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Virgile Ottin-Pecchio
1 critique
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4,5
Publiée le 27 avril 2024
Quelle claque, dans un Vienne bouleversé au lendemain de la première guerre mondiale notre héros découvre une société qu'il ne reconnaît plus. Plus que le thriller c'est le portrait expressionniste d'un Vienne changeant que nous livre ce film . Bravo
beaucoup de recherche dans la mise en scène et les décors pour faire apparaitre le décalage ressenti par les soldats de retour à 'l'arrière', ça fait penser aux décors de théâtre, à la bande dessinée et c'est plutôt réussi; il y a des scènes superbes. On a du mal à ressentir de l'empathie pour les héros (sauf pour la jolie médecin), et c'est sans doute voulu car les prisonniers ont manifestement perdu toute humanité. Mais le film a l’intérêt de faire revivre l'époque d'après première guerre mondiale où l'empire d’Autriche Hongrie à disparu et où le nazisme a pris naissance en Autriche.
Avec ses crimes rituels sanglants qui terrorisent la Vienne des années 20, ‘Hinterland’ ressemble à une version autrichienne d’un roman de Jean-Christophe Grangé. D’ailleurs, un autre point commun à établir avec les diverses adaptations de Grangé à l’écran tient au fait que si on est charmé quand le film s’attèle à planter le décor, la résolution finale du mystère laisse systématiquement le spectateur sur sa faim, sur le mode du “Tout ça pour ça?”. Il n’empêche que le scénario de ‘Hinterland’ parvient à balader le spectateur pendant tout le film sans trop l’aiguiller vers le coupable, ce qui, après tout, est tout ce qu’on demande à un polar fonctionnel. La spécificité de ‘Hinterland’ repose sur le fait que l’enquêteur mais aussi les victimes sont tous d’anciens soldats revenus des camps des prisonniers à l’est plusieurs années après la chute de l’empire austro-hongrois. Déboussolés, amers et rejetés par leurs concitoyens, ils découvrent un pays réduit au statut d’état-nain et une société hédoniste, républicaine et cynique, qui ne veut plus rien savoir de l’ancien monde pour lequel ils ont tout sacrifié. Pour figurer la désorientation dans laquelle les plonge ce monde qu’ils ne reconnaissent plus, la Vienne du film ressemble à un cauchemar expressionniste, une hommage à un siècle d’intervalle aux visions artistiques radicales de Wiene et Murnau, dont les palais aux lignes de fuite irrégulières et les églises déformées ne répondent à aucune des lois architecturales les plus élémentaires. C’est parfois un peu trop ostentatoire, un peu trop numérique, mais ce choix dote ‘Hinterland’ d’une identité visuelle forte.
Thriller tout à fait exceptionnel! Tant pour son scénario, que sa mise en scène, son ambiance... Pas aussi bon que Seven ou Usual suspects mais on s'en rapproche.
Remarquable . Je regrette de voir que ce film n.a ete que peu apprécié. Le sujet du retour de la guerre y est traité avec noirceur sur fond denquête policière bien menée. L.acteur principal est remarquable.je recommande.
Il y a un partie pris dans le design, on aime ou on aime pas, c'est particulier, tout est penché, ya pas un cadre de porte droit ou un seul sol plat, même le cameraman film de travers, c'est pas possible tout ça. j'suis resté totalement en dehors du film. Il y a une scène dans un bar café ou les tables sont évidement en biais, comment se fait il que les assiettes et tasses ne glissent pas ?
Pourquoi la dernière victimes n'a pas une mort en lien avec le nombre qu'est 19 ?
Une demi-douzaine de soldats en piteux état regagnent Vienne en 1920 après avoir été prisonniers en Union soviétique. Ils ne reconnaissent rien à la capitale de l’ancien Empire austro-hongrois, dévastée par la guerre. Parmi eux, Peter Perg, un ancien inspecteur de police. Il va reprendre son ancien travail et enquêter sur une séries de crimes sadiques qui frappent ses anciens compagnons d’armes.
"Hinterland" est constitué de deux ingrédients différents : un fond et une forme.
Le fond n’est pas très intéressant. Il s’agit d’une banale enquête policière, comme on en lit tant et tant dans ces romans policiers qui se voudraient attrayants parce qu’ils se déroulent en d’autres temps ou sous d’autres latitudes : polar islandais, enquête dans la Chine des Ming ou dans l’Irlande du Moyen-Âge. Je sais le succès de ces ouvrages – dont ma belle mère, notamment, raffole – mais je les trouve insipides et répétitifs. Les rebondissements dont est émaillé le scénario de Hinterland manquent trop de finesse pour me faire changer d’avis sur cette littérature.
En revanche, la forme de Hinterland m’a enthousiasmé. Faute de disposer des moyens de reconstituer la Vienne des années vingt, Stefan Ruzowitzky a choisi de filmer ses acteurs sur fond bleu puis d’insérer des décors. Ces décors, aux lignes distordues, aux perspectives aberrantes, comme en voit un échantillon en arrière-plan de l’affiche, sont bluffants. Au point qu’en les scrutant, on en perd le fil de l’action. Ils constituent autant d’hommages aux films expressionnistes allemands – qui étaient eux aussi filmés en studios avec des décors artificiels – mais aussi à la bande dessinée (on pense aux univers de Tardi ou au "steam punk").
