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Hervé L
72 abonnés
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4,0
Publiée le 19 janvier 2022
Une très belle métaphore sur le prix à payer pour la rédemption et le pardon dans une société qui organise l'impunité de ceux qui décident de la violence le tout avec une superbe bande son et une économie notable du jeu de l'acteur principal
Pendant une heure, Paul Schrader filme platement du poker et des conversations avec comme unique atout le charisme d'Oscar Isaac, The Card Counter devient un peu plus prenant ensuite mais difficile d'être touché par cette histoire sur la rédemption tant son manque d'intensité est flagrant.
Film en toute sobriété où les actions se déroulent dans un ensemble de lieux qui se ressemblent : des casinos luxueux, des chambres d'hôtels dénaturées par le héros du film. Les personnages passent beaucoup de temps à jouer ou au comptoir et pourtant, je ne saurai expliquer pourquoi, l'ennui ne m'a jamais traverser. Les acteurs savent se contenir, les plans rapprocher nous absorbent dans des détails de peaux, de tissus de tapis de jeu. Il n'y a rien qui dépasse, les émotions sont retenues, insufflée. Les relations entre les personnages sont évidentes, ne passent jamais en force. la Linda est un type de personnage assez rare au cinéma, aussi bien par son physique que par son caractère. Tous les protagonistes ont de multiples facettes, mais, en tant que spectateur, on reste convaincu de leur profonde gentillesse. C'est un film, qui, en ce sens, est très juste et qui se joue du cliché des films de soldats américains, qui sont souvent présentés comme des héros, fiers de leur patrie. Ce film est d'une profondeur insondable, hermétique et absorbant. Tout est dans les émotions les textures, les sensations. Je mettrais un bémol sur la fin, qui est peut-être un peu disconante par rapport au reste du film.
Scénariste de quelques uns des plus grands films du cinéma américain, l’homme de l’ombre derrière Scorcese qu’est Paul Schrader se pose aussi en défenseur d’un cinéma américain adulte, aux influences européennes, méditant depuis plus d’un demi-siècle sur la foi et la résilience : en d’autres termes, le gardien d’un temple en voie d’effondrement rapide. ‘The card counter’ est donc une oeuvre qui soulève de nombreuses questions morales en ayant le bon goût de ne pas asséner de réponses définitives : Quand on l’observe depuis une perspective éloignée, on voit Schrader titiller, sans déplaisir, la mauvaise conscience américaine vis-à-vis du scandale des tortures d’Abu Ghraib. Rapprochons l’objectif : la question centrale est de déterminer si cette culpabilité, individuelle dans le script mais collective dans la réalité, peut être rachetée, si un sincère désir de rédemption peut suffire à solder les comptes. Encore un zoom avant : le sujet de l’expérience, c’est ce compteur de cartes, William Tell, qui a appris à maîtriser cette technique en prison, et dont quelques minutes suffisent à comprendre qu’il mène une existence fantomatique, refusant tout attachement, qu’il soit matériel, géographique ou émotionnel. Cette course sans but, ponctuée de haltes éphémères dans des casinos et des motels, n’est peut-être pas assez approfondie pour que s’installe ce malaise qui aurait répondu à celui que dégage le compteur de cartes, le choix d’avoir fait de Tell un joueur professionnel devient rapidement très secondaire mais Oscar Isaac, ici particulièrement inspiré, s’impose comme le digne héritier des légendes scorcesiennes d’autrefois.
Cheminement d'un homme solitaire William Tell dans le monde des casinos, les jeux de hasard, les jeux de cartes aux Etats-Unis. Un homme au passé trouble, qui vit avec le poids de la culpabilité, l'inavouable qui le hante . Une rencontre va enrayer cette machine des habitudes, la fuite anonyme perpétuelle. Comment protéger l'autre et se réparer ? vouloir le sauver de ses propres démons. La rédemption sera t'elle au rendez-vous ? Oscar Isaac est si imperturbable et si inquiétant. Son silence est plus convaincant que de longs dialogues. Cependant le film parait un peu lent, surtout lors de certaines scènes de concours de Poker. On est attentif et attaché aux liens qui se créent entre les personnages tout en restant spectateurs. La tension monte et on ne sait pas vraiment pourquoi. C'est ce qui est surprenant dans ce film, d'un côté j'ai été prise dans l'action, d'un autre côté je suis restée extérieure. Est ce un choix de la mise en scène? Ou est-ce moi qui n'ai pas voulu rentrer dans le jeu ... peur de m'y perdre.
Soyons honnêtes avec le film : The Card Counter a vraiment des qualités. Les acteurs sont bons, les dialogues aussi. Il est réalisé avec soin et son scénario semble avoir été vraiment travaillé, peut-être même trop. Formellement le film est bon, on ne peut pas lui reprocher grand-chose, sinon son manque complet d’humour et de fantaisie, mais bon c’est un peu le propre des films noirs. Et pourtant ça ne fonctionne pas, alors essayons de comprendre pourquoi.
