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    Autant en emporte le vent
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    Louis B
    Louis B

    24 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 février 2021
    Film dont la technique est bluffante pour l'époque, mais dont le discours pro sudiste/esclavagiste ne passe plus du tout aujourd'hui. Sans parler du comportement de Scarlett tout au long du film qui, à mes yeux, merite davantage de gifles que de louanges. Histoire d'amour complètement flinguée, pour être tout à fait honnête. Je ne comprends pas comment ce film a pu obtenir le statut de classique indiscutable
    Edelweiss Pan bagna
    Edelweiss Pan bagna

    41 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 février 2021
    Un chef-d'œuvre avec une fin ouverte qui frustre après 3h58 de film, un seconde partie extrêmement intéressante ! Film à voir absolument, son âge n'impact par sur sa qualité autant celle de la photographie, des décors et du scénario ainsi que celle du jeux des acteurs ainsi que des acteurs ! Si il y avait une sixième étoile je l'aurais utilisé dans ma note ! Le doublage est agréable et sympathique !
    Yann
    Yann

    14 abonnés 125 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 janvier 2021
    3 heures et 58 minutes d'ennui à contempler les demeures et amours des esclavagistes...Seule la fin, avec lourdeur et lenteur, créé lun intéret.
    A réserver à ceux qui aiment les romances débiles.
    Lucas Zimmermann
    Lucas Zimmermann

    2 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 décembre 2020
    Ce film est une perte de temps 4h de ma vie disparu a cause de se film
    Aucune Scène vraiment marrante appart une qui était assez comique
    Fabien S.
    Fabien S.

    548 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2020
    Un chef d'oeuvre intemporel avec Clark Gable et Viven Leigh . Un très beau film. Une très belle romance entre deux personnes qui s'opposent.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 novembre 2020
    J'ai revu ce film récemment alors que j'en gardais le souvenir d'un très bon film mais un peu longuet ...
    C'est un chef d'oeuvre absolu, rien que le générique de début est une claque monumentale, 3h45 qu'on ne voit pas passer (alors que je suis capable de m'impatienter devant des films de 1h30), ici les scènes semblent glisser les unes sur les autres et on en redemande, comme si les scènes elle même se noyaient dans le propre génie de leurs mises en scènes (Décors et photographie magnifiques, musique sublime de Max Steiner)
    Les acteurs sont très bons , qu'il s'agisse de Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard ou encore Olivia De Havilland
    Le film partait sur un excellent matériel de base (énorme succés du livre de Margaret Mitchell entre 1936 et 1939 avant la sortie du film éponyme), le film fait incroyablement moderne , en fait quand je le regarde je n'ai pas l'impression de regarder un "vieux film" , ça me demande "moins d'efforts" que pour d'autres films (pourtant plus récents) qui ont davantage vieilli d'un point vue technique ...
    Difficile d'imaginer qu'on a réalisé un film pareil avec une telle sensibilité quand on voit à quel point certains films modernes sont baclès (malgré les avancées techniques)
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    109 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 septembre 2020
    Impressionnant de par l’ampleur de ses moyens, la qualité et la fluidité de sa mise en scène, pas le moindre petit détail ne lui échappe. Le plus grand mélodrame de l’Histoire du Cinéma tient encore sacrément le coup 80 ans plus tard. Si l’entreprise surprend toujours pour sa beauté formelle et le réalisme de certaines séquences (la fuite des habitants d’Atlanta avant l’arrivée des nordistes) c’est la modernité et la puissance d’interprétation de Vivien Leigh qui frappe avant tout. Le personnage de Scarlett O’Hara était une partition géniale que la jeune actrice alors âgée de 29 ans a transcendé. On sait que Vivien Leigh après avoir lu le roman lors de sa parution en 1936 s’est immédiatement identifiée au destin du personnage. Elle embarqua pour les Etats-Unis dès qu’elle sut le film en préparation, persuadée d’emporter le rôle de Scarlett.
    La magnificence des décors de Lyle Wheeler, les somptueux costumes de Walter Plunkett et la splendide photographie de Ernest Haller et Ray Rennahan continuent de nous éblouir. L’émotion, intacte, parcourt le spectateur tout au long des passionnantes 3h 40 de projection. Il ne faut pas oublier, rappelle Olivier Eyquem, la contribution majeure du production designer William Cameron Menzies. Il a peint chaque plan et son travail était si minutieux qu'ils « suffisait » de suivre ses indications. C'est lui qui avec Selznick a donné au film son unité. Lyle Wheeler, son directeur artistique, est devenu un pilier de la Fox où il a contribué à quantité de grands films.
    Il serait vain et stupide de vouloir limiter le film à une vision raciste et rétrograde qui faillit aboutir récemment à son interdiction. Remercions Spike Lee dont on connaît la dureté de l’engagement de s’élever contre une telle aberration. Lee insiste à juste titre pour que le film soit montré dans les écoles pour ses qualités cinématographiques et aussi comme témoin d’une vision de l’esclavage dans l’époque où il a été tourné afin d’alerter la conscience des jeunes générations tout en mesurant l’importance du chemin parcouru dans les films depuis.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 363 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juillet 2020
    “Il était un pays de coton qu’on appelait le Sud. On y trouvait le meilleur de la galanterie, des chevaliers et des dames, des maîtres et des esclaves. Mais tout ceci n’existe plus qu’en rêve. Le vent a emporté cette civilisation.” Réalisé en 1939, la phrase introductive du film “Autant en emporte le vent” a de quoi nous faire bondir aujourd’hui, car cela signifie qu’il était bon d’avoir des esclaves. Pourtant “Autant en emporte le vent” est un classique de la littérature puis cinématographique. L’action se déroule en Georgie en 1891. Scarlett O’Hara est une jeune femme de la haute société sudiste. C’est une femme qui a de nombreux soupirants à ses sabots mais qui ne se satisfait pas de ne pas les avoir tous, une femme qui se trouve trop jeune et trop belle pour se vêtir en veuve, une femme qui traite les noirs comme des enfants, une femme égoïste qui semble bien loin des réalités de la guerre de Sécession qui éclate. Au fur et à mesure que l’intrigue avance, sa personnalité se complexifie et son amour impossible avec Ashley se transforme en véritable tragédie. La reconstitution des décors et des costumes, les dramaturgies et les bons sentiments font d’“Autant en emporte le vent” une fresque de quatre heures épiques et mémorables.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Enfantduparadis
    Enfantduparadis

