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Pierre Kuzor
116 abonnés
337 critiques
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4,0
Publiée le 23 avril 2024
A vu le passionnant documentaire "L'homme aux mille visages" de Sonia Kronlund. La documentariste suit plusieurs femmes victimes d'un homme à multiples personnalités dont elles sont tombées amoureuses. "Ricardo" (puisqu'il faut bien lui donner un prénom) entretenait plusieurs relations en même temps dans différents pays et se faisait passer pour brésilien, argentin, espagnol, professeur de médecine, ingénieur, employé chez Citroen et bien sûr changeait de nom et prénom à l'avenant. Très rapidement le documentaire se transforme en thriller au suspens haletant. La cinéaste/journaliste engage un détective privé pour l'aider dans sa quête tout rencontrant ces femmes meurtries, bafouées, dupées par cet homme totalement mythomane. Sonia Kronlund, comme c'est la mode en ce moment pour les documentaires, "mélange" les vraies femmes à des actrices qui jouent les propos recueillis lors de longues interviews. Certaine est psy, d'autre enceinte de l'imposteur... on peut comprendre la démarche en plus du fait d'être intéressante cinématographiquement. Ricardo voyageait beaucoup pour mieux brouiller les pistes, ce qui vaut au documentaire de se dérouler en France, en Brésil, en Pologne, en Espagne... les images sont très belles et le montage d'une grande intensité. La fin est savoureuse et réserve quelques surprises. Quand la réalité dépasse largement la fiction...
Chirurgien, ingénieur ou photographe, argentin, brésilien, ou portugais, Ricardo, Alexandre ou Daniel a mille visages. Ce séduisant mythomane mène plusieurs vies avec plusieurs femmes simultanément. L’une d’entre elles a contacté Sonia Kronlund, la productrice des Pieds sur terre, l’émission quotidienne de France Culture. Une émission lui a été consacrée en 2017. La productrice, qui a elle-même connu des déconvenues amoureuses similaires auprès d’affabulateurs, s’est passionnée pour cette histoire. Dans un premier temps, elle a voulu réunir les témoignages des femmes bernées par « Ricardo ». Elle a mené une enquête au long cours qui l’a menée jusqu’au Brésil. Dans un second temps, elle s’est mise en tête de retrouver Ricardo. Pour ce faire, elle a recruté un improbable détective privé polonais.
L’Homme aux 1000 visages est un documentaire sur le mensonge et sur la crédulité. Son héros est incroyable. Serait-il le héros d’une fiction, façon Catch Me If You Can, qu’on la trouverait médiocrement crédible : comment un même homme peut-il vivre maritalement en même temps avec quatre femmes différentes dans plusieurs pays européens et même avoir un enfant avec l’une d’entre elles ? Autant d’habileté dans la manipulation a de quoi forcer l’admiration. D’autant que l’homme est charmant et que la séduction qu’il exerce sur ses conquêtes se comprend aisément. Comme Sonia Kronlund qui n’hésite pas à se mettre elle-même en scène jusqu’à un final franchement hilarant, le spectateur est face à Ricardo partagé entre plusieurs sentiments contradictoires : l’incrédulité, la fascination, la terreur, l’amusement…
Documentaire sur le mensonge, "L’Homme aux 1000 visages" est symétriquement un documentaire sur la crédulité. Comment ces femmes ont-elles pu se laisser berner ? Comment n’ont-elles pas plus tôt réalisé que Ricardo n’était pas l’homme qu’il prétendait être, qu’il n’avait pas de travail, pas de famille, pas d’ami sinon celui imaginaire qu’il s’était inventé ? Étaient-elles trop crédules ? Ricardo les choisissait-il précisément car il avait identifié chez elles cette faiblesse-là ? Confortablement installé dans son fauteuil de cinéma, le spectateur regarde ces femmes avec un mélange de pitié et d’empathie. Il n’a pas vécu ce qu’elles ont vécu et s’en porte bien. Mais peut-il en être aussi sûr ? Si elles se sont fait si facilement berner, est-il certain de ne l’avoir jamais été ? Lentement, pendant la projection et après en y repensant, le doute s’immisce dans son esprit paranoïaque : peut-il tenir pour acquis la réalité des êtres et des choses qui l’entoure ? quelle part de mensonge s’y dissimule ? La même angoisse vertigineuse qu’à la lecture de L’Adversaire d’Emmanuel Carrère sur l’histoire vraie de Jean-Claude Romand qui avait pendant vingt ans prétendu à sa famille et à ses amis exercer la profession de médecin à Genève, le saisit.
On applaudit le générique de fin et la réalisatrice, timide et modeste, qui vient trop brièvement répondre aux questions dont le public enthousiaste l’assaille : où est Ricardo aujourd’hui ? est-il au courant de ce film ? ne risque-t-il pas de vous poursuivre pour défendre son droit à l’image ? avez-vous découvert d’autres victimes ? que sont-elles devenues ?
