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    Pieces of a Woman
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    3,7
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    77 critiques spectateurs

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    Christoblog
    Christoblog

    810 abonnés 1 663 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2021
    Drôle de parcours que celui du hongrois Kornel Mundruczo, du cinéma d'auteur exigeant et fantastique (White god, La lune de Jupiter) à ce mélodrame Netflix calibré pour gagner aux Oscars.

    En voyant ses films précédents, on avait bien détecté chez lui une virtuosité extrême dans la mise en scène, et notamment dans les mouvements de caméra.

    On retrouve ici cette capacité à faire se faufiler la caméra dans tous les recoins d'un décor ou d'une pièce, dès la première scène sur le pont, puis évidemment lors de la fameuse scène de l'accouchement, tournée en un seul plan séquence d'une petite demi-heure. Disons-le, le résultat n'est pas désagréable à regarder, au contraire. Le problème, c'est que quand les mouvements de caméra deviennent un peu trop visibles (pour moi pendant le repas familial par exemple), ils nuisent à la crédibilité de la scène et à mon implication dans l'appréhension de la psychologie des personnages.

    De la même façon, si la scène de l'accouchement est impressionnante (sans être insupportable), je me questionne sur l'utilité de l'avoir étirée sur une aussi grande durée.

    Le film est porté à bout de bras par la performance de Vanessa Kirby, impressionnante de maîtrise et d'intériorité, en route pour le prix d'interprétation aux Oscars après l'avoir reçu à Venise. Elle est épaulée brillamment par le reste du casting, en particulier Shia LaBeouf.

    Un film intéressant, qui propose de beaux pics d'émotion (le procès par exemple), mais qui est limité par un synopsis qui suit un chemin très balisé et qui n'évite pas certaines balourdises (comme la scène finale). A noter que Mundruczo a vécu avec sa femme une situation similaire à celle que montre le film.
    Pamolico - blog
    Pamolico - blog

    11 abonnés 122 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2021
    Plein d'émotion et d'une vibrante justesse, ce film est à l'image du plan-séquence d'une demi-heure sur lequel il s'ouvre : éprouvant, silencieux, alangui, vrai. Il dit la douleur avec poésie et dénuement, la lente reconstruction, la sensibilité de Vanessa Kirby lui conférant un souffle certain (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/17/pieces-of-a-woman-kornel-mundruczo/)
    ericAparis
    ericAparis

    20 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2021
    Un très beau film bien que pas très original je trouve.
    Les comédiens sont excellents, en particulier Ellen Burstyn, qui, pourtant bien trop âgée pour le role, aura certainement l'Oscar du second role.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    624 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2021
    "Pieces of a Woman", c'est l'histoire d'une agonie intime, d'un deuil organique et brutal. La plateforme frappe fort et vise juste en ce début d'année avec ce drame racontant la reconstruction d'une jeune femme qui vient de perdre son bébé, à la naissance, lors d'un accouchement à domicile. Première réalisation anglophone du cinéaste hongrois Kornél Mundruczó, le film est en fait inspirée d'une pièce de théâtre osée qui a rencontré un grand succès dans les pays de l'Est. Et on comprend pourquoi quand on se plonge dans ce plan séquence éprouvant de plus de vingt minutes qui ouvre le film. D'une virtuosité écrasante, cet événement clé que traverse cette femme devient le détonateur d'un nouveau cycle : éprouver la mort pour renaitre à soi-même. Vanessa Kirby, que j'ai découvert en princesse gâtée dans "The Crown", incarne cette figure féminine vidée de toute substance, de toute envie de comprendre et de se battre. Ce personnage martyr, qui lui a déjà valu le prix d'interprétation à la Mostra de Venise, dépasse l'état émotionnel des mélodrames habituels pour cerner l'indicible, l'innommable. Ça serait très surprenant de ne pas la voir figurer parmi les favorites aux prochains Oscars. Face à elle, son petit ami, Shia LaBeouf, tente tant bien que mal de la raccrocher aux habitudes de son couple d'antan tandis que sa mère, la vaillante Ellen Burstyn, rongée par les apparences et les qu'en-dira-t-on, lui soumet sa façon de traverser la tragédie. Les connaisseurs auront du mal à ne pas penser au génie d'"Une femme sous influence" de Cassavetes où une mère de famille sombre dans la folie, écrasée sous le poids des conventions de la société. Ici, "Pieces of a Woman" tente de recoller les morceaux en jouant avec la notion du temps qui passe et la symbolique de l'évolution. Comme tout bon film d'auteur qui se respecte, après avoir été happé, le film se dilue dans la contemplation, comme si la reconstruction devait passer par l'imperceptible et le subjectif. Mais la mise en scène préserve quelque chose d'étouffant, à l'image de l'accouchement traumatique qui poursuit sa résonance jusqu'à la toute fin. Les contractions sont marquées par des scènes puissantes et imprévues, où les personnage s'affrontent dans des échanges épineux et percutants. Pas si lisse que ça, le film s'affranchit des codes mélodramatiques pour mieux nous interpeller.
    Jorik V
    Jorik V

