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jroux86
7 abonnés
46 critiques
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4,0
Publiée le 18 mai 2024
Le film s’ouvre sur une voix féminine qui raconte les mauvaises aventures vécues avec d’ex-compagnons par le passé. Menteurs, beaux-parleurs, manipulateurs… "Il faut croire que c’est mon genre" se demande la voix, pensive. On comprend que cette voix est celle de la cinéaste. Le documentaire s’écrira donc, aussi, à la première personne. Un fait divers a retenu l’attention de Sonia Kronlund au point de vouloir en faire un film : un homme "aux mille visages" qui a mené simultanément plusieurs histoires conjugales, dans plusieurs pays, s’inventant à chaque fois un nom, un passé, une activité professionnelle, des évènements qui justifient les déplacements… une identité à chaque fois différente pour chacune des femmes avec qui il est engagé. La réalisatrice s’interroge sur les femmes ainsi dupées par le "serial lover" : y’a-t-il un point commun, un point de fragilité entre toutes ces victimes ? Existe-t-il un profil-type, qui pourrait lui correspondre, qui ferait de certaines femmes des êtres plus vulnérables aux escrocs déguisés en Dom Juan, usant des sentiments comme d’autres utilisent des armes de poing ?
Le documentaire débute donc par des portraits de femmes qui témoignent de leurs mésaventures. Celles-ci sont partagées entre la colère vis-à-vis d’elle-même (elles se reprochent leur naïveté) et la colère contre celui que la réalisatrice choisira de nommer Ricardo – le pseudonyme qui revient le plus fréquemment. Certaines d’entre elles ont choisi de témoigner à visage découvert, d’autres sont interprétées par des actrices. Pour mener ses interviews, Sonia Kronlund a choisi de se glisser dans le cadre de la caméra et d’apparaître aux côtés des victimes. La question posée au tout début du film s’incarne donc par sa présence parmi les autres femmes. Son attitude, à la fois attentive et empathique, permet de recueillir des témoignages particulièrement poignants.
Et puis, au fil des découvertes sur l’homme, le documentaire va prendre peu à peu des allures de thriller. Un jeu du chat et de la souris va peu à peu s’installer entre la cinéaste et Ricardo. Avec l’aide d’un détective privé, une enquête commence pour une véritable opération de démasquage – au sens propre. Celle-ci est menée avec rigueur tout en restant très ludique. En effet, malgré les conséquences lourdes des faits qui sont relatés (certaines femmes ont des enfants avec Ricardo qui ne connaîtront vraisemblablement jamais leur père), le ton est léger, presque badin. On rit avec Bruna, une des premières victimes de Ricardo, lorsque celle-ci dit qu’elle lui "pètera la gueule" si elle le croise un jour dans la rue. Et puis arrive le final, éblouissant. Sans le révéler, disons simplement qu’il s’agit d’un pur morceau de bravoure, retournant complètement la situation et donnant une saveur particulière à l’ensemble du geste.
"L’homme aux mille visages" se distingue cependant d’une simple émission de télévision sur les faits divers. Sonia Kronlund a l’intelligence de ne jamais céder à la fascination pour le sombre « héros » de son documentaire – même si celui-ci déploie des trésors d’inventivité pour tromper ses victimes. Elle est du côté des femmes, jusqu’au bout. C’est d’ailleurs sur elles, en pensées et en images, que se clôt ce film plein de surprises, dans un dernier très beau mouvement de sororité. On peut dire en cela que "L’homme aux mille visages" se situe dans le sillage du mouvement #MeToo. Il pourrait même inaugurer un genre jusque-là réservé à la fiction : le documentaire d’autodéfense.
Film intéressant et captivant du début à la (très drôle) fin. C'est l'émission de radio qui m'a donné envie d'aller voir ce film. Je le recommande chaudement.
Une œuvre cinématographique originale, aussi bien en ce qui concerne le fonds qu’en ce qui concerne la forme. Plus qu’un simple film documentaire. Du suspens, de l’humour… De grandes qualités.
