La Seconde Guerre mondiale est un puits intarissable d'histoires pour le cinéma. Il y a celles que tout le monde connaît,
comme par exemple tout ce qui a trait au Débarquement (on pense à "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg ou encore à "Dunkerque" de Christopher Nolan), à Pearl Harbor avec le film éponyme de Michael Bay ou à certaines figures comme Churchill ("Les Heures sombres") que l'on voit forcément ici en tant que personnage secondaire. Avec "La Ruse", John Madden s'attaque à l'inverse à un fait méconnu mais ô combien essentiel de ce conflit mondial: l'Opération Mincemeat, une histoire de désinformation et d'espionnage qui a beaucoup joué dans la victoire des Alliés. Un sujet à priori passionnant et clairement une excellente base pour un film. Et bien on en sera que plus désemparé à la vue du résultat, ennuyant, poussiéreux et pas toujours très clair. En effet, les deux heures de ce film nous paraissent vraiment fastidieuses et interminables.
Et cela confirme que le cinéaste John Madden, dont les films ont reçu des pluies de récompenses, est un cinéaste sur-évalué et doté de bien peu de qualités de mise en scène. Que ce soit "Shakespeare in love" ou même "Le Discours du roi", qui valait surtout pour ses prestations d'acteurs incroyables, et maintenant "La Ruse", le constat est là: le réalisateur se pare de sujets prestigieux qu'il ne transcende jamais par sa caméra. Pire comme ici, il les foire totalement, à moins que cette histoire n'avait au final pas de potentiel cinématographique mais cela s'avère peu probable. La mise en scène est vieillote au possible et sans aucune idée. On se croirait dans un vieux téléfilm de luxe de la BBC. Il parvient à rendre son film d'un académisme effarant (et bien évidemment dans le mauvais sens du terme). Incroyable que l'on puisse encore rendre une copie comme celle-ci pour une telle production, mal éclairée qui plus est.
Mais ce n'est pas tout. Les films d'espionnage sont certes connus pour être plutôt complexes, volontairement ou non, comme le prouve, par exemple, "La Taupe". Ici, on sent la volonté de rendre cette incroyable histoire claire et lisible par tous mais c'est tout le contraire qui se produit. "La Ruse" abuse de noms, de notions et d'actions des personnages qu'on a tellement du mal à démêler qu'on décroche pour préférer surolver tout cela et finalement se renseigner par soi-même sur les tenants et les aboutissants de cette opération secrète. Les acteurs ne brillent pas particulièrement non plus, faisant le strict minimum dans des rôles peu éloignés de ce qu'ils font d'habitude. Quant à l'ajout de l'histoire d'amour (le syndrome "Eiffel"?), elle handicape encore plus le long-métrage en l'alourdissant de manière niaise. Au final, c'est une éorme déception est un film de maison de retraite qui se révèle tout sauf réussi et captivant. Seul point d'intérêt: le pont établi avec les James Bond, Ian Fleming ayant été l'un des cerveaux de cette supercherie.
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