    1 259 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 janvier 2021
    Voilà le premier gros morceau de cinéma de 2021 et un film qui devrait se retrouver en très bonne place dans la course aux récompenses de tous bords. Le réalisateur hongrois Kornel Mundruczo nous avait habitué à des films d’auteur aux sujets très étrange, le plus accessible étant l’intéressant mais particulier « White God » et ses chiens errants qui se soulèvent contre l’homme. En général, ce sont des films de festivals souvent extrêmes et peu aptes à plaire à tous. Il change ici son fusil d’épaule et s’ouvre à une audience plus large ici, sur le fond comme sur la forme, avec ce mélodrame élégant et chic, presque de papier glacé. Netflix se dote avec « Pieces of a woman » de son parfait candidat aux Oscars comme le fut « Marriage Story » l’an passé, une œuvre sublime, forte et maîtrisée qui nous avait encore plus convaincu. Mais c’est une réussite aussi ici car ce long-métrage marque l’esprit pour pas mal de raisons, de sa scène introductive choc à la prestation de son actrice principale en passant par sa mise en scène et ce qu’il dit en creux, entre symbolique et psychologique.



    La première demi-heure est un véritable tour de force niveau technique mais pas seulement : on n’a en effet que très rarement vu ce genre de scène de manière aussi frontale et longue au cinéma, le dernier souvenir du genre remontant à la Palme d’or roumaine « 4 mois, 3 semaines et 2 jours ». C’est un moment de plaisir de cinéma par sa maestria mais aussi de sidération pour le spectateur qui souffre avec le personnage tellement c’est réaliste. A travers un long plan-séquence impressionnant, nous assistons donc à l’accouchement à domicile d’une femme accompagnée de son mari et d’une sage-femme. Un accouchement qui va aboutir au décès du bébé et à une reconstruction totale du personnage principal. La scène est sans concession, éprouvante et elle donne le la d’emblée. On ne peut donc que louer la mise en scène du cinéaste qu’on imagine avoir répété la séquence des dizaines de fois tout comme la qualité des maquillages de femme enceinte et surtout l’implication de Vanessa Kirby. Elle est tout à fait sidérante, aussi bien dans cet accouchement qui lui en demande beaucoup que dans les scènes introspectives qui suivent. Elle parvient parfaitement à retranscrire les troubles et les questionnements de cette jeune femme. Si la déliquescence puis la rupture du couple semblent plus classiques suite à ce drame, « Pieces of a woman » n’en fait pas son sujet principal et à raison. Le script préfére se concentrer sur elle et le procès contre la sage-femme avec le cas de conscience que cela engendre.



