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    Le Père de Nafi
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    293 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juin 2021
    (...) la direction d’acteurs et une caméra qui sait se faire proche sans rompre la distance font merveille. La construction théâtrale de certains plans frappe car elle ne dure pas. Le chant et la musique de Baaba Maal tonifient le récit. En dépit de ses moyens limités, Mamadou Dia, qui a suivi un master de réalisation et d’écriture aux Etats-Unis et signe également le scénario du film, ne rechigne pas non plus devant quelques ficelles du cinéma d’action pour rendre l’énergie du danger et de la fuite devant la mort. Tout cela permet au Père de Nafi de trouver la texture et la complexité nécessaires pour ouvrir à l’émotion. Elles font du film une indéniable réussite. (lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures)
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    375 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 novembre 2020
    C'est le premier long métrage de ce réalisateur sénégalais. Le scénario est assez intéressant dans cette histoire familiale dramatique où se mêlent le poids des traditions, des luttes de pouvoir, et la menace terroriste. Toutefois, j'ai trouvé que la réalisation manquait tout de même de suffisamment de fluidité et d'ampleur pour rendre ce film passionnant à suivre.

    Bernard CORIC
    traversay1
    traversay1

    3 567 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 décembre 2020
    Dans une petite ville, au nord du Sénégal, un imam et son frère fondamentaliste s'affrontent au sujet du mariage de leurs enfants. Loin de Dakar, le premier film de Mamadou Dia montre comment des forces intégristes mettent en place leur stratégie pour faire la loi dans une cité jusqu'alors paisible. Le sujet est traité avec une grande maîtrise autour d'un combat fraternel et idéologique à base de manipulation et où les enfants ne sont que des spectateurs puis des victimes. Le film est à sa manière une sorte de western avec une frontière très nette entre le bien et le mal. Outre la puissance de son sujet humaniste, Le père de Nafi bénéficie d'une mise en scène de très bonne facture, décrivant parfaitement les us et coutumes d'une ville sénégalaise, sans misérabilisme ni esthétisation malvenue.
    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2021
    Agé de 37 ans, Mamadou Dia est né et a grandi à Matam, une petite ville au nord du Sénégal, tout près de la Mauritanie. Après des études à l’université de Dakar, il a réussi le concours d’une école de communication et de journaliste. Il a travaillé comme journaliste pendant presque 10 ans, travaillant surtout comme reporter d’images, jusqu’à ce que lui qui, enfant, n’avait pas le droit d’aller au cinéma, se laisse gagner par l’envie de faire du cinéma, au point de postuler et d’être accepté à la Tisch School of the Arts de l’Université de New York. Après plusieurs court-métrages, il a réalisé "Le Père de Nafi", son premier long métrage, un film sélectionné dans un très grand nombre de festivals et qui, en particulier, a été doublement récompensé à Locarno 2019 : meilleur premier film et Léopard d’or de la section « Cinéastes du Présent ». Au bord du fleuve Sénégal, au nord du pays, la vie s’écoule en apparence très calmement dans la petite ville de Yonti. La première personne que nous allons rencontrer s’appelle Tierno : c’est un homme malade, affaibli, mais c’est surtout l’imam de la ville et, à ce titre, il célèbre les mariages. Lorsque, à l’issue d’un de ces mariages, Ousmane annonce l’imminence du mariage entre Tokara, son fils, et Nafi, la fille de Tierno, on commence à se demander si ce calme qu’on a cru percevoir ne va pas se transformer en tempête. En effet, Ousmane est le frère de Tierno, Tokara est donc le cousin de Nafi, et Tierno, trouvant sa fille trop jeune pour être mariée, n’est pas favorable à ce mariage. Par ailleurs, autant Tierno est un imam tolérant, un imam dont la fille n’est même pas voilée et qui pratique un islam qui n’a pas complètement coupé les ponts avec l’animisme, autant Ousmane, par conviction ou par ambition politique, tient à afficher une pratique de l’islam très rigoriste, très extrémiste : il a effectué le pèlerinage de La Mecque et tient à ce que tout le monde le sache, il formule le souhait que sa nièce et future belle-fille se convertisse au port du voile et, désirant devenir le maire de Yonti, il ne va pas hésiter à faire entrer le loup dans la bergerie, en faisant appel au Cheikh Amir, un terroriste intégriste installé en Mauritanie, afin d’obtenir le soutien financier lui permettant d’arroser les électeurs et, accessoirement, payer les frais de la noce familiale. Une fois le loup entré dans la bergerie, est-il possible de le faire sortir ? Depuis plusieurs années, le cinéma africain qui arrive sur nos écrans vient plus souvent du Maghreb que de l’Afrique noire. On apprécie donc particulièrement l’apparition d’un nouveau réalisateur sénégalais dont le premier long métrage, "Le Père de Nafi", est tout à la fois esthétiquement très beau, bien interprété et, surtout, fort intéressant dans le contexte actuel.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 485 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 juin 2021
    Tierno est le jeune imam d'une petite ville du nord du Sénégal, en pays peul. Sa santé est fragile, ses poumons malades. Sa fille, Nafi, souhaite se marier avec Tokara, son cousin. Les deux jeunes gens rêvent de partir à Dakar, Nafi pour y poursuivre des études de neurosciences, Tokara pour y danser. C'est le moment que choisit Ousmane, le frère de Tierno et le père de Tokara, pour débarquer. Il revient d'Europe où il a passé de longues années et où il a versé dans le fanatisme religieux qu'il souhaite imposer à sa communauté et aux futurs époux.

