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mat niro
352 abonnés
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2,5
Publiée le 19 avril 2021
Que le rythme de ce film des frères De Serio est lent! Ils y décrivent le dur labeur des travailleurs africains dans les champs. Ils sont bientôt rejoints dans cette exploitation peu scrupuleuse du code du travail (cest un euphémisme...) par Guiseppe et son fils, endeuillés par la mort de la mère. Heureusement que la deuxième partie est, elle, beaucoup plus vivante (et engagée) dans ce long-métrage qui montre certaines limites. La promesse d'un grand film n'est pas tenue.
J'ai trouvé ce film très intéressant, même si quelques lenteurs subsistent. Superbement réalisé, j'ai eu l'occasion le voir au Filmfestival de Mannheim, en novembre dernier, où il a d'ailleurs remporté un prix. On sent bien la montée de la tragédie dans la première (et plus longue) partie, et le final est, je trouve, grandiose. spoiler: Cette excès de violence, dans lequel le personnage se lâche littéralement, j'ai vraiment apprécié. Non, vraiment, l'histoire "inspiré" dans le sens très large de fait réels est très bien mise à l'écran est j'ai vraiment bien aimé. Je le conseille vivement.
Angela travaille dans une exploitation agricole et meurt dans des circonstances mystérieuses. Son mari, Giuseppe, accompagné de son fils, Anto, décide de s'y faire employer pour élucider les circonstances de sa disparition. Il découvre la réalité du travail des journaliers et la violence de l'oppression que font peser sur eux un patron sans cœur et son contremaître sanguinaire.
Résumé comme je viens de le faire, "Una Promessa" pourrait passer pour un film policier sur l'élucidation d'un crime et la réalisation d'une vengeance. Il n'en est rien. Le film des frères De Serio, venus du documentaire, est plus proche du naturalisme d'un "Mediterranea", ce film sorti en 2015 qui documentait l'impossible insertion d'un immigré africain dans le sud de l'Italie
Son véritable objet est la description révoltante de l'esclavage moderne imposé aux travailleurs immigrés dans les champs de l'Italie du sud. Son moteur est l'amour père-fils qui unit irréductiblement Giuseppe et Anto, façon "La vita è bella".
L'histoire s'achève dans un paroxysme de violence qui a valu au film une interdiction aux moins de douze ans. Cette scène, éprouvante, fait oublier la lenteur de l'heure qui la précède où quasiment rien ne se passe. Elle ne suffit pas pour autant à sauver le film, plombé par des personnages trop manichéens.
Le fond est noble: dresser une analyse émouvante de la vie des ouvriers dans les champs reculés du sud de l'Italie. Mais trop de mauvais points : une esthétique qui manque de personnalité, fade, des personnages que l'on connaît pratiquement pas, on n'a pas le temps de s'y attacher, une synopsys qui met en évidence les protagonistes du films alors que leurs collègues, tous immigrés, sont complètement mis à l'écart. On ne connaît même pas leurs noms. Des scènes de violence gratuite, très longues et agaçante. Et le message qui est derrière se perd, caché par tous ces éléments moyens. Dommage.
Avec son réalisme documentaire sur la précarité moderne et son dénouement d'une sauvagerie insigne, Una promessa rappelle curieusement les films du mexicain Amat Escalante. Avec aussi en commun un rythme d'une extrême lenteur et la volonté de ne pas tout expliquer. Bien sûr, on ne peut qu'être profondément ému et révolté par les conditions de vie et le sort des travailleurs clandestins du film, taillables et corvéables à merci, et humiliés plus souvent qu'à leur tour. Una promessa est aussi marqué par une relation père/fils fusionnelle, le physique imposant du premier contrastant avec une âme sensible et douce, celle d'un veuf qui élève du mieux possible son garçon, du moins jusqu'à que les injustices et l'indignité qu'il subit ne le pousse à certaines extrémités. Le film a cependant du mal relier son histoire personnelle, faute d'informations plus étoffées, à l'évocation de l'esclavage moderne dont il est victime, face à des tourmenteurs dessinés à grand traits, et dont on ne sait quasiment rien, si ce n'est qu'ils se révèlent être des "méchants" intégraux et ignobles, sans l'ombre d'une nuance. Le récit progresse par à-coups, jusqu'à ces dernières scènes à la violence guère soutenable, et donne l'impression que les frères réalisateurs, Gianluca et Massimiliano De Serio, n'ont pas réussi à tenir leur promesse d'un grand film social, en ne nous rendant pas suffisamment tangible le fond de leur sujet.
Vu au festival Indépendances et Créations à Auch. A la fois la violence et la tendresse, l'humanité quoi dans ses travers horribles et ses côtés superbes d'amour. On ne sort pas indifférent de ce film, "in differenze" comme le chante Susanna Parigi https://youtu.be/f_kISMYw3ro
Les frères De Serio n’ont pas oublié leur jeunesse, quand ils côtoyaient des journaliers peinant sous le joug de « caporaux », patrons et maîtres sans scrupule. En 2017, la mort d’une femme qui travaillait dans des conditions similaires leur rappelle avec étonnement que ces conditions de travail , indignes, perdurent dans les exploitations agricoles d’Italie. Ils écrivent alors l’histoire de cette femme morte mystérieusement, et les conséquences sur son mari et son enfant qui du jour au lendemain deviennent des pauvres. Le scénario des deux réalisateurs conjugue la grande Histoire avec un réalisme sidérant. Un récit qui remonte au roman de Steinbeck et rejoint aujourd’hui les milliers d’émigrés entassés dans des camps d’infortune. La promesse d’un grand film sans concession, Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com