L’homme aux 1000 visages de Sonia Kronlund est un documentaire conçu après la diffusion d’un épisode des Pieds sur terre, de France culture, rapportant l’histoire d’une des victimes de ce bonimenteur pour femmes. Sonia Kronlund et son équipe ont souhaité poursuivre l’enquête après la découverte d’autres victimes. Reprenant les codes de l’enquête, la caméra suit Sonia Kronlund lors des rencontres de plusieurs femmes victimes, ses questionnements sur le droit à l’image, la reconstitution des vies différentes, le dépouillement de documents personnels, sa recherche par un détective en Pologne et à la fin, sa rencontre. Un mythomane qui n’a pas su qu’il était pris au piège ! Chronique entière et illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2024/05/07/lhomme-aux-1000-visages/
Les hommes sont des menteurs et mènent plusieurs vies de front, dupant la confiance de leurs conjointes. L’un d’eux, Ricardo a menti à ses compagnes qui ont fini par tout découvrir. Ce film retrace la quête de cet homme. C’est haletant, drôle, touchant.
Sauf de faux prétextes tenant à la recherche de points communs entre les femmes victimes de cet homme manipulateur et elle-même, la réalisatrice offre en réalité une fresque manichéenne qui se borne à un empilement de récits de victimes sans plus de nuances ou de recherches de ressorts psychologiques. Ce film chute de manière extrêmement malaisante sur la réalisation d’une « vengeance » à travers laquelle il est usé des mêmes procédés (mensonges/mise en scène) que l’homme aux milles visages pour le piéger. Cette fin laisse chez le spectateur un sentiment de malaise durable et d’incompréhension face au but recherché par ce film-documentaire.
J’ai vu ça… A priori Sonya Kronlund on l’aime bien… son émission « les Pieds sur terre », est chouette. On y rencontre des gens modestes avec lesquels on entre en sympathie. Le film qu’elle a commis (l’Homme aux mille visages) rapporte la vie d’un Don Juan qui prend des identités multiples pour séduire des femmes. Il a plusieurs relations en même temps. Il a plein d’enfants… Bref pas le gendre idéal. Mais ses actes ne relèvent pas de la justice. Ce sont des rapports privés qui regardent les personnes avec qui il est ou était en relation. Et voilà que madame Sonya Kronlund, telle une prucureure des médias, comme on en voit malheureusement beaucoup, le convoque devant sa caméra, le fait courir au sens figuré (avec un mauvais esprit vengeur) et au sens propre (elle le filme entrain de courir…en riant ouvertement de lui !). Il y a un écart entre des propos rapportés dans un livre (un bouquin a été publié sous le même titre), et donner en pâture à l’écran le visage d’un homme. Par ce film, cet homme est tout simplement condamné à une mort sociale. Madame Kronlund, votre film est une ignominie
Le procédé a ses limites et le film ne va finalement pas beaucoup plus loin que la bande-annonce. Sans parler de la fin qui laisse à désirer. Dommage le sujet était pourtant prometteur.
J'avais hâte de voir ce film après avoir écouté l'histoire originale dans "les pieds sur terre". Je l'ai trouvé très réussi et rempli de surprises. Les actrices jouant les personnes n'ayant pas voulu témoigné jouaient très bien.
Documentaire original sur un serial lover ou l'histoire d'un homme à femmes aux multiples vies maritales dans différents pays. La journaliste rencontre les femmes victimes du Don Juan et remonte la piste pour retrouver le paumé sentimental. Agréable, drôle, léger mais finalement triste.
Très frustrant, car pendant tout le film, on jubile à l'avance en pensant au moment où les "victimes" de ce malade seront confrontés à lui, et ou l'on connaîtra le pourquoi, le comment des choses, les motivations du "héros". Mais ce moment n'arrive jamais. C'est ce qui, je pense, aurait été le plus intéressant. Le type même du film qui passe à côté de son sujet.
L'homme aux Mille Visages est construit comme un thriller, passionnant de bout en bout, qui nous émeut autant qu'il nous fait rire. Une sorte de "Catch me if you can" version documentaire/serial lover réalisé avec beaucoup de malice et d'intelligence et vraiment réjouissant! J’ai adoré