Après le documentaire Demain (2015) qui revenait sur des solutions mises en place pour faire face à la crise climatique, le réalisateur Cyril Dion est de retour avec un nouveau documentaire, qui s’intéresse cette fois-ci, à la 6ème extinction de masse des espèces qui pourrait survenir d’ici 50ans.
Avec Animal (2021), le réalisateur s’intéresse à l’impact de l’Homme sur la nature et les espèces vivantes. Un road-trip à travers les quatre coins du globe, il analyse les problèmes environnementaux et part à la rencontre d’hommes et de femmes qui se battent pour un avenir meilleur. Mais il ne voyage pas seul, il a choisi de raconter son histoire par le biais de deux adolescents déjà bien engagés dans la lutte écologique. Bella & Vipulan ont tous les deux 16ans, la première est londonienne et milite pour les droits des animaux, quant au second, il est parisien et militant écologiste.
A travers ce voyage très enrichissant (aussi bien pour eux que pour nous), ces derniers apprennent à quel point nous sommes intimement liés à toutes les espèces, que l’extinction, aussi des abeilles que des fourmis, peut avoir un impact avec de graves conséquences pour la survie humaine.
« On a déjà perdu 50% des espèces animales en 50ans, que restera-t-il dans 50ans ? Rien. » La pollution de la planète, la destruction de l’habitat des animaux ou encore la surexploitation des ressources, pendant près de 110min, le réalisateur nous fait découvrir bon nombre de protagonistes qui interviennent de près ou de loin pour le bien-être animal. Le film nous emmène en Inde où l’on découvre les initiatives d'Afroz qui participe au ramassage et au recyclage des déchets qui pullulent sur les plages, la militante écologiste Claire Nouvian qui se bat contre la surpêche, celle que l’on ne présente plus, la célèbre éthologue Jane Goodall, Carlos Alvarado le président du Costa Rica (qui a réussi le tour de force de réenforester une bonne partie du pays, passant de 20 à 50% de surface forestière et mise sur une énergie presque 100% verte), Dino Martins, un biologiste au Kenya, un docteur de biologie, un philosophe et naturaliste ou encore un ethnologue et spécialiste du loup (ces derniers viennent rappeler à quel point le loup n’est pas un nuisible aussi bien pour les moutons que pour les éleveurs). Le réalisateur donne aussi la parole à un éleveur intensif de lapins en cages (son exploitation compte 1000 lapins et 6000 lapereaux en cages) qui (sur)vivent dans des cages dont la dimension n’excède pas… une feuille A4 !
Le film alternent avec des passages parfois très crus (de douleurs animales, comme ces koalas pris au piège dans une forêt en feu, des brebis sauvagement attaquées, diverses formes de violences dans des élevages, des scènes de pêches sanguinolentes sur des dauphins, …), les images sont horribles mais viennent nous rappeler à quel point l’Homme est un danger pour la planète et le monde animal (entre la déforestation en Amazonie ou en Indonésie, les mines de charbons à ciel ouvert en Allemagne, les mines de cuivre en Roumanie, les montagnes de déchets en Inde ou encore les élevages intensif de bovins aux USA). Et heureusement, le film n’est pas qu’une accumulation d’horreur, il vient aussi nous offrir de temps à autres, de beaux moments, tendre et émouvants, comme cet échange entre les ados et un éleveur suisse qui s’émeut de voir partir ses bêtes à l'abattoir.
Si le film ne se prive pas de nous rappeler certaines de ces atrocités, il ne se prive pas non plus pour nous faire part des avancées et des solutions qui peuvent être prises par tout un chacun. On est tous concernés par ce qu’il est en train d’advenir de la Terre, si l’on ne prend pas les devants pour protéger ce qui nous entoure, le monde court à perte. Un documentaire nécessaire pour rappeler à quel point l’être humain est incontestablement lié à l’espèce animale.
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