A la fin du film LA RUSE, l’on apprend que désinformation se dit deception dans le langage des services secrets. Je vais donc vous informer des raisons pour lesquelles la projection de ce film s’est conclue par une immense déception par rapport aux attentes que j’avais nourries. J’aurai dû me méfier puisque tout est dit dès le synopsis et on se doute bien que le film va déboucher sur la réussite du stratagème élaboré par les services secrets : 1943. Les Alliés sont résolus à briser la mainmise d’Hitler sur l’Europe occupée et envisagent un débarquement en Sicile. Mais ils se retrouvent face à un défi inextricable car il s’agit de protéger les troupes contre un massacre quasi assuré. Deux brillants officiers du renseignement britannique, Ewen Montagu et Charles Cholmondeley, sont chargés de mettre au point la plus improbable – et ingénieuse – propagande de guerre… qui s’appuie sur l’existence du cadavre d’un agent secret ! L’intérêt du film repose en grande partie sur notre relative ignorance de cette opération peu connue de la seconde guerre mondiale. Cela dit – et le film nous assène à plusieurs reprises les milliers de morts évités grâce à ce faux espions bardé de faux documents secrets – l’exécution à l’écran de l’histoire est ennuyeuse au possible, polluée par une intrigue amoureuse secondaire et dispensable et des tentatives pour nous arracher des sourires devant les nombreux ratés auxquels devront faire face le MI6 (on pense mais de très très loin aux « chèvres du pentagone »). Les reconstitutions historiques sont soit bâclées (le débarquement en Sicile filmé à l’économie) soient peu crédibles (l’action se situe dans un Londres en plein blitzkrieg sans que retentisse une seule fois les sonneries annonçant le passage de bombardiers allemands). Colin Firth semble sous antidépresseur (autant le retrouver dans Kings Man) et le reste du casting semble piocher dans une myriade de séries télé (Succession, Downtown Abbey…) J’espère ne pas en froisser certains, mais j’ai eu l’impression d’un pitch très malin accompagné d’une campagne marketing efficace mais qui accouche au final d’un film moyen, peu habité, bref d’une arnaque. Rien à voir avec un film comme Dunkerque, basé lui aussi sur un des évènements secondaires de la seconde guerre mondiale, au synopsis sans réelle surprise mais qui tient en haleine de sa première scène de rue jusqu'à l’arrivée de l’armada des bateaux de pêche envoyés au secours des soldats anglais retenus sur les côtes françaises.
Un film d'espionnage assez vieux-jeu mais correct qui bénéficie largement de l'histoire vraie qui l'a inspiré. Malheureusement "La Ruse" n'a pas l'amabilité de se concentrer seulement sur l'histoire vraie et nous inflige un triangle amoureux plutôt navrant. On regrettera aussi une absence totale de suspens et donc de vrais enjeux. Je pense que le film se résume bien par son titre, d'une originalité qui ferait frémir une morte.
Un film sur l'histoire dans l'Histoire, une épisode méconnu et passé sous silence dans les livres d'histoire mas que j'aurais gagné à connaître l'année où j'ai passé le bac car je l'aurais bien casé dans ma copie d'examen (avec l'Histoire d'Alan Turing, que je ne connaissais pas non plus à l'époque...) - on connaissait les débarquement en Afrique du Nord, en Provence et en Normandie mais pas celui en Sicile et encore moins l'épisode qui a conduit à sa réussite..., . Le film est bien mené, on y croit de bout en bout, l'épisode en Espagne est un peu plus maladroit à mon sens, mais l'ensemble est très bon, les acteurs sont crédibles, entre la paranoïa du communisme et l'ennemi nazi à abattre on n'a pas de mal à croire au dilemme auxquels ont dû être confrontés les services secrets de l'époque, époque qui était pourtant bien moins sophistiquée que la nôtre au niveau de la circulation de l'information...Un bon suspense, amours, doutes et trahisons forment le cocktail enivrant d'une histoire à dormir debout mais qui appartient pourtant bien à la réalité de notre histoire contemporaine...Et interdiction de se documenter avant d'aller voir le film !
Plutôt bien construit, ce film sur la désinformation en temps de guerre fait le travail avec une mise en scène soignée. Certes assez bavard, l'histoire captive malgré tout grâce à un casting de qualité. La bravoure ne s'illustre pas ici au travers de scènes d'action mais dans la construction d'une "ruse" qui a permis de sauver la vie de nombreux soldats alliés.
