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Hulufo
7 abonnés
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4,5
Publiée le 11 janvier 2022
Dans la continuité de son travail avec "First reformed", Paul Scrader métamorphose le photographie en un essai glacé et funèbre. La vie de ce compteur de carte : sa déformation du souvenir et la fiscion des néons en seule source d'existence.
Critiques elogieuses, pour un film de Schrader qui m'a laissé perplexe. Mise en scène superbe, mais scénario alambiqué: même si on comprend les traumas du " compteur", la liaison guatanamo-jeu de cartes m'a semblé artificielle. On s'y perd au fur et à mesure que le film avance. Évidemment on pense à "Taxi driver", du même scénariste et de Scorcese, qui produit le film...la boucle est bouclée ! Trop long, trop emphatique, la fin en particulier me semble inutile.
Rarement ai-je vu un film aussi invraisemblable et risible. Le scénario ? Une histoire débile de vengeance, initiée par un jeune homme pour qui le héros va avoir de l'affection. Au secours.
Un militaire engagé pendant la guerre d'Irak et qui a œuvré à la prison d'Abou Ghraib, de sinistre mémoire, est sorti de prison après une condamnation de plus de huit ans aux états-unis. A l'epoque une photo avait ete publiée sur des exactions commises dans cette prison et les militaires qui figuraient sur cette photo avaient tous été condamnés. Pourtant leur chef, formé pendant la guerre du Nicaragua et reconverti comme mercenaire recruté pour former à faire parler les détenus, n'avait pas été poursuivi uniquement car il ne figurait pas sur cette photo. Hypocrisie totale, absence d'implication des donneurs d'ordre politiques et militaires américains de premier ordre (Donald Runsfeld apparaît à l'écran dans une séquence d'archives) le ressentiment des militaires condamnés ne s'est pas complètement tari. Un d'entre eux, sorti de prison, s'est reconverti dans les jeux de cartes ou il excelle, grâce à sa mémoire exceptionnelle qu'il a cultivé en prison : il sait " compter les cartes" ce qui lui permet de gagner contre le casino. Il rencontre un jeune homme , qui veut venger le suicide de son père lui aussi bouc émissaire dans l'affaire Abou .Excellent dans sa première demi-heure, le film decrante peu à peu et perd en intensité dans sa seconde partie. La faute sans doute au scénario pas toujours bien amené. Le casting est plutôt réussi ( à l'exception de l'acteur interprétant le jeune homme). Oscar Isaac, vraiment excellent porte le film sur ses épaules. La réalisation et la photo sont particulièrement réussies. Il faut dire que Paul Schrader est loin d'être le premier venu. Je pense à ses premiers opus et notamment à "mishima" qui m'avait particulièrement séduit lors de sa sortie. Afin d'avertir le spectateur éventuel, il faut préciser que le film ne porte pas sur le jeu qui n'est finalement qu'un prétexte. Il est utilisé pour souligner la clairvoyance acquise par le héros dans l'exercice de ses tâches ignobles pour jauger ses adversaires. Les réactions humaines n'ont plus de secret pour lui. D'autant que ses lectures et notamment celle de l'empereur romain Marc Aurèle , stoïcien et auteur de " pensées pour moi même" l' on converti à la faculté de mettre la douleur à l'écart de soi-même. Rappelons que le rapport à la douleur et à la souffrance est une des clefs de l'école de philosophie stoïcienne.La scène dans la prison Nord-américaine ou il se relève plusieurs fois, le sourire aux lèvres après avoir reçu des coups de la part d' un co détenu témoigne de la conversion au stoïcisme du héros. "Card counter" est finalement une variation politique sur l'engagement des usa en Irak. Il souligne que les véritables responsables de ce chaos, ne sont pas ceux qui se sont sali les mains. Ce sont ces derniers qui porteront seuls le poids de la culpabilite des traumatismes et qui ne quitteront plus leur prison mentale et réelle. Meme l'amour rencontré ne pourra rien contre la négativité tatouée à jamais dans les méandres de la psychologie des acteurs de terrain. En témoigne la valise des instruments de torture qu'il a toujours avec lui et l'emballage des meubles de ses chambres d'hôtel, mon hypothèse est qu'elle témoigne de la prégnance des pratiques de préparation aux séances de torture dont il ne peut plus se départir. En tout cas certainement pas comme la volonté de ne pas laisser ses empreintes comme je l'ai lu dans un article de la part de la critique professionnelle ( qui confond d'ailleurs dans le même article Guantanamo et Abou Ghraib, mais passons). Le dernier plan laisse entendre un futur heureux encore possible. Sans doute, un faux film grand public.
