The Card Counter
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130 critiques spectateurs

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Redzing
Redzing

1 180 abonnés 4 522 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 20 mai 2022
William cache un lourd passif, auquel il tente d'échapper en s'enfermant dans une existence clinique et renfermée de joueur professionnel. Nuits éphémères à l'hôtel, comptage de carte, et psychologie de poker seront ses compagnons. Jusqu'au jour où son passé lui explose à la figure... Etonnant film que "The Card Counter", qui démarre en se focalisant sur des jeux de casino (blackjack et poker). Jeux qui ne seront en réalité qu'une façade, devant un sujet bien plus sérieux et traumatisant, pour le protagoniste et même l'Amérique toute entière, qui débarque sans prévenir. spoiler: Il est donc question de torture militaire et institutionnelle. Avec des parallèles intéressants (voire culottés) avec le poker. Dans les deux cas, une approche méthodique et créative est requise, et il s'agit de briser l'adversaire pour le décrypter, ou lui faire perdre ses moyens. Faire son travail discrètement est requis, sous peine d'être repéré et chassé.
Oscar Isaac convient à merveille au rôle principal, homme tourmenté dont la froideur apparente est mise en exergue par une mise en scène épurée. Des plans (souvent gros plans) parfaitement découpés sur leurs personnages, une photographie sobre faisant la part belle aux éclairages artificiels des casinos, et une BO électronique de bel effet. Sans compter quelques scènes originalement filmées, telles ces visions cauchemardesques. A ses côtés, Tye Sheridan est convaincant, loin des rôles superficiels qu'il a pu tenir dans certains blockbusters. Tandis que Willem Dafoe apporte du cachet dans un petit rôle qui a néanmoins son importance dans l'intrigue. Le tout pour un film qui ne plaira clairement pas à tous. Le ton clinique et les références aux jeux en mettront clairement certains sur la touche. En effet, passées les explication génériques du début, le film ne s'embarrassera pas de tout expliquer aux néophytes. Et pour cause, les parties sont moins importantes que le cheminement intérieur du protagoniste, assimilé à celui d'une certaine Amérique qui refuse de regarder le passé en face.
ConFucAmuS
ConFucAmuS

544 abonnés 960 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 5 janvier 2022
On ne le présente plus mais rien à faire quand on parle de Paul Schrader, on a toujours une pensée pour Taxi Driver. On y pensait au sortir du très beau Sur le chemin de la rédemption et on y pense toujours quand The Card Counter achève sa partie. Bon, ce n'est pas un hasard non plus, le scénariste/metteur en scène ressassant encore bien des choses qui collaient aux basques du chauffeur de taxi et vétéran Travis Bickle. Schrader filme d'abord des hommes fracturés en profondeur, au delà de l'alternative bons/mauvais.
Comme Travis ou le révérend Ernst Toller, William Tell est un homme retranché. Il joue au poker, au blackjack, à la roulette, n'entretient aucune relation avec personne, et recouvre le mobilier de ses chambres d'hôtel avec des draps immaculés. Un spectre, pire un fantôme ne laissant aucune trace de son passage. À l'instar ses adversaires en tournoi, on scrute son visage. On attend, on guette. Un signe, un indice, quelque chose pour nous éclairer sur ce drôle de type poli, magnétique pourtant insaisissable.
Oscar Isaac lui apporte bien des nuances sans faire grand chose, nous égayant au moment où on se méfiait pour mieux nous refroidir alors qu'on pensait l'avoir cerné. Schrader conserve l'économie et la précision qui lui réussissent si bien, la composition des plans est un pur travail d'orfèvre. C'est plus discutable sur le terrain de l'écriture, le film met longtemps à se trouver. La bascule tardive n'est pas aidée par la relative froideur du ton, bien que de salvatrices touches d'humour surprennent (agréablement). On en revient à cette impression de répétition, un peu comme son héros qui règle sa vie et ses rituels au millimètre.
Dommage que la relation entre William et Cirk (Tye Sheridan, très bien) n'ait pas été poussée davantage, c'est pourtant elle qui devait apporter à The Card Counter son tournant, aussi bien sur le plan narratif que dramatique. Ce virage n'est emprunté que timidement. On comprend néanmoins que ce voyage est l'occasion pour Schrader de regarde les vaincus se débattre seuls avec un douloureux passé, celui d'une Amérique qui persiste à faire comme si de rien était et à parader avec indécence.
moket
moket

