Un film qui saura déconcerter, qui propose une narration étonnante, qui a un style étonnant. Personnellement je ne sais pas si ça apporte un gros plus au film, mais l’ensemble ne m’a pas déplu, sans totalement me convaincre non plus.
En effet, force est de constater que malgré cette narration originale, assez chaotique, saccadée et déconcertante, l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard. Une femme essaye de séduire son mari empêtré dans un très monopolisant contrôle fiscal. Le film tourne autour de cela, et j’ai trouvé que l’ensemble finissait par devenir parfois assez redondant, et assez ennuyeux de par son rythme bizarre, ses enjeux très limités, et ses limites, notamment sur le plan de l’humour, parti que semble adopter le film. Franchement on sent parfois trop l’exercice de style, et malgré un certain intérêt du sujet, surtout dans les années 60, ce n’est pas pleinement convaincant.
Le casting est sublime. Difficile d’avoir un casting plus capé que celui-là ! D’excellents acteurs, au service de personnages plus ou moins solides. Girardot est au top, Jean Yanne forme un duo surprenant avec un Francis Blanche jubilatoire. Un peu déçu de l’arrière-plan. Beaucoup d’acteurs très connus ne servent finalement pas à grand-chose, si ce n’est peut-être à donner un peu plus de prestige au film. Il y avait de quoi faire mieux avec ces acteurs quand même. Mais enfin, Francis Blanche est énorme !
Visuellement ce qui déconcerte surtout c’est la mise en scène toute en rupture de Gérard Pirès. Un exercice de style audacieux, pas toujours couronné de succès car on a parfois l’impression d’un manque de morceau de pellicule, et surtout d’un côté forcé. Pourquoi ce parti pris qui la plupart du temps est injustifié, ou semble injustifié ? Ok parfois ça donne du rythme et ça dépote un peu, mais sur la longueur du film il y a plein de moment où ça fait prétexte. Pour le reste, décors photographie et musique, rien de spécial à souligner, même si quelques intérieurs très années 60 ne manquent pas de style kitsch !
Erotissimo pour ma part est surtout un exercice de style. Le résultat laisse mitiger, mais on ne peut pas nier un courage manifeste dans ce film pour offrir du différent, et aujourd’hui encore le film propose un résultat qui détonnera. Mais comme souvent, l’impression de l’exercice de style est trop sensible, et un film ne peut pas se limiter à cela. Si ce n’est pas le cas d’Erotissimo, pas complètement, tout ne suit pas. 3.