    "Le Père de Nafi" a été tourné à Matam sur les bords du fleuve Sénégal. Mon père y exerça les fonctions de vétérinaire colonial au tout début des années cinquante. Ma sœur aînée y naquit en 1951 - pour être tout à fait exact, à bord du bateau qui conduisait sa mère à la maternité de Saint-Louis-du-Sénégal. J'eus beau passer à mon tour près de quatre ans à Dakar, je ne m'y suis jamais rendu tant la localité est inaccessible et sans attrait. C'est du coup avec beaucoup d'émotion que j'ai scruté les arrières-plans imaginant y retrouver ceux qu'avaient connus mon père il y a plus de soixante-dix ans.

    "Le Père de Nafi" a des airs de pièce de théâtre shakespearien voire de western. Deux visions archétypales de l'Islam s'y opposent, jouant avec un peu trop de facilité sur un thème qui est dans l'air du temps : d'un côté l'Islam tolérant de Tierno, de l'autre celui intégriste d'Ousmane. Nafi et Tokara sont censés incarner deux Roméo et Juliette modernes, aspirant à s'aimer malgré les obstacles. Hélas, ces deux personnages sont trop sommairement dessinés - et trop mal interprétés - pour avoir suffisamment de profondeur.

    Il était un temps où le cinéma africain était si rare que la moindre de ses productions suscitait l'enthousiasme (je pense à ma fascination adolescente devant les films hypnotisants de Souleymane Cissé dans les années quatre-vingts) ; mais après "Bamako" et après surtout "Timbuktu", César 2015 du meilleur film et du meilleur réalisateur, qui déjà traitaient les mêmes thèmes, cet exotisme ne fonctionne plus.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 juin 2021
    Un premier scénario, un premier film et déjà toute l’intensité créatrice d’un cinéaste au cœur de son pays, le Sénégal. Là où à l’heure du fondamentalisme islamique, Mamadou Dia imagine deux frères qui depuis l’enfance ne se supportent pas. Leurs conflits d’intérêts portent aujourd’hui sur le pouvoir religieux que Tierno l’imam, exerce sans excès, ni compromis. Ce que lui reproche Ousmane de plus en plus préoccupé par les futures élections municipales. Il brigue un premier mandat. C’est depuis l’enfance qu’il lui voue une jalousie maladive et maintenant profitant de sa faiblesse ( son médecin ne lui donne pas plus de six mois ) il voit la possibilité d’imposer un islam fondamentalisme. Tombée sous ce joug extrémiste, la vie va devenir un enfer quotidien. A l’image de celui des deux enfants de la fratrie, qui s’aiment et doivent maintenant composer avec les lois djihadistes sur le mariage.. Sans leçon, ni solution avérée, le réalisateur ne voit comme seul refuge possible que la cellule familiale et ses valeurs. Ce film les appelle de tous ses vœux.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    Gfa Cro
    Gfa Cro

    52 abonnés 573 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juin 2021
    Vu et avis le 20210615

    Je suis allé voir ce film avec réticence, par ce que le film s’arrêtait et qu'il y a rarement des occasions de voir des films d'Afrique noire. J'ai été agréablement surpris.