Et en quittant la salle et en repensant à ce documentaire sur le mensonge et la crédulité, un ultime doute nous saisit : Ricardo existe-t-il vraiment ? Sonia Kronlund n’a-t-elle pas joué sur le pacte implicite noué avec le spectateur – ce qui lui est montré est vrai – sur sa crédibilité, pour réaliser un « documenteur » sur un mythomane imaginaire ?
Je suis un fan des pieds sur terre, l’émission de Sonia Kronlund sur France Culture. Le film est très intéressant.
Plusieurs points notables : 1) les deux brésiliennes sont incarnées par les personnes réelles alors que les quatre résidentes en France, deux Françaises, une latino -américaine (vraisemblablement cubaine) et une Franco-polonaise sont interprétées par des actrices 2) le film se termine sous la forme d’une farce ce qui est un peu dommage ; 3) il n’y a aucune explication sur les motivations de l’intéressé et la question de la mythomanie n’est jamais abordée ; 4) le personnage n’est pas si méchant qu’il est présenté à la fin. Il ne s’est jamais réellement enrichi ni n’a escroqué à grande échelle aucune des femmes ; 5) l’interview finale donne une idée du génie et du charisme du personnage qui est vraiment exceptionnel. Même si la salle rit, il est envoûtant. Il s’adapte d’une manière incroyable à Sonia Kronlund. Elle le gratifie bien mal de son génie dans une sorte de solidarité féminine de pacotille bouffonne à l’italienne.
Cela passe très vite et les 6 femmes « victimes » toutes très différentes et aucune n’est fade ou sans personnalité. Chacune est paradoxalement une femme forte. L’on sent d’ailleurs que c’est la même chose pour la dernière femme, une autre polonaise, qui travaille paradoxalement, comme le dit le détective polonais, pour une société de sécurité et de vérification des identités …. Tout un programme et un symbole.
Super documentaire, on ne voit pas passer le temps et on aimerait même qu’il soit plus long ! Je salue le travail d’investigation et l’implication de l’équipe, dont la magistrale Sonia Kronlund qui signe avec brio cette œuvre. La fin est clairement la cerise sur le gâteau de ce bon moment passé en salle.
Merci Sonia Kronlund pour ce documentaire captivant et cet impressionnant travail d'investigation. La réalité dépasse la fiction du début à la fin : terrifiant, improbable et plein d'humour, bravo !
Ce film pose la question de qui on aime, de qui on a en face de soi. Est-ce qu'on aime l'histoire qu'il raconte et qu'on a envie d'entendre?Je plains beaucoup la jeune femme enceinte qui se demande ce qu'elle va dire à son enfant,sur qui est son père. Nous sommes dans un jeu d'illusions et de coquille vide.
Une succession de témoignages contre ce type, qui s'enchaine sans grand intérêt... j'ai eu du mal à croire à cette histoire, comment est ce possible ? est ce une farce ? quelques touches d'humour cependant, et une fin très caustique qui vaut de rester jusqu'au bout
"L'homme aux mille visages" assez bien noté par la critique est un documentaire passionnant. En effet la réalisatrice Sonia Kronlund livre aux spectateurs un documentaire qui se regarde comme un thriller haletant, féministe sur un imposteur (Ricardo) qui s'est inventé plusieurs identités et plusieurs vies durant des années en dupant de nombreuses femmes au Brésil, en France et en Pologne.
Géniale Sonia Kronlund. Décalée, grinçante, engagée, on suit sa chasse à l'homme les yeux écarquillés. Quelque part, avec "L'h aux mille visages", la réalisatrice et ses témoins prennent leur revanche.
Un homme jongle avec plusieurs histoires , plusieurs femmes et plusieurs pays pour au fond vivre une vie qui ne sera jamais la sienne. Sonia Kronlund, également écrivaine et animatrice sur France Inter, réalise un documentaire captivant sur un roi de la mythomanie. Elle ne pose pas un regard de journaliste ou de juge sur ce spécimen , il n’a tué personne mais a apporté beaucoup de souffrance et quand elle se confronte à lui on a un peu l’impression de revoir l’agent Sterling en face d’Hannibal Lecter.
Je viens de voir le film de Sonia Kronlund. Quelle idée de s’être lancé dans une telle aventure?! L’enquête est vertigineuse. L’homme aux mille visages redoutable. Les victimes de ce serial lover sont désarmantes et touchantes. Et la productrice des Pieds sur Terre manie l’humour et le sens de la narration avec brio! Courez voir ce film. C’est truculent.
Absolument jubilatoire! Aucun pathos dans ce documentaire aux allures de thriller même si "victimes" il y a . La réalisatrice, Sonia Kronlund, dévoilent avec empathie et humour l'histoire de ces femmes lésées par un serial lover XXL, encore jamais vu au cinéma. On voudrait que la scène finale ne s'arrête jamais. Un concentré d'ironie salvatrice.