Un film tout simplement excellent de Paul Schrader avec un Oscar Isaac éblouissant au paroxisme de la retenue et de la justesse de jeu. Le monde du jeu parcouru par un homme solitaire pour spoiler: venir en aide à un jeune homme . Une forme spoiler: de rédemption pas banale qui se vit comme un thriller où les plans traduisent avec maestria les états d'ames des protagonistes avec humanité et délicatesse pour évoquer parfois spoiler: l'inhumanité passée . A voir absolument !
Film en toute sobriété où les actions se déroulent dans un ensemble de lieux qui se ressemblent : des casinos luxueux, des chambres d'hôtels dénaturées par le héros du film. Les personnages passent beaucoup de temps à jouer ou au comptoir et pourtant, je ne saurai expliquer pourquoi, l'ennui ne m'a jamais traverser. Les acteurs savent se contenir, les plans rapprocher nous absorbent dans des détails de peaux, de tissus de tapis de jeu. Il n'y a rien qui dépasse, les émotions sont retenues, insufflée. Les relations entre les personnages sont évidentes, ne passent jamais en force. la Linda est un type de personnage assez rare au cinéma, aussi bien par son physique que par son caractère. Tous les protagonistes ont de multiples facettes, mais, en tant que spectateur, on reste convaincu de leur profonde gentillesse. C'est un film, qui, en ce sens, est très juste et qui se joue du cliché des films de soldats américains, qui sont souvent présentés comme des héros, fiers de leur patrie. Ce film est d'une profondeur insondable, hermétique et absorbant. Tout est dans les émotions les textures, les sensations. Je mettrais un bémol sur la fin, qui est peut-être un peu disconante par rapport au reste du film.
Paul Schrader est un réalisateur également connu pour avoir rédigé les scénarios de plusieurs longs-métrages de Martin Scorsese : “Taxi Driver”, “Raging Bull”, “La Dernière Tentation du Christ” ou encore “À tombeau ouvert”. Pour son vingt-deuxième film derrière la caméra, Schrader met en scène Oscar Isaac dans la peau d’un joueur de poker qui sillonne les casinos. Un jour, il croise le personnage joué par Tye Sheridan et le prend sous son aile. C’est avec sobriété que le cinéaste déroule son scénario introspectif et y appose une mélancolie énigmatique sur le regard de l’ancien militaire qui fuit ses anciens démons par le jeu. Oeuvre pas franchement optimiste, on a finalement du mal à ressentir de l’empathie pour un compteur de cartes certainement trop dans la retenue. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Je m'attendais à un bon thriller avec une ambiance à la Scorcese...mais rapidement les invraissemblances du scénario, la lourdeur de certains plans et le jeu des acteurs souvent perdus m'ont fait comprendre que cela ne serait pas. Heureusement certaines répliques abracadabresques sauvent le film et ont fait que j'ai finalement passé un bon moment avec ce nanar.
