nature et du destin, ils ne semblent pas subir, mais plutôt choisir ou s'adapter aux situations. Dans des paysages sublimes, tout est épuré, réduit à l'essentiel. Une bien belle réalisation, particulièrement dépaysante.