Bourre, bourrin et ratatam
Un film catastrophe réalisé par un français ? On s’interroge ! C’est Jean-François Richet qui est aux manettes et comme à son palmarès on trouve Assaut sur le Central 13, les 2 Mesrine, Blood Father et L’Empereur de Paris, on se dit qu’il a une certaine maîtrise du film d’action. Ces 110 minutes ne démentiront cette réputation. Un pilote commercial, Brodie Torrance, a réussi l'exploit de faire atterrir son avion endommagé par une tempête sur la terre ferme. Il va découvrir qu'il s'est déposé sur une zone de guerre. Lui et les passagers se retrouvent pris en otage... C’est convenu, parfaitement invraisemblable, mais on se laisse prendre parce que c’est sacrément bien foutu et efficace.
L’originalité – s’il faut en trouver une -, c’est qu’ici la catastrophe aérienne, ce n’est que le début. La traque sur l’île est un bonus – ou un malus – selon les goûts. Tout ça sent le déjà-vu à plein nez, mais comme le scénario associe assez habilement, le film catastrophe, le survival et le film de guerre, on ne s’ennuie pas vraiment. Dès qu’on accepte d’oublier les énormes invraisemblances et les clichés des genres nommés plus haut, on se doit de reconnaître que c’est du bon cinéma, bien réalisé, au rythme haletant et au suspense savamment distillé. La rédemption peut se trouver dans les endroits les plus inhabituels… voilà le seul message « philosophique » que véhicule ce film classique de chez classique avec les qualités et les défauts du genre. De la pure distraction. Il en faut, ça fait partie des missions du 7ème Art.
Gerard Butler, - dont je me plais à dire qu’il est un peu moins expressif qu’un guéridon des années 50 acheté aux Galeries Barbès -, est ici, un peu moins monolithique, mais c’est sans doute dû au fait qu’on lui a filé comme coéquipier un Monsieur Muscle, Mike Colter, tellement caricatural que c’en est un régal… s’il on peut dire. On remarque à leurs côtés Yoson Ari et Daniella Pineda, et toute une série de seconds couteaux qui font le boulot, mais pas toujours avec talent. Mais on est aux USA, il ne faut pas trop en demander non plus. Type même du film qu’on peut voir sans honte et sans déplaisir mais qui se range dans la catégorie des « dispensables ».