Le film a fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes 2021.
En 2015, Cyril Dion a co-réalisé avec Mélanie Laurent le documentaire Demain, pour montrer qu’il existe des solutions à la crise climatique. L'impact du film a été très fort (plus d'un million d'entrée en France). Animal s’attaque quant à lui à l’autre grande crise écologique de notre époque : la sixième extinction de masse des espèces. Le metteur en scène explique :
"68% des populations d’animaux sauvages vertébrés ont disparu en ces quarante dernières années. Le film nous emmène dans un voyage à travers le monde pour comprendre ce phénomène, et surtout, comment nous pourrions l’enrayer. Nous voulons tracer une autre histoire possible de l’avenir. Redonner espoir et enthousiasme. Nous en avons plus que jamais besoin."
Depuis le milieu des années 2010, le changement climatique est devenu l’une des préoccupations principales des Français et des Européens. Beaucoup d’Etats commencent à prendre des engagements inimaginables en 2015. Cyril Dion raconte :
"Il reste beaucoup à faire et, surtout, la question écologique est de plus en plus réduite à une question technique. Réduire les émissions de gaz à effet de serre est presque devenu un problème logistique : remplacer les voitures thermiques par des voitures électriques, les centrales à charbon par des énergies renouvelables, l’agriculture chimique par l’agriculture biologique..."
C'est en 2018 que Cyril Dion a décidé de faire Animal, en se posant les questions suivantes : Comment arrêter de tout détruire et, en particulier, les espèces animales ? Comment habiter cette planète différemment ? Sans en perturber les équilibres, en cohabitant respectueusement et intelligemment avec les autres formes de vie. À quoi servons-nous, nous les humains ? Est-ce que nous sommes juste là pour jouir et tout dégrader ou avons-nous une fonction, un rôle à jouer dans « l’orchestre du vivant » ?
Cyril Dion a voulu raconter cette histoire à travers l’itinéraire de deux adolescents : Bella et Vipulan. Il précise : "Lorsque je les ai rencontrés, j’ai voulu comprendre comment leur génération imaginait l’avenir, confronter leur stratégie et voir jusqu’où elle pouvait marcher. Ensemble nous avons réfléchi et nous avons essayé de voir comment vraiment avoir un impact sur l’extinction des espèces.
"Comment réussir et pas simplement essayer. Nous avons commencé par chercher des solutions, comme dans Demain, nous en avons trouvées et rapidement nous nous sommes rendu compte que ça ne suffirait pas. Alors, dans la deuxième partie du film, nous avons changé de stratégie. On est repartis de la base. Quel est le vrai problème."
Bella, 16 ans, étudiante à Londres, milite pour les droits des animaux, la conservation de la faune et les questions environnementales. Elle est ambassadrice de la fondation Born Free et de la Jane Goodall Foundation. Elle a travaillé avec le gouvernement britannique pour lutter contre le braconnage de l’ivoire et collabore avec la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animal (RSPCA).
Vipulan est un jeune militant écologiste de 16 ans engagé initialement dans les grèves pour le climat. Il est l’un des membres de Youth for climate Paris et est aujourd’hui investi dans les luttes locales en région parisienne. Il poursuit des études scientifiques pour travailler ensuite dans la Recherche.
La question écologique est bien plus profonde que le réchauffement climatique lié à la pollution. Une autre crise nous le démontre terriblement : la sixième extinction de masse des espèces. Cyril Dion explique : "Le problème n’est pas simplement d’arrêter d’envoyer du carbone dans l’atmosphère, mais d’arrêter d’éradiquer le monde vivant. Car non seulement nous déréglons le climat mais nous détruisons ou nous polluons tout ce qui permet à cette planète d’être accueillante et de nous garantir des conditions d’existence durables : l’air, l’eau, les sols, les forêts, les millions d’espèces dont nous dépendons."
Le cheminement de Bella et de Vipulan dans Animal symbolise celui d’un Etablissement en Démarche de Développement Durable ou E3D. La démarche E3D est une progression d’un projet interdisciplinaire autour du Développement Durable dont la finalité apporte une solution concrète face aux ODD. L’aboutissement de cette démarche permet l’obtention du label national E3D. En se positionnant passeurs, relais de connaissances, en comprenant les mécanismes sous-jacents des problèmes liés à l’impact des êtres humains, Bella et Vipulan sont des ambassadeurs comme le sont les ÉCO-DÉLÉGUÉS à l’échelle d’un établissement.