Vu au ciné "DÉSIGNÉ COUPABLE" de Kevin Macdonald, thriller judiciaire adapté d'une histoire vraie, l'itinéraire dramatique de Mohamedou Ould Slahi, incarcéré pendant quatorze ans sans preuve ni jugement dans la célèbre prison de Guantanamo, accusé d'être le cerveau des attentats du 11 septembre 2001, ayant intégré le Jihad dans sa jeunesse et ayant hébergé sans le savoir un des auteurs des faits, le film commence lorsqu'une avocate décide de reprendre l'enquête alors qu'en parallèle un officier de marine est chargé de l'accusation, l'une va montrer la force de son implication alors que l'autre va devoir faire avec sa conscience, le film alterne efficacement avec ces reprises du dossier et les flashs-backs nous montrant comment ce jeune mauritanien en est arrivé là.Très documenté le film est de bout en bout passionnant et surtout édifiant, véritablement à charge contre cette justice qu'on voulait expéditive ( terrifiantes et -volontairement- écoeurantes scènes d'humiliation pour forcer à avouer), comme le dit l'avocate à son désigné coupable "vous n'êtes plus un suspect vous êtes un vrai témoin", une histoire ou l'humain réussit à s'imposer au delà du tragique, avec trois superbes comédiens: Bénédict Cumberbacht magnétique en militaire prêt à faire justice mais pas à n'importe quel prix, Jodie Foster puissante et déterminée en avocate intègre pour qui son métier est toute sa vie, et TAHAR RAHIM à la fois fragile et puissant, au charisme fort, pour un rôle énorme, le jeune comédien s'en sort avec un talent définitivement scellé ici, il délivre une magnifique scène de fin, un film brûlot percutant et d'une superbe intensité.
Par nature, un scénario tiré de faits réels à partir de témoignages contemporains, est à prendre comme il est avec respect et humilité. On ne refait pas l’Histoire. Si on doit quand même porter une appréciation sur l’aspect cinématographique, on est dans un schéma bien trop classique du cinéma américain qui finit à la longue par être interrogatif. Car finalement, tout finira bien pour l’accusé (on aura du mal à savoir si c’était à tort ou pas mais on retiendra que c’était sans preuves) et surtout pour le système judiciaire présenté comme intrinsèquement capable de sortir par le haut des errements de ses institutions au service de la vox populi, s’il n’y avait ces juristes de haut vol défenseurs des valeurs démocratiques, constitutionnelles, tout ça… Mieux vaut quand même ne pas être reconnu coupable car là le sort est potentiellement écrit à l’avance avec la bénédiction de tout le monde. A propos de bénédiction, Dieu est d’ailleurs omniprésent ! Bon, malgré le sujet sensible et la mémoire encore à vif du 11 septembre 2001 (ou à cause de cela), il n’y a même pas matière au final à une quelconque censure, ceci expliquant la reconnaissance des Golden Globe. Ils sont comme ça nos amis américains, acceptant volontiers de remuer le couteau dans la plaie à condition de ne pas vraiment remettre en cause leurs mécaniques. Un acteur français, Tahar Rahim, pour le premier rôle de cette production américaine, c’est quelque chose qu’on ne boudera pas. C’est somme toute assez rare.
Plus qu'une excellente biographie d'un homme et de son avocate en lutte pour le respect des droits humains et de justice, c'est ici une vision d'une certaine Amérique, certes pas celle de ses fondateurs, et de l'idée qu'elle se fait de la démocratie et de ce qu'elle s'autorise à faire pour se protéger. On en sort à la fois effrayé par ce rouleau compresseur inhumain mais aussi un peu rassuré à constater qu'elle est capable de s'autoréguler, même péniblement et hélas tardivement. Elle est en tout cas assez courageuse pour produire de tels films, aussi critiques soient-ils sur elle-même : on en serait bien incapables en France...
Un film qui prend énormément aux tripes et d'utilité public pour montrer qu'il n'y a pas que la Russie ou la Chine qui sont des monstres dans certaines situations, je ne comprends d'ailleurs pas qu'il soit tout public étant donné certaines scènes qui montrent les sévices qu'il a subi sont à la limite du soutenable. N'amenez donc surtout pas vos enfants car on est très loin du thriller lisse que l'affiche ou la bande annonce peut laisser entendre !
J'ai énormément aimé suivre ce film l'histoire est entraînante et on ne voit pas passer le temps. Sachant que c'est une histoire vrai elle est encore plus intéressante.
Le film vous happe immédiatement, la mise en scène est parfaite ; la dernière demi-heure du film distille enfin un peu d'émotion, cela évite de plonger trop tôt dans le registre de l'injustice et de tout ce qu'elle éveille en nous, le film n'en est pas pollué. Extraordinaire performance de Tahar Rahim.
“Désigné coupable” est l’adaptation des mémoires de Mohamedou Ould Slahi, un Mauritanien détenu au camp de Guantánamo. Accusé d’être impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001, ce dernier sera illégitimement détenu et torturé de 2002 à 2016. C’est Tahar Rahim qui a la lourde charge d'interpréter le rôle de cet homme au destin tragique et il le fait à la perfection. Sa justesse et ses regards nous révoltent au fur et à mesure des châtiments qu’il reçoit. Pourtant l'intrigue ne nous dit pas clairement s' il est véritablement impliqué dans des actes terroristes. Le comédien français n’est pas le seul à exceller dans le film. Jodie Foster, Benedict Cumberbatch et Shailene Woodley ont saisi tous les enjeux de l’histoire et offre à “Désigné coupable” un plaidoyer violemment touchant. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Sans doute le film de l'année rythme un peu lent mais la qualité du jeu des acteurs est incroyable l'histoire est bouleversante et le pompom c'est que tout ça est une histoire vraie en plus d'être divertissant c'est instructif et révoltant
Le sujet est intéressant mais le traitement est finalement assez plat. Il y a beaucoup de blabla dans les trois premiers quarts du film et surtout Tahar Rahim ne fait pas illusion une seconde dans son rôle de captif innocent. Surtout, il aurait dû se défaire de son accent de banlieusard lors de son dialogue avec "Marseille". La Mauritanie n'est pas la province française, là, on frise le ridicule malgré la gravité de la situation. Les flash back auraient pu être mieux amenés, la dramaturgie plus poussée, bref, on a à peine les ingrédient d'un film de cinéma malgré un sujet en or. Comme quoi ce n'est pas le sujet qui importe, mais son traitement. Ce film en est une probante démonstration.