    J'étais persuadé que le film parlait d'inceste, que le sujet du film était que deux cousins germains, c'était trop proches pour qu'ils se marient. Je ne m'attendais pas à ce que le film parle de rivalité entre deux frères.

    J'ai été très surpris que cette rivalité entre les deux frères soit à base de philosophie, religion, politique, de tout ce qui fait la nature humaines, que les deux frères soient radicalement opposés dans leur conception du monde et de comment l'améliorer. Je pense qu'ils sont tous les deux sincèrement convaincus de faire ce qui est bien pour leur famille, leur village. Et comme le film le dit sur la fin, les fiancés sont les otages de conflits d'adultes qui les dépasse. J'ai trouvé cela très intelligemment dit, montré, expliqué.

    J'ai trouvé extraordinaire cette logique implacable des événements qui se développent autour de Munzir. Avec Bassa dans le rôle du dangereux imbécile. Il n'y a rien de nouveau dans cette enchainement mais de le voir visuellement dans un film permet de mieux en comprendre le caractère implacable.

    J'ai apprécié que le film ne soit souvent pas explicite et demande au spectateur de comprendre. Ainsi par exemple, lorsque l'imam de Yonti demande à l'intégriste s'il fait 5 prières par jour, le pélérinage à la Mecquen des dons aux pauvres, ..., en fait, il montre à l'intégriste que lui imam de Yonti respectes les hadiths. La scène ne dit rien de particulièrement explicite, mais le film compte sur le fait que le spectateur comprenne que l'intégriste, à ce moment là, n'est pas encore en position (de pouvoir par la force ou par la politique) de pouvoir demander l'application d'un islam plus rigoureux, il compte sur l'imam en place pour qu'il le fasse de lui-même. Par sa série de question, l'imam suggère qu'il est satisfait de sa pratique de l'islam et qu'il n'a pas l'intention de changer ses pratiques, qu'il ne voit pas l'utilité des autres règles que l'intégriste souhaite voir appliquées. La résolution de la scène n'est pas explicite même si l'on comprend globalement ce qu'il se passe. J'ai bien apprécié que ce ne soit pas plus explicite, qu'il n'y ait pas un long débat stérile et technique sur les lois islamiques.

    Je regrette un peu s'avoir mis trop de temps pour comprendre qui est qui.
    Celui habillé en bleu, le père de Nafi est l'imam en place. Son frère est habillé en jaune et est le père du garçon.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 juin 2021
    Dans un petit village sénégalais à travers le futur mariage d'un jeune couple se cristallisent deux visions de l'évolution de la société : d'un coté une communauté ancestrale, animiste et baignant dans un islam apaisé, de l'autre une religion rigoriste, conquérante, teintée de terrorisme. Si le message est salutaire, d'autant plus quand on voit actuellement un pays voisin comme le Mali tomber doucement aux mains des islamistes, le rendu est trop académique, on s'ennuie beaucoup. Si Mati Diop avec son très moderne Atlantique propulsait le cinéma sénégalais dans le futur ici on est devant un film beaucoup plus passéiste.
    Stephanbuchet
    Stephanbuchet

    25 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 juillet 2021
    Quel film ! Première œuvre du réalisateur sénégalais qui atteint son objectif : parler de son pays avec finesse, courage et fidélité en traitant du sujet du terrorisme avec une intelligence dont ferait bien de s'inspirer nos chroniqueurs et autres dirigeants inadaptés.
    Tout d'abord, une photographie subtile qui met en valeur le jeu sobre des acteurs-actrices. Des dialogues qui suffisent à mettre en lumière les interactions et les enjeux entre les différents personnages sans alourdir jamais le propos.
    Et un propos justement qui prend courageusement le parti de décrire la vérité des enjeux de pouvoir et d'argent sous prétexte de religion et de décrire les mécanismes sociaux qui entrainent certain-e-s dans une folie répressive et sanglante.
    La tension est palpable tout le film sans jamais ôter la grâce et la beauté à cette œuvre qui mériterait d'être projeté à nos élèves et étudiants tant son message est universel et criant de véracité.
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