Le film est une réussite, tant visuelle que scénaristique, car il traite du retour à la vie civile de militaires autrichiens après la fin de la 1ère guerre mondiale (beaucoup moins traité au cinéma que le sort des soldats allemands dont le pays soutenait l’empire austro-hongrois qui avait déclaré la guerre à la Serbie) et de la chute de l’empire austro-hongrois (1867-1918) qui devient une république pour la partie autrichienne, et sur lequel se greffe une enquête sur un tueur en série sadique [ambiance rappelant celle de « Seven » (1995) de David Fincher]. Grâce à une photographie expressionniste voire steampunk du Suisse Benedict Neuenfels, où les bâtiments de Vienne, les murs et le sol sont déformés, le réalisateur rend bien compte de l’état d’esprit du personnage principal, Peter Perg (Murathan MUSLU), lieutenant pendant la guerre, prisonnier pendant 2 ans en Russie (le front austro-russe, en Galicie, est beaucoup moins connu que le front franco-allemand) et commissaire réputé avant la guerre ; il a du mal à retrouver sa place dans la vie civile et ceux qui sont restés à Vienne (qualifié, probablement, d’hinterland, arrière-pays en allemand) n’ont pas été impactés par la guerre.
Très prenant, ce film au scénario original est porté par l'acteur principal d'une force et d'une profondeur extraordinaire. Décor hyper réaliste! Le retour des soldats après la guerre, gênant pour la population qui est restée à l'arrière, est très bien perçu.
C'est un plaisir que de se plonger dans un tel film graphique qui colle à une esthétique qui tangente la BD. Je me souviens d'un des films de Rohmer qui avait touché cette forme avec une histoire de Philippe Égalité passionnante. Là on est après l'effondrement de l'empire austro hongrois plus précisément deux après et la libération d'un camp de prisonniers qui rentrent dans un pays qu'ils ne reconnaissent plus. Donc au début des années 20. L'intrigue est policière avec des meurtres qui obéissent à un rite macabre et violent. C'est bien mené et le film dit plus de choses qu'il n'en montre sans tomber dans l'exégèse. L'acteur principal est ultra massif et ressemble à l'empereur Guillaume II d'Allemagne. Pas de relation directe mais le film est intéressant pour ce pan de l'histoire des empires centraux défaits en 1918 après avoir déclenché la guerre. A voir.
Mais quel spectacle ! Sur fond de Vienne, anamorphosée (images magnifiques), une intrigue historique qui nous éclaire sur les réalités de l'après guerre, 14, 18, et les horreurs vécues par les Allemands prisonniers dans la nouvelle URSS. L'intrigue policière, certes, improbable, sert bien l'évocation de cette période. Mais aussi, on y « vit" les drames qu'entraîne un changement radical de régime : on découvre, ainsi que servir l'empereur ne voulait pas dire servir son pays. À transposer dans les situations analogues vécues ultérieurement en Roumanie, en Grèce, en Bulgarie… Et subtilement, on voit aussi pourquoi le nazisme pointe le bout de son nez. Vraiment mémorable !
Même si Hinterland est une œuvre singulière, à l'esthétique étonnante qui rend hommage à l'expressionnisme allemand, le long-métrage souffre d'une intrigue ennuyeuse et de dialogues fonctionnels hallucinants de banalité... Dommage, que le visuel ne suffise pas...
Vienne, 1920, après l’effondrement de l’empire austro-hongrois, Peter Perg revient après deux ans de captivé. Ce soldat de la Première Guerre Mondiale ne reconnait plus sa ville, ni son pays, au point de se sentir étranger chez lui. Alors qu’il tente de reprendre ses marques, au même moment, plusieurs vétérans sont retrouvés torturés et assassinés…
Si comme moi, vous n’avez regardé aucun teaser du film, le dépaysement sera total et pour cause, l’intégralité du film a été entièrement tourné sur fond bleu (excepté la scène finale). N’ayant jamais apprécié les films qui étaient totalement réalisé en numérique (où les acteurs sont filmés sur fond bleu, avant de rajouter en post-production des décors numériques), il m’a fallu un certain temps d’adaptation pour pleinement y adhérer, d’autant plus que le film se déroule dans une Autriche inventée de toute pièce et pour cause, le réalisateur s’est inspiré de l’expressionnisme allemand, conférant au film une déformation de la réalité (avec des formes géométriques et des décors penchés ou tordus)
Hinterland (2021) nous immerge au cœur d’un roman graphique expressionniste et à des allures de pièce de théâtre, à en voir les différents plans, la mise en scène et les acteurs évoluant dans des décors dont l’échelle de plan varie sans cesse.
Après avoir été oscarisé avec Les Faussaires (2008), Stefan Ruzowitzky nous plonge dans la capitale autrichienne méconnaissable, réinventée de toute part. Oscillant entre le polar et le thriller horrifique, avec pour originalité, cette esthétique propre à l’expressionnisme allemand digne du Cabinet du docteur Caligari (1920) de Robert Wiene.
Artistiquement audacieux mais plombé par une écriture apathique et un manque de cohésion.