    C’est un film à la photographie glaciale mais chic, aux images ternes et hivernales, qui nous apparaît comme un objet froid, une pièce du musée qui tient à distance sans pour autant être maniérée. C’est beau mais tellement tiré à quatre épingles dans les images et la psychologie des personnages que l’émotion a du mal à passer. « Pieces of a woman » développe un sujet grave et triste mais ne nous touche pas autant qu’il devrait ce qui ne l’empêche pas d’aborder des thématiques et des questionnements lourds de sens et qui interpellent. La symbolique qui inonde le film (notamment la pomme avec la scène finale) amène un côté onirique original - presque poétique - et fait terminer le film sur une bonne note inattendue. On apprécie le réalisme des choses dites et des situations enrichies de dialogues forts et profonds. C’est sans conteste un grand et beau film où tout est millimétré et calculé, ce qui laisse peu de places aux affects mais qui fait montre d’une maîtrise narrative et formelle incontestables.



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    aldelannoy
    aldelannoy

    36 abonnés 339 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 janvier 2021
    Que c'est ennuyeux. Passons sur le fait que comme toujours c'est techniquement sans défaut. Cette séance de torture psycho-cinématographique ressemble aux mauvais Woody Allen, ceux qui lui ont permis de séduire la Critique institutionnelle avec des films verbeux et assommants à l'inverse des bons films de Allen que la Critique n'aime pas.
    Kev T
    Kev T

    38 abonnés 658 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2021
    Une réalisation exemplaire, un véritable soucie du détail. L'intrigue est intéressante, l'acting pas mal non plus.
    jcgonzales
    jcgonzales

    6 abonnés 124 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 janvier 2021
    La critique était très bonne, j'en attendais beaucoup et je suis resté sur ma faim. Je ne reviendrai pas sur la forme de la scène d'introduction, entière et réaliste, mais le fait qu'elle veuille de accoucher chez elle malgré le fait que la sage femme ne soit pas disponible ne me plaît guère. Enfant gâtée. Ensuite trop de longueurs et des tensions servies sur un plateau et sans crescendo. Très long, trop long mais les acteurs jouent très bien, ce qui sauve le film. Comme certains le cite, c'est à mon avis sans commune mesure avec Mariage Story qui est bien plus construit et intense.
    Stéphane D
    Stéphane D

    113 abonnés 2 099 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 janvier 2021
    C'est rare quand un drame fait parler de lui. En général c'est fortement lié à la performance des acteurs, ce qui est bien le cas ici.
    Il y a cependant un côté appuyé sur ce point, aidé aussi par de longs plans séquences.
    Pas sûr de garder un souvenir mémorable au final mais ça reste intéressant sur un sujet peu abordé.
    Vincentlanger
    Vincentlanger

    2 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 janvier 2021
    Mon dieu que ce fut long ! heureusement que ma télécommande n'était pas éloignée. L'intrigue ? je la cherche encore et que de blabla inutile !
    Max Rc
    Max Rc

    2 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 janvier 2021
    Un film qui commence de façon impressionante et poignante. Je me suis retrouvé pris dans cette scène embarqué d'une pièce à l'autre de l'appartement. Ce plan séquence effectué de manière très réaliste et qui monte en intensité nous met direct dans l'ambiance du film. Puis, malheureusement, petite douche froide. Je n'ai pas été pris par l'émotion qu'essaye de nous faire sortir cette histoire tragique.
    J'ai eu du mal à me sentir concerné par la suite des événements. Le film se perd sur cette histoire un peu clichée d'affaire tribunale. spoiler: La toute fin du film est à mon sens un peu trop appuyée. On aurait pu s'arrêter sur la fille qui monte dans l'arbre et qui récupère la pomme.

    Il reste cependant cette histoire d'amour bien interprétée et le contexte familial intéressant et compliqué qui apporte de l'intérêt au film. spoiler: Je regrette aussi qu'on n'accompagne pas plus longtemps le mari; je lui voyais une meilleure fin.
    La Critique Simple
    La Critique Simple

    6 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 janvier 2021
    La dissection d'une relation de couple qui explose, filmée de manière intimiste et réaliste, un peu lent mais touchant.