556 abonnés 4 377 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 22 décembre 2022
Un film sombre et sublime, une mise en scène qui va à l'essentiel, un scénario bien fichu et un comédien magnétique. Vraiment du grand cinéma.
Cinememories
Cinememories

492 abonnés 1 475 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 1 janvier 2022
Ayant fait ses armes aux côtés de Martin Scorsese, Paul Schrader sait comment amener ses personnages au plus proche de leur culpabilité. Si nous l’attendions au tournant, il ne faudrait pas s’offusquer de nouveau, en apprenant qu’il reste dans une zone de confort narratif qui lui convient. Son dernier « First Reformed » confirmait déjà la maturité de son style, dans un établissement religieux, tâché de honte et de remords. Il revient alors avec une nouvelle variante, dans un jeu de patience, où les cartes seront décisives, mais pas incisives. Le tout est de savoir les manier et le cinéaste nous rappelle succinctement la morale de son geste et de la raison qui pousse son antihéros, compteur de cartes, lâché prise dans un élan de partage et de fureur.

Ancien militaire, pardonné pour des actes immondes, William Tell (Oscar Isaac) sillonne les casinos, avec un appétit modeste pour le gain. D’une part, c’est pour ne pas se faire remarquer, d’autre part, c’est parce qu’il sent toujours l’étreinte invisible d’une camisole. Avec de telles ressources pour défier le hasard, il est ironique de voir sa vie confiée à la providence. Et c’est là que l’on en vient à tordre cette incertitude, qui le hante et qui l’oblige instinctivement à restaurer chacune de ses chambres de motel à l’image de la cellule, dont il vient à peine de quitter. Il n’est donc jamais très loin de cette solitude, qui le frappe et qui domine son corps et son âme brisés. Mais à force de tourner en rond, il finit par tomber sur une main qu’il estime gagnante, à savoir une rencontre avec une famille de substitution, composée d’une femme, dont la vitalité rime avec son humanité, et d’un jeune adolescent, perdu dans le deuil et dans la seule issue vengeresse qui le soulagerait.

C’est tout un portrait d’une nation en faillite qui se dessine, où la caricature ultime n’a que ce mot à la bouche et ses couleurs pour fait briller le blason capitaliste. La guerre est toujours derrière William, comme la plupart des héros de Schrader, avec en tête une idée de rédemption, qui se confond avec le purgatoire. Le récit avance dans le sens d’une échappatoire, qui passe par le tutorat de Cirk (Tye Sheridan), qui possède également une cicatrice de conflits qui le dépassent. Soif de se faire justice, il transgresse chaque étape qui pourrait le réconcilier à la vie qu’il menait, avant d’errer sous l’aide d’un martyr, preuve que la confiance envers la société n’est pas de mise. Ce constat se fait notamment à travers une déformation de l’image, apporté par une image 360°, aplatie dans la psyché de Tell et dans l’ivresse de Cirk. Mais au-delà la tragédie qui s’annonce, le réalisateur ne manque pas de nous rappeler que l’espoir est ce qui rend la patience au pire digérable, au mieux fusionnelle. Le tout dernier plan, qui rappelle son « American Gigolo », l’atteste et efface la cruauté, ainsi que le vide généré par son environnement.

En somme, « The Card Counter » n’est pas un gage de compromis absolu. Il entretient l’idée d’une désolation de l’Amérique, en ajoutant une nouvelle couche. Et au milieu du pli, Schrader rafle la mise, à coup de personnages torturés et parfois mécaniques, mais qui laissera tomber quelques fils au passage. On se détache ainsi des enjeux, mais juste assez pour en évaluer les risques ou les bénéfices, et juste assez pour que l’émotion passe par le bout des doigts.
Ricco92
Ricco92

