Laurent, un commandant de brigade de la gendarmerie d’Etretat, prévoit de se marier avec Marie, sa compagne, mère de sa fille surnommée Poulette. Il aime son métier malgré une confrontation quotidienne avec la misère sociale. En voulant sauver un agriculteur qui menace de se suicider, il le tue.
C’est une réalisation de Xavier Beauvois dont le dernier film Les Gardiennes (2017) avait été bien accueilli. Il a écrit le scénario d’Albatros avec la même équipe composée de Frédérique Moreau et Marie-Julie Maille.
J’avais entre aperçus la bande-annonce et sincèrement j’en attendais plus de ce drame assez moyen.
On va être plongé dans le quotidien d’un gendarme. Des rapports plutôt fraternels avec ses collègues, aux moments beaucoup moins agréables. Du petit contrôle de routine, à l’agression sexuelle, en passant par le constat d’un suicide, la journée va être chargée. Voir tout ce panel offre une belle diversité. C’est intéressant de vivre cette immersion.
Cette première partie est donc très forte. On va vivre des moments assez intenses. Se mettre à la place d’un gendarme, et voir tout ce qu’il endure n’est pas forcément des plus faciles. Il faut avoir le cœur bien attaché sur certains sujets sensibles. Une dose de drame donc bien corsée. J’ai réussi à me mettre véritablement à sa place et endurer ces épreuves avec lui. Pourtant, on voit bien son quotidien de père et de mari à côté. Comme pour montrer que malgré tout, ce sont des hommes et donc faillibles. Un gendarme n’est pas une machine. C’est de cela que vont naitre les principaux enjeux.
En effet, tout va basculer lors de cette fameuse intervention. À partir de la malheureusement le film va beaucoup changer. On va s’enfermer dans une espèce de monotonie. Alors qu’avant c’était dynamique, là ça devient totalement fade. Honnêtement, j’étais fan de la première partie, mais j’ai vécu celle-là comme un calvaire. On comprend logiquement que cette épreuve est d’une douleur sans nom pour notre gendarme, mais ça ne ressort pas émotionnellement parlant. Alors que dans la logique, elle aurait dû être beaucoup plus puissante, Albatros tombe comme un soufflet sorti brusquement du four. Ce côté plat m’a donc énormément ennuyé.
Par contre, ce n’est pas la faute de Jérémie Renier. Cet acteur est vraiment très bon et il m’avait déjà convaincu dans L'Homme de la cave sorti en octobre. J’ai été cependant moins emballé par Marie-Julie Maille, qui est aussi scénariste. Pour sa seconde prestation d’actrice, ce n’est pas trop ça. Heureusement, nous avons Victor Belmondo qui assure en rôle secondaire. Iris Bry aussi s’en sort plutôt bien, tout comme Madeleine Beauvois, la fille du réalisateur, qui est impeccable, et impressionnant pour son âge.