Rares sont les films qui marquent à tel point le cinéma que leur impact changera littéralement la façon de concevoir des films, et je pense que le diptyque de Villeneuve rentrera clairement dans cette catégorie (ou tout du moins, je l’espère…).
Car là, où depuis plusieurs années les blockbusters ont tendance à s’uniformiser en proposant toujours le même concept sans âme servie avec une bouillie numérique, DUNE sort clairement du lot.
Ne serait-ce pour ce qui mettra tout le monde d’accord : le côté esthétique du film.
C’est tout simplement éblouissant et le film enchainent les plans iconiques comme par magie.
Tout d’abord, grâce à une utilisation des FX parfaitement intégrée à l’image.
Même si c’est une œuvre de SF, tout semble palpable, crédible… C’est d’un réalisme bluffant et l’on croit à tout ce qui se passe sous nos yeux.
Une qualité qu’on pourrait aussi attribuer au travail dingue sur le son.
Là, où le cinéma SF nous a habitué depuis des décennies à des sons électroniques pour intensifier le côté futuriste, ici le sound design est basé sur des sons réels et familier et ça change tout dans la perception du spectateur…
Le tout est sublimé par photographie grandiose, avec notamment certains contrejours de toutes beautés.
D’autant plus que Villeneuve a un sens du rapport d’échelle hallucinant !!! Que ce soient les vaisseaux, les vers géants, ou tout simplement le désert, le film ne cesse de nous rappeler à quel point ses protagonistes ne sont que de simples grains de sable et il propose des plans ahurissants…
Et que dire des costumes, des décors, le design des vaisseaux ou bien de la façon de filmer le désert au point d’en faire un personnage à part entière.
Il y a un véritable sens du détail et visuellement, visuellement, le résultat est un sans-faute, et clairement une des œuvres qui m’aura le plus scotché au cinéma…
Alors, on est toujours face à une œuvre assez contemplative qui risque d’en laisser certains sur le bas-côté… Mais le rythme est extrêmement bien dosé et propose même quelques moments épiques extrêmement intenses appuyés par une bande originale magistrale du maître Hans Zimmer.
Mais DUNE, c’est bien plus que ça. C’est un blockbuster qui ne prend pas le spectateur pour un débile et lui propose une œuvre dense, qui lui demandera, certes, un certain investissement, mais si on rentre dans la proposition, quel bonheur !!!
Alors, je n’ai pas lu le roman, et je ne comparerai pas, mais le résultat est assez dingue dans ce qu’il propose.
Ce deuxième opus, nous plonge littéralement dans la vie et la culture des Fremens au point qu’on a parfois l’impression de se retrouver devant un documentaire, tant tout ce qui ce passe sous nos yeux semble crédible.
Il faut dire que c’est aidé par un casting XXL, qui même si beaucoup n’ont que très peu de présence à l’écran, ils arrivent pour la plupart à exister, ne serait-ce que par leur prestance et le charisme des personnages qu’ils incarnent (je pense par exemple à un impressionnant Austin Butler).
Un de mes rares bémols sur le premier opus, était d’ailleurs le manque d’impact émotionnel, qui est ici effacé, avec la trajectoire de certains personnages, et surtout une Zendaya au sommet qui par un simple regard arrive à te toucher en plein cœur.
Et puis, il y a Timothée Chalamet… Il faut bien avouer que, même si il a longtemps eu l’image du beau gosse qui fait craquer les adolescentes, il se construit petit à petit une filmographie impressionnante, et livre ici une prestation de haut vol, avec un personnage extrêmement ambiguë…
Et puis, il y a le fond et cette façon totalement déstabilisante de faire vire au spectateur une montée de fanatisme religieux de l’intérieur, avec des personnages auxquels il s’était attaché précédemment…
Le film arrive à installer parfaitement une mythologie et des intrigues politiques cohérentes, qui font qu’on en demanderait presque plus…
Car oui, je vais être honnête, il y a quelques petits détails qui m’ont gênés…
Comme je le disais précédemment, l’histoire est dense, peut être trop, et on sent qu’il a fallu faire des choix, ou bien on a parfois certaines éclipses temporelles pour faire avancer l’histoire.
Dans le même ordre d’idée, le personnage de Dave Bautista est anecdotique au point d’en devenir caricatural…
Ou bien je pourrai parler de la planète, qui nous avait été présenté comme un véritable enfer, avec une chaleur insupportable… Alors, c’est peut-être le fait d’être immergés chez les Fremens, mais justement ce danger semble assez inexistant dans cet opus…
Mais ce sont des détails, qui n’effacent en rien toutes les qualités de l’œuvre, et je pense clairement qu’on a affaire ici à un IMMENSE chef d’œuvre de science-fiction qui deviendra culte pour toute une génération…
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