Bon, bon, bon… Ben j’avais plutôt bien aimé le premier Dune, et comment dire… Cette suite m’a déçu ! Je m’y attendais un peu vu qu’il se passe au milieu des Fremen, les hommes des sables, et que je ne crois pas une seconde que des millions d’hommes des sables peuvent non seulement survivre pépouze sur une planète infernale mais en plus avec leurs petits bras affronter des armées ultra-modernes qui peuvent se contenter de leurs envoyer une bombe atomique dessus. Là pour moi il y a un premier gros souci. Chaque maison a un arsenal atomique, pourquoi les Harkonnen ne nettoient pas le sud de la planète de toute façon inintéressant pour eux ? C’est comme ça tout du long. Des facilités, des facilités, des facilités… Idem avec ces combattants qui se battent avec des épées alors qu’ils ont des vaisseaux à canons lourds. Pourquoi ? Il y a qque chose qui ne fonctionne clairement pas dans cet univers.
Autre chose qui m’a dérangé, les scènes d’action. Les batailles sont franchement rares et décevantes. Elles ont un fausse ampleur, en vérité il y a beaucoup d’esbroufe mais le moment venu il n’y a aucune intensité, ça fait fouilli, et il n’y a aucune opposition ! Les Harkonen sont systématiquement nuls, les Fremen meurent jamais, c’est quoi ce cirque ?
Pour le reste contrairement au premier film qui avait quelque chose d’intéressant dans la découverte de la planète, des civilisations, ici rien de tout ça, et limite on est pas dans un film sf mais dans un péplum. On vit au milieu du désert, on découvre rien de plus que dans le premier film, hormis un poil plus de l’univers Harkonen, mais c’est pas grand-chose et c’est le passage que j’ai trouvé esthétiquement le plus réussi.
Parlons de l’esthétique justement. Là aussi il y a des soucis. Ok, les effets visuels sont impeccables, ok il y a un effort certain sur les décors, mais pour le reste… On ne ressent jamais la chaleur sur Arakis. Sans blague, on se sent pas au milieu d’un désert hyper caniculaire, on ressent jamais la menace des tempêtes de sable, c’est très pénible. De fait on ne ressent aucunement l’hostilité ambiante. Quant à la mise en scène, je ne l’ai pas du tout trouvé enthousiasmante. Décevante pour les scènes d’action, elle a du mal à ajuster le curseur entre les grands panoramas et les détails dans les combats, un des soucis des scènes d’action monumentales d’ailleurs, arriver à jongler entre le général et le particulier. Je note aussi que les apparitions des vers des sables sont nettement moins iconiques que dans le premier film. D’ailleurs, les vers des sables sont ici employés trop souvent comme des deus ex machina, et ils perdent beaucoup de leur aura totemique en devenant bêtement des chevaux !
Musicalement, la partition n’est intéressante que pour le thème principal, pour le reste c’est une ambiance sonore mais pas musicale.
Côté casting il y a de bonnes surprises, notamment un Chalamet qui malgré son physique frêle arrive à peu près à s’imposer en leader messianique. Zendaya m’a aussi agréablement surpris, je l’ai trouvé très crédible dans son rôle malheureusement promis à plus uniquement dans une hypothétique suite. De solides seconds rôles apparaissent aussi, notamment la toujours convaincante Rebecca Ferguson, le mémorable Skarsgard en baron obèse et Austin Butler est aussi très charismatique, tout comme les vétéran Javier Bardem et Josh Brolin. Pour moi, il n’y a pas de raté de casting, c’est déjà un bon point, mais malheureusement, ça ne m’a pas vraiment suffit pour rattraper le reste.
Pour moi cette suite est malheureusement une déception dans l’ensemble. Le film est très long mais ne raconte et n’explore finalement pas grand-chose. On se retrouve avec une sorte de vie de Jésus ou de Mahomet (de Mahomet plutôt car l’ambiance est très arabisante) dans le futur, Bon, pourquoi pas, mais pour ma part ce film perd du côté « découverte » du premier film qui était intéressant, tout comme les jeux de pouvoir, puis l’action n’est pas au rendez-vous, et les effets spéciaux parfaits ne compensent pas ce manque de sueur, de moiteur, de sang aussi (il n’y a aucune violence graphique, c’est très décevant) bref, de vie dans le champ. On a beaucoup critiqué Rebel Moon version longue, mais sincèrement, il y a plus de souffle, d’ampleur, d’efficacité dans Rebel Moon que dans ce produit beaucoup trop fade, et ce, en dépit de l’intellect apparent du fond (qui en réalité est très simple). 2.5