Le premier souci du film c’est que, mine de rien, il y a quand même un peu tromperie sur la marchandise : malgré ce que semblent promettre son titre, son synopsis et son affiche, The Card Counter n’est tout simplement pas un film sur le Poker. Ceux qui veulent goûter au suspense très particulier propre à ce jeu ou bien suivre un tournoi du début à la fin resteront sur leur faim. En réalité ça sert plus de décor ou d’élément d’ambiance qu’autre chose. The Card Counter est avant tout le portrait psychologique d’un homme tourmenté au passé trouble et l’intrigue du film est essentiellement criminelle. En fait il s’agit d’un banal film noir à l’ancienne (sauf pour la description graphique des scènes de violence qui est très 2022 pour le coup) avec des relents de film carcéral, à travers ses nombreux flashbacks.
Le second défaut de The Card Counter est finalement sous latent dans ma description du premier. C’est bien dommage mais le véritable sujet du film et l’univers du Poker ne vont tout simplement pas ensemble. C’est comme ça. Je ne dis pas que les criminels au passés troubles ne peuvent pas, statistiquement parlant, devenir des as du poker par la suite. Mais là ça parait complètement artificiel, ça ne colle pas. On dirait juste un espèce de vernis un peu cool et multicolore pour un film noir.
Pour ceux qui veulent vraiment voir un film sur le poker, je conseille Le Grand Jeu avec Jessica Chastain et Kevin Costner sorti en 2017. On y apprend pas mal de choses sur le jeu lui-même, tout en suivant une intrigue palpitante basée de plus sur une histoire vraie. The Card Counter a beau être un film noir, il fait pâle figure à côté.
Un militaire engagé pendant la guerre d'Irak et qui a œuvré à la prison d'Abou Ghraib, de sinistre mémoire, est sorti de prison après une condamnation de plus de huit ans aux états-unis. A l'epoque une photo avait ete publiée sur des exactions commises dans cette prison et les militaires qui figuraient sur cette photo avaient tous été condamnés. Pourtant leur chef, formé pendant la guerre du Nicaragua et reconverti comme mercenaire recruté pour former à faire parler les détenus, n'avait pas été poursuivi uniquement car il ne figurait pas sur cette photo. Hypocrisie totale, absence d'implication des donneurs d'ordre politiques et militaires américains de premier ordre (Donald Runsfeld apparaît à l'écran dans une séquence d'archives) le ressentiment des militaires condamnés ne s'est pas complètement tari. Un d'entre eux, sorti de prison, s'est reconverti dans les jeux de cartes ou il excelle, grâce à sa mémoire exceptionnelle qu'il a cultivé en prison : il sait " compter les cartes" ce qui lui permet de gagner contre le casino. Il rencontre un jeune homme , qui veut venger le suicide de son père lui aussi bouc émissaire dans l'affaire Abou .Excellent dans sa première demi-heure, le film decrante peu à peu et perd en intensité dans sa seconde partie. La faute sans doute au scénario pas toujours bien amené. Le casting est plutôt réussi ( à l'exception de l'acteur interprétant le jeune homme). Oscar Isaac, vraiment excellent porte le film sur ses épaules. La réalisation et la photo sont particulièrement réussies. Il faut dire que Paul Schrader est loin d'être le premier venu. Je pense à ses premiers opus et notamment à "mishima" qui m'avait particulièrement séduit lors de sa sortie. Afin d'avertir le spectateur éventuel, il faut préciser que le film ne porte pas sur le jeu qui n'est finalement qu'un prétexte. Il est utilisé pour souligner la clairvoyance acquise par le héros dans l'exercice de ses tâches ignobles pour jauger ses adversaires. Les réactions humaines n'ont plus de secret pour lui. D'autant que ses lectures et notamment celle de l'empereur romain Marc Aurèle , stoïcien et auteur de " pensées pour moi même" l' on converti à la faculté de mettre la douleur à l'écart de soi-même. Rappelons que le rapport à la douleur et à la souffrance est une des clefs de l'école de philosophie stoïcienne.La scène dans la prison Nord-américaine ou il se relève plusieurs fois, le sourire aux lèvres après avoir reçu des coups de la part d' un co détenu témoigne de la conversion au stoïcisme du héros. "Card counter" est finalement une variation politique sur l'engagement des usa en Irak. Il souligne que les véritables responsables de ce chaos, ne sont pas ceux qui se sont sali les mains. Ce sont ces derniers qui porteront seuls le poids de la culpabilite des traumatismes et qui ne quitteront plus leur prison mentale et réelle. Meme l'amour rencontré ne pourra rien contre la négativité tatouée à jamais dans les méandres de la psychologie des acteurs de terrain. En témoigne la valise des instruments de torture qu'il a toujours avec lui et l'emballage des meubles de ses chambres d'hôtel, mon hypothèse est qu'elle témoigne de la prégnance des pratiques de préparation aux séances de torture dont il ne peut plus se départir. En tout cas certainement pas comme la volonté de ne pas laisser ses empreintes comme je l'ai lu dans un article de la part de la critique professionnelle ( qui confond d'ailleurs dans le même article Guantanamo et Abou Ghraib, mais passons). Le dernier plan laisse entendre un futur heureux encore possible. Sans doute, un faux film grand public.