    La Critique de ma femme : correct.
    T-Tiff
    T-Tiff

    88 abonnés 1 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2021
    Netflix continue de produire des films indépendants, "Pieces of a Woman" rejoint notamment "Marriage Story" qui nous avait mis une petite claque l'an dernier. Le film de Kornél Mundruczó est tout aussi réussi. Il aborde le sujet de la grossesse et surtout du deuil à la suite de la disparition de l'enfant, mort-né. Le film démarre avec un formidable plan-séquence plongeant dans l'intimité du couple pour assister à l'accouchement comme si nous y étions, jusqu'à presque ressentir la douleur de la femme incarnée par Vanessa Kirby. L'actrice est tout simplement exceptionnelle dans le rôle principal, se plaçant sans aucun doute parmi les favorites pour la prochaine cérémonie des Oscars si elle a lieu. Elle est accompagnée par un bon Shia LaBeouf. Le film est profondément émouvant, certainement car le réalisateur hongrois et sa femme scénariste ont connu un drame similaire. Jusqu'à sa dernière scène, le film va mélanger des dialogues très bien écrits avec des métaphores aux références intéressantes. Si "Pieces of a Woman" semble parfois sortir un peu de son sujet, ou parfois avoir été pensé surtout pour les festivals, il n'en reste pas moins un film hautement émouvant et très réussi.
    Eric Papin
    Eric Papin

    1 critique Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2021
    Aborder le sujet de la perte d’un bébé est délicat car il a le devoir d’être complet. La mise en scène de la perte de l’enfant peut paraître longue mais elle a l’avantage de mettre en avant un couple dans un extrême bonheur, dans une intense attente de leur enfant, un couple soudé, amoureux et heureux de la venue de cet enfant. La scène est longue mais elle met aussi en avant le professionnalisme de cette sage-femme douce, à l’écoute et bienveillante tout au long de l’accouchement et qui nous apporte de l’incompréhension lorsqu’on la sent attaquée pour son manque de professionnalisme, pour une injustice qui nous paraît dans cette scène malheureusement naturelle. A titre personnel et en tant qu’homme, ayant vécu également la perte d’un bébé, voici mon avis sur le film. Ce film aborde avec beaucoup de justesse le renfermement d’une femme face à la douleur de la perte de l’enfant, le rejet de tout, le rejet de l’homme avec qui elle a eu cet enfant, le rejet du bébé qu’elle a perdu (Elle souhaite le donner à la science, une façon de s’en débarrasser), le rejet de son entourage incapable de comprendre sa douleur et lui donnant des leçons sur la manière dont elle pourrait l’évacuer, lui mettant la pression pour qu’elle arrête de souffrir car cette souffrance les atteint également. Il aborde avec intérêt la douleur sous-jacente qui ne s’exprime pas directement, qui reste en profondeur, comme cette douleur face aux enfants qu’elle rencontre et qui lui rappelle celui à côté duquel elle est passée. Par contre, grosse déception, comme d’habitude sur ces sujets, concernant le traitement de la douleur de l’homme. cette douleur est réduite à son strict minimum, à des clichés complètement stéréotypés (L’homme qui boit, qui se drogue à la coke, qui essaye de forcer sa femme à avoir un rapport sexuel, qui va la tromper avec sa cousine pour au final l’abandonner avec gros chèque et ne plus revenir). Quand va-t-on enfin aborder sérieusement la douleur d’un homme dans ces situations et arrêter les clichés stéréotypés. Quand va-t-on montrer un homme qui est dans la tristesse de la perte de l’enfant, un homme qui souffre de toutes les projections qu’il a construites, de l’amour qu’il a donné à cet enfant avant qu’il naisse. Meme s’il n’a pas porté cet enfant dans son corps et même s’il ne l’a pas senti physiquement, ne l’a-t-il pas senti émotionnellement, spirituellement comme une âme incarnée déjà présente ? Comment ne pas aborder plus intelligemment la douleur de l’homme face à son impuissance de pourvoir aider sa femme déprimée, renfermée, rejetante, comme s’il était coupable de cet échec. Dans le film, on le fait passer de l’homme bienveillant accompagnant sa femme dans son accouchement à un homme plein de vices qui rend finalement le spectateur moins triste de son départ loin de la femme qu’il a aimé. Au final, on aborde le deuil de cette femme et l’espoir qui renaît avec cette dernière scène qui laisse comprendre qu’elle a eu un nouvel enfant mais qu’en est-il de l’homme ? Comment a-t-il fait son deuil ? Quel est son espoir pour la suite ? J’ai trouvé personnellement ambigu la scène où elle renverse les cendres de son bébé dans la rivière car cela laisse l’impression d’un deuil individuel pour une perte commune, une décision qui lui est propre alors qu’elle se doit d’être partagée avec la personne avec qui l’on a eu cet enfant même s’il y a tout de même la représentation de l'homme avec son bonnet. Cela laisse le sentiment que l’enfant de sa conception à sa perte est une histoire uniquement féminine et que l’homme reste dans un rôle uniquement de géniteur. Doit on accepter cette vision ?
    Yves G.
    Yves G.