L'histoire est très intéressante. Le film ne l'est pas du tout. Ils ont essayé de trouver des mini intrigues pour construire le film autour de l'histoire. L'amourette est presque le sujet principal. La voix off qui narre le film n'apporte rien sauf nous sortir du film. La qualité de la scène finale est mauvaise, même avec un décor dans le noir (pour cacher?). Heureusement que le fait historique m'a intéressé...
Pour tromper les Allemands le commandement militaire britannique décide de balancer sur les côtes espagnoles truffées d'agents allemands le cadavre d'un faux officier au porte document truffé de renseignements. Il s'agit de leur faire croire qu'on va débarquer en Grèce et pas en Sicile. Un bon point de départ et on en salive d'avance. Malheureusement au lieu de faire efficace, haletant, le réalisateur plombe l'affaire par des intrigues parallèles, une histoire amoureuse, des discussions à n'en plus finir. Du coup au lieu d'être captivé le spectateur commence à somnoler. Il ne sort de la sieste qu'au dernier quart du film ce qui fait trop d'absence.
Sur histoire méconnue de la seconde guerre mondiale (Un mort mis en scène pour sauver l'armée anglaise débarquant en Sicile) un film très intéressant et agréable a suivre .Une ambiance "So British" et un jeu d'acteur sans excès ni superflu (Colin Firth (Kingsman) & Matthew Mc Fayden) formidables), un sens du romanesque au top font de ce long métrage une belle réussite...
En 1943, les Alliés, après avoir envahi l'Afrique du Nord, s'apprêtent à mettre pied en Europe et à débarquer en Sicile. Mais l'opération amphibie s'avère délicate et la résistance des forces italiennes et allemandes féroce. Pour la faciliter, le MI5 va essayer de convaincre le renseignement allemand que le débarquement aura lieu en Grèce et non en Italie. L'opération Mincemeat fut menée à bien par une unité du MI5 dirigée par le commandant Montaigu (Colin Firth) et le lieutenant Cholmondeley (Matthew Macfayden).
"La Ruse" (sortie au Royaume-Uni sous le titre "Operation Mincemeat" dont on se demande pourquoi il n'a pas été conservé à l'identique) raconte avec un soin scrupuleux l'une des opérations de désinformation les plus audacieuses menées par l'espionnage britannique. Le réalisateur John Madden ("Shakespeare in Love", "Indian Palace") a pris soin de respecter la vérité historique. Il reconstitue les bureaux du MI5, dans un sous-sol poussiéreux de l'Amirauté, près de Downing Street, ainsi qu'en quelques plans extérieurs un Londres plongé dans l'obscurité par le Blitz où les rares passants se déplaçaient avec des lampes-tempête faute d'éclairage public.
Tout est authentique dans "La Ruse", sinon peut-être la romance platonique qui se noue entre le commandant Montaigu et une jeune veuve séduisante de son équipe. Ce rôle est interprété par Kelly Macdonald, une actrice écossaise révélée par "Trainspotting" et qui fut notamment l'héroïne d'une mini-série que j'avais binge-watchée dans les années 2000, "State of Play". Le plaisir concupiscent que j'ai pris à la revoir et qui m'a ôté toute subjectivité explique pour beaucoup mon indulgence pour ce film historique que la critique a trouvé exagérément classique et qui, aux Etats-Unis, a été diffusé par Netflix sans trouver le chemin des salles.
Operation Mincemeat nous offre une immersion assez originale dans la Seconde Guerre mondiale, puisque le long métrage se propose d’articuler l’espionnage et le film d’arnaque sur fond de comédie noire : les jeux de mots fusent, notamment lorsqu’il faut trouver un noyé dans les morgues – « aller à la pêche aux indices » par exemple –, et imposent un léger décalage pince-sans-rire très anglais qui détonne compte tenu du classicisme de la mise en scène, au demeurant élégante et fluide. John Madden refuse le grand-spectacle et privilégie l’intimité d’une guerre perçue par le biais de la bureaucratie ; il réalise un divertissement ludique et pédagogique qui s’appuie sur des acteurs convaincants. Et si sa démarche esthétique demeure limitée à ce constat, elle n’en demeure pas moins efficace. La partition musicale que signe Thomas Newman, aérienne comme à son habitude, fait planer sur le récit une tension diffuse des plus mémorables qui décuple la puissance des plans bien photographiés par Sebastian Blenkov. Dit autrement, Operation Mincemeat conjugue des talents au service d’une œuvre sérielle réussie.
Le réalisateur s'attache principalement à la personalité et à la vie familiale des protagonistes et ildécrit le ménage à trois platonique au sein de la cellule de contre-espionnage. La photo a une jolie patine des année 40 et les acteurs avec leurs yeux de chiens battus incarnent la triste période de la seconde guerre mondiale.