Un film très intéressant, possédant des bases solides et un twist final intéressant et inattendu, mais qui n'est pas bouleversant comme a pu l'être celui de "Sixième sens". Rien à dire concernant le jeu d'acteur, excellent, excepté en ce qui concerne Spencer Treat Clark que j'ai trouvé assez approximatif et antipathique.
Parallèlement à cela, j'ai grandement apprécié l'originalité du scénario et l'intelligence de la réalisation. Mais ce que j'ai le plus aimé c'est toute la construction symbolique qui s'articule autour de la démystification du héro, le clou final de ceci étant bien sûr la fin qui nous offre une relecture du film symboliquement parlant grâce à
l’antithèse que constitue finalement la relation entre David Dunn et Elijah Price. Et ce, sur tout les plans, à la fois physiologique et psychologique, idéologique et relationnel, etc. Cette opposition marquée est encore plus renforcé par leurs critères physiques (chevelu/chauve, noir/blanc), leurs différences de couleur de peau n'est d'ailleurs pas anodine puisqu'elle renvoie directement à la symbolique du mal, représenté par des couleurs sombres et le noir, et du bien, représenté en tons clair et par le blanc. En plus de cela, le twist final nous permet de comprendre la réelle quête d'Elijah, qui est finalement de trouver son exact contraire, pour enfin savoir qui il est vraiment, c'est véritablement grâce à la connaissance de son inverse, que lui-même pourra se connaître. Mais pas seulement, en effet ce n'est pas uniquement dans ce but qu'il recherche cette personne, car c'est aussi son adversaire. Comme dans les fameuses histoires de super-héro, ce dernier est toujours confronté à son pire ennemi, son inverse. D'ailleurs pour étayer ceci, nous pouvons noter que juste avant la révélation finale, David discute brièvement avec la mère d'Elijah qui lui lui dit qu'il y a deux types de méchants, celui qui est effrayant de par sa carrure et son attitude, qui combat à découvert grâce à sa force physique, et l'autre, le véritable super-méchant, un génie du mal se terrant dans l'ombre pour guetter l'arrivé de son adversaire et qui utilise son intellect pour obtenir ce qu'il souhaite : on a donc ici la description symbolique implicite d'Elijah par sa propre mère.
Tout ceci démontre la réflexion du réalisateur et la recherche qui a été faite pour ce film, le rendant très solide dans sa construction et véritablement intéressant.
Ceci mis à part, j'aborde maintenant les points négatifs de ce film, ces derniers sont en réalité très peu nombreux, mais très pesants : le film est lent, très lent, voir soporifique par moment, ce qui casse définitivement le rythme de narration et c'est vraiment dommage. On avance tout doucement dans l'histoire. Une lenteur constante, monotone, qui ne fait qu’amplifier la lenteur du film lui-même. Et même si les dialogues sont intéressants, bien construits et que l’enchaînement des scènes est très réfléchis, ça ne pallie malheureusement pas à la lenteur de la chose.
Concernant la fin, j'ai vraiment apprécier cette chute finale et tout ce qui en découle, totalement imprévisible qui plus est, mais je regrette l'absence de bouleversement comme j'ai pu le ressentir devant "Sixième sens" ou encore "Saw".
En conclusion, "Incassable" est un très bon film, extrêmement bien réfléchi et agencé, mais qui est malheureusement victime de nombreuses longueurs et d'un rythme des plus lents. Ainsi, il faut réellement bien s'accrocher à l'histoire et se concentrer sur le film pour le suivre dignement, afin que l'ennui ne vienne pas pointer le bout de son nez.