Atroce, et d'une longueur pas possible. Le personnage principal est un véritable psychopathe, ce qui rend le film d'autant plus nullissime. Le film n'est qu'une succession de scènes sans aucun liens entre elles, impossible de comprendre pourquoi les personnages agissent de la sorte. De plus, le poker, devient au final qu'un simple prétexte aux délires de psychopathe du personnage principal. Sa relation avec Linda est amenée comme ça, sans aucunes explications, hop hop hop. L'absurdité atteint son paroxysme dans la dernière scène, qui ne fait que rappeler aux spectateurs au final, notre très cher E.T. Bref je ne recommande pas, mais alors pas du tout. La seule raison pour laquelle je mets 2 étoiles c'est grâce à Oscar Isaac qui joue quand même assez bien le psychopathe.
Un vétéran américain passé par la cour martiale se révèle être un maitre des jeux de casinos par sa faculté de compter les cartes et jauger ses adversaires. Cette capacité lui sert à gagner sa vie et surtout à tenter d'oublier son passé militaire à Abou Grahib. Paul Shrader à 75 Ans nous offre une mise en scène au cordeau et minimaliste, habitée par la prestation impeccable d'Oscar Isaac dont le regard perdu pour toujours dans les limbes de l'enfer renvoie à celui d'un conducteur de taxi new-yorkais dans un film culte dont Shrader était scénariste.
Un film noir sur la quête de rédemption. Mise en scène maîtrisée, jeux d'acteurs parfaits, une superbe photographie (utilisation de camera "fisheye" pour les scènes du passé assez ingénieux !), bande son adaptée,... quelques longueurs qui auraient pu être évitées, ce qui auraient permis de rendre plus digeste la langueur du récit.
Un ancien taulard, qui se fait appeller William Tell (Oscar Isaac), mène une existence solitaire en sillonnant l’Amérique. Il a profité de son long séjour en prison pour apprendre à jouer aux cartes et pour en faire profession. La Linda (Tiffany Haddish) le repère et lui propose de s’associer pour gagner des tournois plus ambitieux. Un troisième personnage vient s’adjoindre au duo : Cirk (Tye Sheridan) a reconnu en William un ancien collègue de son père, qui s’est suicidé après avoir été condamné pour les exactions commises à Abu Ghraib en Irak. Cirk n’a qu’une idée en tête : venger son père en kidnappant et en tuant l’ancien chef de son unité, le colonel Gordo (Willem Dafoe).
"The Card Counter" joue sur deux registres. Son titre, son affiche, les premières lignes de son pitch nous promettent un film de poker qui verra son héros anonyme et taiseux voler de succès en succès grâce à des dons hors du commun et au soutien de la fine équipe qu’il a rassemblée autour de lui. Mais le film prend un chemin différent et nous frustre de cette histoire là – qui certes aurait été un peu trop cousue de fil blanc. Elle nous entraîne dans la psyché d’un homme traumatisé façon "Taxi Driver" – dont Paul Schrader avait signé le scénario avant d’écrire ceux de "Raging Bull" et de "La Dernière Tentation du Christ".
Oscar Isaac est parfait dans ce rôle-là, dont le mutisme et l’hypercontrôle de chaque instant laissent augurer la violence qui ne manquera de s’exprimer. Il a beau ressembler à George Clooney – et "The Card Counter" avoir des relents de "Ocean Eleven" – sa prestation pourrait lui valoir une nomination voire une statuette aux prochains Oscars.
Le problème est que les deux fils narratifs que tissent "The Card Counter" s’accordent mal. Son héros est un joueur de poker qui fuit son passé ; aurait-il été guitariste ou hockeyeur, c’eût été du pareil au même. Le film sur le poker qu’on attendait avec gourmandise fait long feu et nous frustre du triomphe qu’on attendait contre cet autre joueur, aussi braillard que Tell est silencieux, déguisé en porte-drapeau d’une Amérique triomphante et sûre d’elle-même. La plongée cathartique dans la psyché tourneboulée du héros et dans celle de son jeune coéquipier ivre de vengeance n’est guère plus convaincante. Il faut attendre près de deux heures pour qu’elle se termine par un épilogue mielleux dont la morale gentillette est aux antipodes de l’atmosphère oppressante que "The Card Counter" avait su créée grâce notamment à la musique de Robert Levon Been.