Un film tout simplement excellent de Paul Schrader avec un Oscar Isaac éblouissant au paroxisme de la retenue et de la justesse de jeu. Le monde du jeu parcouru par un homme solitaire pour spoiler: venir en aide à un jeune homme . Une forme spoiler: de rédemption pas banale qui se vit comme un thriller où les plans traduisent avec maestria les états d'ames des protagonistes avec humanité et délicatesse pour évoquer parfois spoiler: l'inhumanité passée . A voir absolument !
Je ne demande qu'une seule chose à un film, de ne pas être ennuyeux. Mon dieu, que c'est plat, lent, vide. Le scénario tient sur une épingle (vengeance à 2 balles sur fond de jeux de cartes au casino ou jeux de cartes au casino sur fond de vengeance à 2 balles). Le fameux soldat américain traumatisé, punaise, il y en a marre, c'est vu et revu, ça ne marche plus (pour moi). Les bonnes notes viennent du fait que les gens ne peuvent pas s'empêcher de crier au génie quand ils voient le nom "Scorsese" au générique, mais je m'en moque. Comme l'a dit un commentateur, certaines personnes ont quitté la salle avant la fin. Je ne suis déjà pas un fan de drames, il y en a déjà assez dans la vie réelle. Je veux avoir du plaisir, m'éclater quand je regarde un film. Celui-là arriverait presque à me rendre dépressif, à me gâcher mon après-midi. .
Qui est ce joueur de talent qui semble sans ambition et qui traîne dans des casinos ? Finalement une bonne âme ? Un bon samaritain ? Non il doit passer par un purgatoire avant. Un bon film, intrigue psychologique en fin de compte bien menée.
"Coupable mais pas responsable" disait Georgina Dufoix en ,1991 à propos de l'affaire du sang contaminé. Une affaire qui semble avoir inaugurer un nouveau monde, celui des dirigeants coupables mais irresponsables. Il en serait de même pour les organisateurs de la prison d'Abou Ghraib à 32 kms de Bagdad, où les américains ont torturé leurs prisonniers politiques pendant la guerre d'Irak. Seuls à avoir "payé" les soldats identifiés sur des clichés pris dans la prisons. Des parias qui, après des années de prison, n' ont pour seules solutions, que des chemins de traverse, fréquentés par de nombreux marginaux de nos sociétés libérales et démocratiques. Ici, en l'occurrence, les casinos. Aimant manifestement se retourner le couteau dans la plaie, se retrouvent côte à côte, à une conférence d'un des "organisateurs" qui continue tranquillement sa carrière, un vétéran d' Abou Ghraib et un jeune dont le père est revenu fou de cette prison. Reste à rajouter une noire américaine, à la tête d'une écurie de joueurs de poker et nous avons notre trio, personnages du film. Chacun semble être un électron libre, peu influençable, poursuivant ses buts et ses motivations. On ira ainsi vers une fin inéluctable. Même si je trouve le scénario un peu lent et parfois les acteurs peu convaincants, le film a le mérite d'attirer l'attention sur un problème sociétal qui pietinne de plus en plus de gens. A la toute fin, une lueur d'espoir. Si les électrons libres en général se repoussent, parfois ils peuvent s'attirer.
Je ne m'attendais pas à ça mais c'est plutôt une bonne surprise ! Assez dramatique en soi, ce film est maîtrisé, le personnage est intrigant et mystérieux qu'Oscar Isaac interprète incroyablement bien. L'histoire est prenante, bien que j'aurais aimé en savoir plus. Toutefois, il se laisse regarder et est marquant par son ambiance anxiogène et ses scènes dramatiques.
La patte de Scorsese pour ce beau film noir.. On rit peu mais on reste captivé.. ce qu’on apprend sur le jeu et les casinos est rarement développé au cinéma. Oscar Isaac, l’homme qui ne rit jamais, comme Buster Keaton, est assez fascinant, il porte la culotte de bout en bout. Et puis c’est aussi un road movie, on se ballade en voiture de casino en casino.. l’argument principal n’est pas le jeu, mais chut.. les scénaristes ont fait du bon boulot..bref du grand cinoche,tel que les européens ne savent pas faire, j’ignore pourquoi..
Une pépite du cinéma d'introspection philosophique que mon QI de moule marinière ne m'a pas permis d'apprécier à sa juste valeur. L'idée du film repose sur un mot : vengeance. Le scénario tient sur un mouchoir de poche, truffé de flash-back et questionnements sans articulation entre eux, les personnages sont 1 mutique, un glandeur en chaussettes /tongues, et une femme dont l'épaisseur du personnage est toute relative. Bref, on s'ennuie très vite et ce sentiment de perte de temps demeure jusqu'au final aux deux index... Beaucoup de questions sans réponse, en particulier pourquoi je suis allé voir ce film...?