Loin dêtre un film érotique, tel que son nom pourrait lindiquer, Erotissimo marque en France le début dune longue période de comédies plutôt olé-olé. Mai 68 vient de libérer les murs, le monde du cinéma se soulage, et Gerard Pirès (Taxi), signe son premier long métrage. Il réunit une pléiade étonnante de vedettes de lépoque, issues du cinéma (Jean Yanne, Annie Girardot, Francis Blanche), de la télé (Henri Chapier, Fabrice, Jacques Martin), et de la chanson (Serge Gainsbourg, Jacques Higelin, Nicole Croisille). Satire de la publicité et de son conditionnement déjà -, de la sexualité à outrance
déjà !-, et de la société de consommation et
déjà !-, Pirès résume dans ce film létat desprit de lépoque, noyé entre dénonciations virulentes et jouissances morales. Même si curieusement, certains thèmes abordés restent toujours dactualité, il sagit bien se replacer dans le contexte de cette époque mouvementée. De peut-être aussi, rester indulgent avec léprouvante réalisation de Pirès, caractérisée par une succession accrue de plans, une technique que lon retrouvera par exemple dans Fantasia chez les ploucs. Avec une Girardot qui incarne la nouvelle femme érotique, un Yanne en patron moderne surexcité, et un Blanche contrôleur dimpôt - installé tout le film dans un bureau
-, lensemble nest pas toujours mirobolant, et subsistent quelques longueurs interminables. Un film qui se voulait révolutionnaire, mais qui a probablement fait son temps, sous beaucoup daspects. A revoir, mais juste pour se remémorer cette fin des sixties si atypique.