Trois grands plans se dégagent de ce scénario avec un intérêt inégal pour le spectateur. La première partie est une immersion dans le quotidien de la gendarmerie, celle qui arpente nos terroirs, qui connait souvent intimement la population, passant d’un suicide, aux violences familiales, aux jeunes faisant du rodéo à moto et sans casque et, élément davantage structurant du récit témoignage ici, le désespoir d’un éleveur qui ne s’en sort plus. Cette partie-là mériterait bien 3,5 étoiles. Le sujet autour de cet agriculteur tourne au drame. Le spectateur en est témoin (c’est aussi révélé dans le synopsis) et a bien vu qu’il s’agissait d’un accident. Un tir du gendarme, voulu non létal, mais qui laissera sur le carreau l’agriculteur, activant l’émotion de la corporation paysanne et la poussant à demander justice. N’ayant nul rebond à attendre de ce côté-là (et aucun élément supplémentaire ne lui étant fourni), le spectateur ne fait plus que suivre passivement la procédure pour homicide involontaire par personne dépositaire de l’autorité publique. C’est comme ça que ça ne nomme. Garde à vue, témoignages, mise en examen, contrôle judiciaire, suspension des fonctions. C’est traité de manière linéaire, sans aucun entrain. Puis, dernier plan,
« la fuite »
, plutôt la recherche
d’un refuge, d’une évasion mentale
, avec scènes maritimes. Notre homme, le gendarme auteur du coup de feu finalement mortel, verra même sa victime au travers de ses pensées. La scène onirique (comme l’allégorie) c’est typiquement ce qui est utilisé quand le scénariste ou le réalisateur ne savent plus trop comment raconter et mettre en images leur histoire. Si on dit (en étoiles) pour chaque plan successif : 3,5 + 2 + 2 = 7. Moyenne 2,5. Le compte est bon.