    1 429 abonnés 3 454 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 janvier 2021
    Martha Carson (Vanessa Kirby) va accoucher. En plein accord avec son mari, Sean (Shia LaBeouf), elle a opté pour un accouchement à la maison. Hélas les choses tournent mal et sa petite fille décède à la naissance. Pour Martha commence un impossible travail de deuil qui l'oblige à reconsidérer sa relation avec son mari et avec sa mère envahissante (Ellen Burstyn) et qui culminera dans le procès de sa sage-femme accusée de négligence.

    En concluant la critique de "La Lune de Jupiter", le précédent film de Kornél Mundruczó, j'avais prédit à ce jeune et brillant réalisateur hongrois un avenir tout tracé à Hollywood, aux manettes de "Fast & Furious 10" ou "Star Wars 11". Je ne m'étais pas trompé de beaucoup. Kornél Mundruczó a bien été repéré à Hollywood ; mais il n'y a pas été recruté pour y tourner un énième blockbuster mais plutôt un drame intimiste pour Netflix qui, décidément, accroche à son tableau de chasse toutes sortes de trophées.

    Il pourrait s'agir d'une pièce de théâtre dont l'action ne quitte guère une poignée de décors : la maison des Carson où, pendant un magistral plan séquence de près d'une demie heure, on assiste à un accouchement dont on sait déjà la funeste issue, la maison cossue de la mère de Martha où toute la famille va se déchirer, le tribunal où se déroule le procès d'Eva la sage-femme...

    Mais à la différence du "Blues de Ma Rainey" dont j'ai dit tant de mal, "Pieces of a Woman" n'est pas prisonnier de son dispositif. L'action a beau y être très statique, on n'a jamais le sentiment de s'engluer dans ces longs tunnels de dialogues étouffants qui lestent d'une tonne les adaptations des pièces de August Wilson. Le mérite en revient à la caméra virevoltante de Kornél Mundruczó qui, sans jamais nous donner la nausée, réussit à rendre vivantes des scènes qui couraient le risque de l'engourdissement. Le mérite en revient aussi au trio d'acteurs en tête d'affiche : Vanessa Kirby dans le rôle de la parturiente, dont la beauté hors normes occultait jusqu'à présent la qualité de son jeu (son rôle lui a valu la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la "Mostra" de Venise), Shia LaBeouf qui réussit lentement à s'extraire des rôles de jeune premier dans lesquels sa carrière menaçait de s'enliser et Ellen Burstyn en douairière toxique.

    Pourtant, malgré ses évidentes qualités, "Pieces of a Woman" ne m'a pas autant touché que je l'aurais imaginé. Je suis resté extérieur aux tourments de son héroïne. J'ai assisté en spectateur à son accouchement sans en ressentir au tréfonds de mon être la douleur. Je n'ai pas communié à son deuil. Une spectatrice aurait-elle différemment réagi ?
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