239 abonnés 2 168 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 8 février 2022
Bien que produit par Martin Scorsese, The Card counter est un film traitant le milieu des jeux d’argent d’une manière totalement opposée à Casino. Si ce dernier présentait ce milieu sous ses aspects les plus clinquants, le film de Paul Schrader le montre comme étant redondant et assez mortifère. Ce choix, associé à une réalisation très froide et à des séquences extrêmement dialoguées, risque de rebuter beaucoup de spectateurs qui pourraient même trouver l’ensemble assez ennuyant. Cela est regrettable car le sujet est intéressant d’autant plus qu’il est associé à un autre qui l’est encore plus et qui est relativement peu traité au cinéma à savoir les tortures que les Américains ont pratiqué à Abou Ghraib et car Schrader réussit vers la fin à offrir des séquences glaçantes et passionnantes. The Card counter est donc un film très maîtrisé mais qui n’est pas spécialement prenant pendant la majorité de son déroulement.
Fabien D
Fabien D

185 abonnés 1 148 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 10 janvier 2022
Paul Scrader réalise avec the card counter un film absolulement fascinant, une œuvre sombre et tortueuse sur fond de tournoi de pocker qui traite du passé sombre de l'Amérique. D'une beauté crépusculaire, le film aux forts accents bressoniens est hanté par l'interprétation magistrale de Oscar Issack. La mise en scène élégante de Schrader associé à une bande originale aussi somptueuse qu'hypnotique contribue à la réussite de ce récit de redemption et de vengeance qui évoque autant la tragédie antique que le film noir. Malgré une certaine froideur, le récit reussit même à émouvoir à travers notamment une romance d'une splendide sobriété. Bref Schrader a fait fort avec the card counter, sans aucun doute l'un de ses plus beaux films.
Tumtumtree
Tumtumtree

177 abonnés 536 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 12 janvier 2022
Pendant 1h40, The Card Counter est très supérieur à ce que j'avais imaginé. Paul Schrader et Oscar Isaac parviennent à créer une ambiance très particulière, mélange d'hyper-rigueur d'un ancien détenu psychorigide et de superficialité des casinos d'Atlantic City, Kansas City et Saint-Louis. La mécanique du joueur professionnel, allant de salle de jeu en salle de jeu, est parfaitement décrite. L'ensemble étant souligné par des choix musicaux singuliers. Petit à petit, on saisit comme cet homme soumis à l'irrationalité la plus violente lors de la guerre en Irak se réfugie dans une approche scientifique des jeux de hasard et gagne ainsi sa vie. Les deux principales rencontres qu'il fait sont assez convaincantes. La Linda, rabatteuse de joueurs pros, porte en elle cette part d'étrangeté qu'on retrouve partout ailleurs dans le film. Le plus jeune n'est en soi pas formidable, mais l'idée du rachat qu'engage le personnage d'Oscar Isaac via ce fils de vétéran suicidé fonctionne assez bien. Oscar Isaac lui-même porte l'essentiel du film, assurément. Tout fonctionne bien jusqu'aux spoiler: dix dernières minutes, moins convaincantes. On a vraiment le sentiment qu'en se mettant à une table 2h pour réfléchir à une autre fin possible, on trouverait bien mieux...
C'est un peu dommage.
tupper
tupper

141 abonnés 1 402 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 12 janvier 2022
The card counter denote des thrillers modernes par sa quasi absence d’action, sa noirceur absolue dénuée d’espoir, sa lenteur contemplative. Et ce qui dit ainsi sonne comme des défauts, lui confère en fait une intensité folle, sublimée par le magnétisme d’Oscar Isaac. Au travers de l’histoire de l’homme qu’il incarne, ce sont les regrets et les traumatismes de tout une société qui s’expriment.
shindu77
shindu77

96 abonnés 1 611 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 8 février 2023
C'est un bon film dans son ensemble. Toutefois, pas une note aussi élevé que la presse. Le scénario est assez classique dans l'ensemble. La mise en scène est intéressante mais un peu inégal. Un rythme plus soutenu aurait encore été meilleur pour ce long-métrage. Le casting est de qualité avec en priorité les deux acteurs principaux.
Guillaume
Guillaume

118 abonnés 1 589 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 13 décembre 2021
Oscar Isaac capte l'image et hypnotise le spectateur de son charisme.
Il porte à lui-seul ce thriller au scénario convenu, manquant de rythme et se voulant plus brillant qu'il n'est vraiment. Tout comme une réalisation froide oubliant toute prise de risque.
carbone144
carbone144

