Les films de crocos passent toujours pour les parents pauvres des films de requins (idem pour les piranhas et serpents, relégués en seconde ligne dans l'esprit populaire), mais on tombe parfois sur des films étonnants, ainsi Crawl qui nous a bien plu (on assume et on continuera de défendre cet Alexandre Aja mal-aimé). Ici, on ne sauve rien (et certainement pas le héros antipathique), étant piégé dans une intrigue où le fil barbelé et l'insolation sont plus dangereux que le crocodile, qu'on pourrait traiter de "décoration" si seulement il était agréable à regarder, ce qui n'est pas du tout le cas. On devine le budget à un franc cinquante rien qu'à voir la modélisation écoeurante du croco (surtout quand il bouge rapidement), les acteurs qui jouent mal, et les situations complètement inintelligentes qui donnent envie de zapper sur un autre programme. Le gars, il a un rouleau de scotch, le croco est un animal qui dort sans arrêt et qui a toute sa puissance musculaire pour fermer la gueule, et non l'ouvrir (donc avec un bout de scotch, vous lui clouez le bec...). Mais il lui lance le rouleau sur le nez. Bon. On va se coucher, nous... On ne sait rien non plus des héros, très antipathiques (bêtes, gueulards, qui n'ont aucune once de compassion pour le croco
en dévorant ses oeufs - on pensait que Pool allait faire un petit parallèle avec la femme enceinte - ou oublient vite le chien qui s'est pendu pour les sauver
- élu scène glauque... -), les jours se ressemblent, le héros soulève et jette la bestiole, lui met un bâton dans la gueule, mais on doit avoir peur du croco (qui fait des morsures irréelles : des petits trous...). On laisse ce genre de nanars qui ne s'assument absolument pas (ultra sérieux) aux spectateurs qui ont de la vaisselle ou du repassage à faire. Pool ne mérite pas mieux, avec son reptile très laid et inoffensif, ses acteurs aux abonnés absents, son histoire affligeante (le rouleau de scotch, on ne s'en remettra pas...). Remettez-vous plutôt la publicité Pattex, nettement plus divertissante. Ou Crawl, on n'en démordra pas (gnak gnak gnak).