Comédie fantastique, écrite et réalisée par John Krasinski, Blue & Compagnie ne tient hélas pas ses promesses, pour un résultat à peine moyen. L'histoire nous fait suivre Bea, une jeune fille de douze ans, qui découvre un jour qu'elle a la capacité de voir les amis imaginaires d'autres personnes aujourd'hui abandonnés pas les enfants qu'ils ont aidés. Ce scénario nous plonge pendant environ une heure et quarante-cinq minutes dans une intrigue malheureusement soporifique. En effet, le récit souffre de nombreuses carences, à commencer par son concept initial qui ne tient pas debout une seule seconde. Il est donc difficile de croire à cet univers totalement bancal. On aurait pu passer outre cette supercherie si encore l'histoire était réussie, mais il n'en est rien. On assiste à un métrage sans aucune action ni péripéties. Pire, l'aspect comique est carrément mensonger tant on sourit à peine. Le film lorgne carrément plus du côté du drame et cela est totalement plombant. En conséquence de ce ton larmoyant, difficile de comprendre à quel public s'adresse l'œuvre censée être familiale. Les enfants auront du mal à trouver leur compte tant c'est insipide et les adultes n'auront rien à se mettre sous la dent. Car même si le film tente d'émouvoir avec un père malade, cet élément est tellement déjà vu et mal intégré au récit que ça ne touche pas. D'autant plus que c'est tellement tire-larmes que ça en devient affligeant. L'ensemble est porté par des personnages corrects, interprétés par une distribution convenable comportant Cailey Fleming, Ryan Reynolds et John Krasinski lui-même. Mais on retiendra surtout les bouilles des amis imaginaires qui sont adorables et inspirés. Tous ces individus entretiennent des relations beaucoup trop apitoyantes, soutenus par des dialogues sans profondeur. Heureusement, le film se rattrape un peu sur sa forme, même si c'est loin d'être parfait. La réalisation du cinéaste américain est très classique mais surtout molle et plan-plan. Sa mise en scène est inexistante et manque cruellement de dynamisme. Surtout, on a l'impression qu'il se regarde filmer. Car oui, la photographie est soignée mais c'est au détriment du reste. La grande force du métrage provient de ses effets spéciaux imperceptibles. Les incrustations des personnages fictionnels sont irréprochables et leurs allures pleine de créativité sont superbes. Mais quelle frustration de voir qu'ils n'en font absolument rien. Ce visuel en demi-teinte est accompagné par une b.o. signée Michael Giacchino, dont les compositions sont très génériques. Surtout, elles en font trop en sortant littéralement les violons pour tenter de nous faire pleurer. Reste une fin ne sachant pas comment conclure son propos, venant mettre un terme à Blue & Compagnie, qui, en conclusion, est une grande déception tant il y avait matière à faire bien mieux avec ce sujet, mais qui en l'état, est un film sur lequel on peut aisément faire l'impasse tant il ne contient que très peu d'intérêt.