97 abonnés 778 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 24 juillet 2022
Mouais. C'est vraiment la sensation très générale que j'ai eu qui me fait dire que c'est un film moyen. Il va sortir de ma tête assez facilement. Il ne sera pas une grande référence. Ici nous avons une sorte de tout petit "Casino" : la même chose avec moins de tout : moins de description fascinante du milieu dans lequel on se trouve au début (logique car on aurait pu faire la même histoire avec un plombier), moins de personnages, moins d'ampleur, moins de scénario, moins de lumière, moins de féérie, et finalement moins d'intérêt. Il s'agit ici d'un film assez propre, où tout est correct mais sans extra. Je ne sais pas c'était un film ambitieux, mais il a le style de ceux qui se le veulent. Une musique assez imposante, des plans soignés, des costumes et des décors au poil, une réalisation de bonne qualité, mais le tout au service de pas grand chose.
Serpiko77
Serpiko77

62 abonnés 1 631 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 21 juin 2022
Ceux qui pensaient voir un film spectaculaire sur le poker, jeu qui s'y prête pourtant énormément, vont être terriblement déçus.
Ici on est dans un pur drame, ultra-noir, comme (presque) toujours avec Paul Schrader c'est un film qui traite de la rédemption et la culpabilité qui laisse une place immense à l'introspection tout comme dans son dernier film, le déjà excellent "first reformed".
Impossible de ne pas souligner l'excellent jeu d'Oscar Isaac qui prouve encore qu'il est l'un des meilleurs acteurs actuel.
jackflash
jackflash

16 abonnés 87 critiques Suivre son activité

5,0
Publiée le 23 février 2022
Triller à l'atmosphère étrange et envoûtante d'un film à la David Lynch. William Tell, un militaire sorti de taule où il a été incarcéré pendant huit ans pour méfaits commis à Abou Grahib, croise Cirk, un jeune paumé déclassé, qui lui cherche à le rencontrer.

En prison William a acquis une maîtrise des cartes et de leur mémorisation. La Linda, une commandite en recherche de talents à sponsoriser voit en lui un poulain idéal.

La vengeance sur un ennemi commun,  l'instructeur militaire de l'un, assassin du père de l'autre, servira de premier argument à ce road movie de casinos où la quête du gain cède peu à peu à l'attachement affectif des protagonistes. Très bon film de Paul Schrader,

mentions spéciales à Oscac Isaac et à la BO. 15/20
Sébastien
Sébastien

1 abonné 11 critiques Suivre son activité

1,0
Publiée le 5 février 2022
Une étoile pour la réalisation et l'acting du premier rôle, le reste n'est qu'histoire de vengeance.
Benjamin A
Benjamin A

727 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 26 janvier 2022
Atlantic City, l'Ohio, Las Vegas... Paul Schrader nous emmène dans l'Amérique du jeu et des casinos, celles de l'apparence, des lumières et des paillettes, pour y suivre un personnage pourtant mutique et discret.

The Card Counter prend son temps pour mettre en place ses personnages puis l'ambiance, et derrière des allures bibliques se cache un portrait sans concession de la nature humaine. Il n'est pas question pour Schrader de juger, mais bien de constater à quel point celle-ci peut être cruelle, par le biais des états ou de John Gordo, violente, par l'ensemble des personnages masculins, ou vengeresse, via le protagoniste et son protégé.

Le metteur en scène d'Hardcore pense à tout, il soigne sa mise en scène, utilise bien les lumières et ses plans sont aux millimètres près, et ces éléments servent une atmosphère ambiguë, assez mélancolique, parfois dépressive et teintée d'une violence continue, dans le fond comme la forme. Si les notes d'espoirs traversent par moment le film, à l'image de la belle et illuminée balade nocturne, on en revient régulièrement à la violence et la dureté de ce monde, et de protagoniste qui ne trouveront pas la paix autrement.

La partition minimaliste d'Oscar Isaac et la bande originale envoutante, participent à cette atmosphère qui finie par envahir tout le film. Usant parfois d'une voix-off, notamment lorsque protagoniste joue, ou de flashback plutôt dérangeant, Paul Schrader reste économe dans l'utilisation des mots et, heureusement, car il le fait très bien, évite de nous tenir par la main et nous laisse juge des actes des personnages.

En signant The Card Counter, Paul Schrader nous emmène dans l'univers des casinos américains pour y suivre une histoire mêlant rédemption, violence et passés douloureux, axant sa mise en scène sur une atmosphère de plus en plus dérangeante, immersive et intrigante.
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