Après nous avoir régalés l’an passé avec Mank, The Prom, Les 7 de Chicago, Rebecca, Une Ode Américaine…pour ne citer qu’eux : Netflix revient en grande pompe avec Pieces of Woman : leur nouveau drame acclamé à la Mostra de Venise et qui a valut le prix de la meilleure actrice à Vanessa Kirby.
Visiblement inspiré de leurs propre expérience (comme l’avait était Mariage Story, en 2019) et de leurs pièce : le réalisateur Kornel Mundruzco et sa femme-la scénariste : Kate Weber (deux talents que je ne connaissais pas) a décidé de mettre ensemble en scène un film sur le deuil périnatal, et la reconstruction d’une jeune femme et son mari qui tente de faire leur deuil. Entre essayer d’oublier et n’arrivant pas à dire aux revoir à leurs petit être.
En tête d’affiche : Vanessa Kirby, que nous avions passionnément adoré dans The Crown, incarne cette jeune femme : Marta, qui part un peu à la dérive. Et, il faut avouer que si elle n’était pas prévue pour le rôle, elle transpire à l’écran. Celle qui commence à se faire une place de taille à Hollywood : est juste magistrale dans ce rôle et illumine chaque scène dans chaque scène. Nous offrant ici, je pense, la plus grandiose et marquante de ses compositions. Je pense qu’il ne faut pas utiliser le mot époustouflant, car là c’est réellement le cas. Si son personnage de la princesse Margaret avait été celui de la révélation, on espère que celui de Marta, sera celui de la consécration.
Dans, cette belle et mémorable aventure : l’actrice britannique est secondée par Shia LaBeouf qui joue son mari-et offre une performance très touchante et assez similaire à celle de Casey Affleck dans Manchester by the Sea, même si l’approche est différente. Et enfin : Ellen Burstyn qui incarne sa mère, avec une très grande force.
Mais dire que Piece of Woman n’est qu’une galerie d’acteurs ne seraient pas juste. C’est avant tout, un scénario superbement écrit qui transpire la douleur, l’amour, le vécue…le sujet sembler risquer : le résultat en est un film aussi rarement bien écrit. C’est aussi féminin que masculin : Kate Weber et Kornel Mundruzco ont choisit de se raconter et c’est en toute honnêteté sans artifices.
La réalisation de Kornel Mundruzco est magnifique et sert encore plus une histoire émouvante. On voit toute l’attention, la minutie et l’amour mis dans ce projet. La photographie et le montage se complètent superbement bien, c’est à la fois très dur, très chaleureux mais jamais larmoyant. Et que dire de la bande-originale signée Howard Shore (derrière le Hobbit). Elle est juste extraordinaire, et est à elle seule un chef d’œuvre. Jamais on ne pourra se lasser de l’entendre.
Finalement jamais un film n’aura été aussi intense et puissant tout en marquant en profondeur le spectateur. Piece of Woman captive par sa maitrise de la technique. Il est vrai que la scène d’accouchement de 23 minutes en est un bel exemple et mérite à elle seule le détour. Vanessa Kirby sans revenir sur ce qui a était dit, porte à bout de bras un rôle taillée à la mesure de son talent et offre une performance sans fausse note. Mais le fait que le film soit soutenu par une belle galerie de personnages secondaires, une somptueuse bo, un montage et une photographie excellente, une écriture sublime et magnifiée…renforce notre avis sur le fait que ce film est proche de la perfection. Une œuvre rare si ce n’est un chef d’œuvre qui vous marquera à vie et que l’on reregardera dans quelques années avec autant d’émotions. Pour reprendre avec justice le Figaroscope : « On n’avait pas reçu une telle claque depuis Manchester by the Sea. »