Ce film est plutôt du niveau d'un téléfilm très moyen de France 3. De belles images de la Normandie maritime, mais beaucoup de longueurs, un manque cruel de dialogues pertinents, du vide et du creux. Pas d'intrigue, pas d'acteurs ou actrices tant ils ont si peu de scénario à défendre. Dommage pour Jérémie Rénier.
Vu au ciné "ALBATROS" le nouvel opus de Xavier Beauvois, drame social contemporain qui relie entre elles trois histoires : celle du quotidien d’une caserne de gendarmerie en pleine campagne normande (superbes plans de paysages), celle d’une famille soudée (le gendarme demande en mariage sa femme depuis 10 ans avec laquelle ils ont une fille) et celle de paysans en pleine crise, sans avenir, au bord du gouffre. Ces trois histoires de vie vont être éclaboussees en quelques secondes par un incident tragique qui va tout renverser et tout remettre en question:après une première partie quasi naturaliste et documentaire ou le metteur en scène expose l'univers et le quotidien à la fois varié et difficile de cette unité de gendarmerie, à travers ses différentes interventions, alternant avec les scènes de famille plus douces et plus posées, la tragédie soudaine va conduire à une deuxième partie plus intimiste, au plus près du gendarme et de sa conscience, au plus près d'un homme blessé: mutique et en état de sidération après la "bavure" (alors qu'il se voulait sauveur de vie) ce gendarme auparavant si intègre et sûr de lui va se renfermer sur sa culpabilité et abandonner les siens avec douleur, cherchant sans doute une pénitence et une repentance en mer. Xavier Beauvois filme avec une superbe vérité cette tragédie de vie, jusqu'à une fin belle et apaisée ou une bouleversante émotion vous étreint sans effort.L'interprétation est juste épatante: depuis les seconds rôles d'une vérité vibrante jusqu'aux rôles principaux: le jeune Victor Belmondo, dans un rôle secondaire et effacé, est très bien, tout comme la femme et la fille (interprétés par la propre épouse et la propre fille du réalisateur) et dans un rôle intense l'excellent Jeremie Renier -qu'on a plaisir à retrouver et surtout à revoir dans un superbe rôle- confirme son immense charisme: à la fois déchiré et déchirant, tout en intériorité et en silences si parlants, le comédien délivre ici l'une de ses meilleures interprétations dans ce film magnifique de pudeur et de dignité, un excellent Xavier Beauvois qui sans faire de bruit vous reste en mémoire . Encore du très bon cinéma français.
Magnifique film, du grand cinéma. Film sensible et très émouvant. Beauvois confirme être un des plus grands metteurs en scène français. Très impressionné par l'interprétation de tous les acteurs !
Filmer aussi bien ceux qu’on aime,le quotidien des gendarmes,la ruralité, les vaches,les bateaux et une tempête en mer, sous le tempo d'un Stabat Mater, relève d’un très grand talent. Albatros est un immense Xavier Beauvois. Foncez voir ce grand film; attention chef d'œuvre !
Le film commence comme un assez banal documentaire sur le triste quotidien d'une gendarmerie dans un milieu rural en décrépitude (une demi-heure). La suite est on ne peut plus attendue scénaristiquement : la bavure puis la rédemption du personnage principal, bâclée en quelques scènes de mer mal documentées, puis le happy end pataud sur le ponton. Quel dommage de ne pas être allé au bout de la logique du personnage pour en faire une histoire plus profonde et audacieuse ! Les acteurs principaux, Jérémie Renier, la femme et la petite fille du cinéaste, sauvent à peine le film du naufrage. Décidément, Xavier Beauvois n'aura véritablement réussi qu'un seul film : Des hommes et des dieux. Trouvera-t-il un jour sa propre rédemption ? On peut en douter.
Beaucoup de longueurs et une interprétation peu convaincante.. Le spectateur se demande à quel moment l'histoire va réellement commencer. En bref un film assez ennuyeux.
Après avoir adoré les films "Des hommes et des Dieux" et "Le petit lieutenant" réalisés par Xavier. Après avoir eu le plaisir de le rencontrer pour la toute avant-première au Moulin d'Andé en compagnie de Suzanne Lipinska, propriétaire du lieu et qui a interprété le rôle de la grand-mère dans le film. Je l'ai enfin vu au cinéma des Arcades de Val-de-Reuil, car je ne pouvais rester pour la projection à Andé. Et j'ai éprouvé un énorme plaisir à le voir. Un grand merci à tous ceux qui ont participé à ce film et m'ont donné une belle leçon de vie. Moi qui suis attaché à l'océan qui permet parfois un isolement avec la vie trépidante, j'ai qu'une envie d'y retourner y puiser mon énergie.
Ce qui pourrait être un fait divers réel ... Le traumatisme d'un gendarme ,sa vie de famille et les répercutions . tout donne un film poignant avec de bons jeux d'acteurs surtout Jérémy Reinier . Malgré quelques longueurs parfois on reste bien accroché en se demandant la fin à voir
Le nouveau téléfilm de Beauvois est plus déprimant que jamais, pour un résultat assez superficiel malgré la maîtrise technique et la gravité du sujet. Mais la direction d'acteurs avec sa femme et sa fille mérite tout de même d'être saluée.
Albatros est un film dont le moment-clé, tragique, dure une petite minute (l'événement est d'ailleurs révélé dans le synopsis, ce qui est dommage). Deux parties distinctes cohabitent donc dans le dernier long-métrage de Xavier Beauvois qui raconte d'abord une certaine misère sociale dans une région qu'il connait bien, autour d’Étretat, à travers le quotidien d'une brigade de gendarmerie. Le scénario s'attache avec un certain bonheur à l'étude de ce microcosme, assez représentatif d'une ruralité en souffrance, mais aussi à une évocation assez précise de caractère, avec un personnage principal fort, joué avec puissance et subtilité par Jérémie Rénier, dans ses sphères professionnelle et familiale, lui qui vient d'une longue tradition de marins et se rêve peut-être un jour dans une navigation au long cours et en solitaire. Après la bascule dramatique, le film change radicalement de ton, s'éloigne de la terre ferme et il est permis alors de trouver le temps un peu long même si l'on comprend assez bien les motivations du scénario et ce qu'il se passe dans la tête du héros blessé d'Albatros. Beauvois a du mal à magnifier des images qui deviennent surtout contemplatives et dont on attend avec impatience qu'elles débouchent sur une conclusion significative. L'émotion est finalement au rendez-vous mais ne fait pas oublier le long tunnel narratif qui a précédé et qui incite à restreindre son adhésion à un film qui laisse un souvenir quelque peu mitigé après la projection mais qui devrait bien vieillir dans la mémoire.