Le vent du racisme !
Un film absolument immonde qui suinte le racisme quasiment à chaque instant !
1939, c'était l'époque vous allez me dire, et il est tiré d'un bouquin sorti 2 ans auparavant, écris par Margaret Mitchell, une femme dont les ancêtres sudistes ont tout perdu dans les conflits.
Cela n'excuse pas tout ! Ni le fait de faire passer les sudistes pour des héros (au passage, précisons que les "Yankees" (Nord) ne l'étaient pas non plus, puisque la Guerre de Sécession était plus pour des questions économiques que humanitaires. Comme on dit, y'avait pas de gentils, juste un vainqueur !), ni de présenter l'esclavage comme un mode de vie normal et respectable.
Et que livre et film aient été un triomphe me laisse pantois !
Vous allez me dire "c'était la société d'alors, c'est normal que le film présente plein d'esclaves". Certes, sauf qu'il y a une grande différence entre présenter un fait, et porter un jugement évident.
Ici tous les noirs sont présentés comme des gens, soit complètement stupides, limite demeurés, soit résolument vils... soit les 2. Ecoeurant ! Il y a même un personnage noir qui s'appelle 'Pork' (porc) ! Faut peut-être arrêter de délirer, non ??
Il y a là un parti pris qui n'a plus rien à voir avec une position historique !
Donc si celle qui a écrit ce roman, et ceux qui l'ont adapté sont d'évidents racistes, que dire de ceux qui ont porté tout ça aux nues ?
Et non à "l'alibi" facile du "c'était l'époque", l'esclavage était aboli depuis longtemps non ? Alors pourquoi ne pas fustiger une oeuvre aussi résolument pro-esclavagisme ??
Maintenant quand on sait que les lois raciales de l'époque en vigueur aux États-Unis empêchèrent l'actrice Hattie McDaniel, interprète du rôle de Mama, d'assister à la première à Atlanta (Géorgie), le 15 décembre 1939... Glorieuse société, en plus auto-satisfaite !
(Cependant, l'esprit ségrégationniste de l'époque n'empêcha pas Hattie McDaniel de recevoir l'Oscar du Meilleur Second Rôle Féminin. Elle fut d'ailleurs la première artiste noire à recevoir cette récompense.
De plus le personnage principal de cette histoire, Scarlett O'Hara, est certainement l'héroïne la plus antipathique qui ne m'ait jamais été donné de voir !
Narcissique, égoïste, vaniteuse, capricieuse, envieuse, ingrate, bornée, pleurnicheuse, intolérante, colérique, possessive, calculatrice, manipulatrice, arriviste, vénale, raciste (je n'exagère pas, je constate)... et... aucune qualité... Aucune !
(Je rajouterai même stupide et irresponsable, en pensant à la scène où elle promet sur le lit de mort de sa soeur de s'occuper de sa fille, qu'elle lui achètera un poney; alors que sa propre fille est morte quelques jours auparavant d'une chute de poney... ??)
Tout tourne autour d'elle, elle ne pense qu'à elle, toutes ses inquiétudes et décisions sont en fonction d'elle uniquement.
Mais comment est-ce possible que les femmes se soient identifiées (reconnues ?) à un personnage aussi odieux ? Comment ?!?
Il y a de quoi sérieusement s'inquiéter sur les valeurs et mentalités des fans de Scarlett...
Ce qui est finalement aussi ironique que paradoxal, c'est que la plus grande esclave dans tout cette boue sociétale, c'est bien Scarlett O'Harra !
Totalement esclave du paraître et de tout ses propres défauts qui la conduisent irrémédiablement à des malheurs mérités, qui auraient pu être moins cinglants si elle avait été une meilleure personne, moins auto-centrée, plus à l'écoute des autres...
Jouissif paradoxe inconscient dans un film présentant l'esclavage comme un mode de vie acceptable !
Et puis "La plus grande histoire d'amour du cinéma", paraît-il... ?!?
PARDON ?!?!?? Mais on n'a pas vu le même film, c'est pas possible !!
La relation entre Scarlett O'Hara et Rhett Butler n'a rien à voir avec de l'amour. RIEN ! Des gens amoureux se cherchent, font tout pour ne jamais être désunis contre vents et marées.
Mais là, ça n'est que les événements et les intérêts personnels qui les réunissent. Et rien d'autre !!!
Ils s'allient plus que ne s'aiment, pour mieux se séparer et se détester. Leur "relation" est profondément superficielle et puante.
Sinon heureusement que le viol conjugual n'était pas un délit à l'époque, mais plutôt une "preuve" affligeante de pseudo-virilité, car notre valeureux Brett nous en donne un splendide exemple cautionné par la mise en scène, qui laisse songeur.
Et cette gourde de Scarlett de se réveiller le lendemain matin toute guillerette se s'être faite besogner de force...
Un montage aux petits oignons qui piquent les yeux, pesant sur l'image de la femme et ses droits vis-à-vis du "sexe fort", qui dégoûte plus qu'il ne fait fantasmer.
Elle est belle l'histoire d'amour ! Encore plus touchante quand Rhett demande le divorce dès le lendemain et s'en va juste après à Londres en emmenant leur fille, sans avoir oublié de lui balancer avant de claquer la porte un "J'ai toujours pensé que quelques coups de fouets te feraient du bien !" bien senti...
Quant au reste, certes des images sont très belles, et quelques scènes bien faites, mais le tout est cliché et d'un pompeux !
Et les acteurs surjouent de façon très théâtrale parfois. Crispant ! Et risible...
Il y a même une scène où un acteur (Leslie Howard) donnant la réplique à Vivien Leigh, surjoue exactement comme Didier Bourdon quand il parodiait la série ringarde Santa Barbara (dans un sketch des Inconnus, "Ça te Barbera"): il sort sa "réplique qui tue" avec la tronche du mec qui souffre "plein beaucoup", et tourne la tête vers la droite d'un coup sec "porté par la douleur". Hilarant !!!! Sauf que ce n'est pas censé être une parodie...
Si le fait que cette chose cinématographique et le soit-disant chef-d'oeuvre littéraire dont il est issu, aient été des succès phénoménaux me rend perplexe et m'agace profondément; ce qui m'insupporte au plus haut point c'est que "Autant en Emporte le Vent" continue d'être présenté comme un chef-d'oeuvre essentiel, impérissable et intouchable du 7e Art, alors qu'il est aussi mauvais et contestable à de nombreux niveaux (racisme ambiant étouffant, personnage principal hautement méprisable, histoire d'amour bancale, culte du fric et du gâchis associé, clichés à gogo, acteurs parfois contestables) ! JE NE COMPRENDS PAS !!!
Pour moi, il n'y a que la fabuleuse musique de Max Steiner à sauver. Le reste aurait dû brûler dans l'incendie d'Atlanta !
0.5/5 pour la musique et parce que le site ne permet pas de mettre 0.
PS. Si ça vous intéresse, y'a eu une suite à ce "chef-d'oeuvre" en 1994: "Scarlett".
Est-ce que Scarlett va s'intéresser à quelqu'un d'autre qu'elle même ? Suspense, suspense...
Pour finir, je dirai que je ne comprends pas non plus (et m'inquiète) qu'autant de personnes ici mettent autant de bonnes notes sur ce film, pour toutes les raisons décrites plus haut, tant tout cela est pourtant d'une criante évidence...