“Mondes parallèles !”
Sur les ruines de la cité d’Arrakeen après l’assaut des troupes Harkonnen et des Sardaukars de l’Empereur, le peuple Atréide vient d’être sacrifié sur l'autel des grandes maisons du Landsraad.
Cette terrifiante manoeuvre politique de l’Empereur Padishah Shaddam IV (Christopher Walken) avec dans son ombre, Gaius Helen Mohiam (Charlotte Rampling) la révérende mère de l'ordre des Bene Gesserit, sera à l’origine de l'avènement d’un messie en devenir - le “Lisan al-Gaib” - qui se cache dans les dunes brûlantes du désert profond. Son nom : Paul Atréides, le fils du défunt Duc Leto (Oscar Isaac). Bienvenue dans le second volet de “Dune” de Denis Villeneuve, qui s’inscrit d’emblée dans la philosophie guerrière de la nation fremen se battant contre l’oppression Harkonnen. Sous le joug de Rabban (Dave Bautista), la production de l’épice a repris de plus belle sur Arrakis, alors que des charniers de corps atréides sont passés aux lances-flammes par des troupes d’élites du Baron. Cette scène glaçante, donne le “la” d’une deuxième partie sous le signe d’un conflit pour la liberté ! Après son duel à mort avec Jamis (Babs Olusan Mokun), guerrier émérite et bras droit de Stilgar (Javier Bardem), Paul a été accepté par une partie du peuple fremen, mais pour les autres, Paul et sa mère dame Jessica (Rebecca Ferguson) ne sont que des espions à la solde des Harkonnen. Pourtant la prophétie fremen annonce la venue du “Monde extérieur”, d’une mère et de son fils qui apporteront la prospérité sur Arrakis. Pour apaiser les tensions et sous l’impulsion de Stilgar - avec la posture d’une fine stratège - Jessica va boire “l’eau de la vie” et va ainsi succéder à l’ancienne Révérende Mère mourante. Ce breuvage issu de la bile d’un vers nouveau-né, est mortel pour les hommes, mais aussi pour les femmes non-initiées aux techniques Bene Gesserit. Pour Jessica, enceinte, le poison de Shai-hulud (le vers) va lui prodiguer le savoir et les souvenirs de chaque ancêtre féminine de la lignée. Une façon pour elle de renforcer les fondements de la prophétie et ainsi renforcer le leadership de Paul sur les autochtones. Pour ce faire, Denis Villeneuve nous a façonné une dame Jessica à l’ambiguïté incroyablement troublante. Le visage peint par les oracles dissimulé sous une toge, le regard perçant bleu sur bleu donne à la disciple de Gaius Helen Mohiam (Rampling), une aura menaçante. Dans le même temps, les troupes d’élites harkonnen s’enfonçant de plus en plus loin dans le désert, obligent les Fremen à se découvrir laissant les Sietchs sans défense. Les accrochages sont nombreux et la guérilla des Fremen met une énorme pression sur la production de l’épice, à tel point que Paul, Chani (Zendaya) et leurs compagnons amènent l’Empereur en personne et sa fille la Princesse Irulan (Florence Pugh) à quitter Kaitan pour se rendre sur Arrakis, afin de réclamer des comptes au Baron qui, entre temps, a évincé Rabban et l’a remplacé par Feyd-Rautha (Austin Butler), son psychopathe de neveu.
Fort d’une innombrable armée de fidèles, Paul “Usul” Moha-dib le Feydakin, trônant fièrement sur le dos du Dieu Shai-hulud qu’il a su dompter, s’apprête à refermer son implacable piège sur les armées de l’Imperium. La guerre sainte contre les Grandes Maisons a débuté
… Le spectaculaire et l’intime sont une fois encore au rendez-vous de cet opus à la narration épique qui emprunte autant au genre du péplum (la scène des gladiateurs dans l’arène de Geidi Prime), qu’à la science-fiction. Dans cet univers foisonnant et anachronique où les lames des épées, des sabres et des dagues se disputent les boucliers lasers et les navettes spatiales, Denis Villeneuve fait de la vision de Frank Herbert un triste écho à notre propre monde.