    1 abonné 49 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 juin 2020
    Je l'ai revu pour au moins la 10ème fois avec toujours autant de plaisir en ce mois de juin 2020. Il faut avoir un coeur de pierre pour ne pas être ému, un cerveau en coton pour ne pas accepter que le film montre une civilisation( gone with the Wind ) qui ne peut pas être jugée à l'aune de notre siècle, être aveugle pour ne pas admirer la beauté. Racisme ? Hattie mcDaniell fut la 1ère actrice noire oscarisée. Prissie est imbécile ? Oui ,mais que dire de la tante ? Brisons-là.
    Andrea
    Andrea

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 22 juin 2020
    "Autant en emporte le vent" (1939) est un grand classique du cinéma, un chef d'oeuvre à son époque mais pour être honnête, j'ai trouvé que le film a vieilli et plutôt très mal vieilli. Tout d'abord, l'intrigue est centrée autour de la romance entre Scarlett, personnage qui devient très vite insupportable, ce qui est peut être voulu mais qui ennuie le spectateur dès le début. Seul le personnage de Butler est intéressant mais c'est l'exception qui confirme la règle. Cette romance part dans tous les sens et vient même éclipser le côté historique qui est pourtant un point positif du film. Cela ne m'aurait peut être pas dérangé sur un film d'1h30 mais sur 4 heures, c'est trop.
    Ensuite, on peut parler de la dernière heure du film spoiler:
    avec des morts qui semblent être là seulement pour donner une fin à une histoire bien trop longue mais qui sont absolument irréalistes mais surtout incohérentes. Ce côté tragique ne marche pas du tout et chaque élément de la fin peut être anticipé spoiler:

    Enfin, on peut ajouter que le jeu d'acteur normal pour l'époque dérange aujourd'hui car il s'apparente plutôt au théâtre qu'au cinéma.
    Pour résumer, je ne peux vous conseiller ce film seulement si vous aimez les films anciens et les romances sinon vous risquez de perdre 4 heures. Je mets cependant cette note car il ne faut pas oublier que le film a plus de 80 ans et que le côté historique est plutôt intéressant.
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 juin 2020
    « Gone with the Wind » est le film de tous les records. Le plus grand nombre d’entrée, la plus grosse recette, le film le plus vu avec « Wizard of Oz » grâce à des ventes vidéo significatives. Considéré comme un des plus grands films de l’histoire du cinéma, il bénéficie donc d’une surestimation évidente. Cocktail souffrant d’un mélange peu homogène. D’un côté les délires baroques et spectaculaires : l’incendie de la gare d’Atlanta, les ciels rouges, les escaliers monumentaux, les soldats mourants par milliers à même le sol (première grande grue de l’histoire du cinéma) qui sont la marque de David O’Selznick (le sommet sera atteint par « Duel au soleil » réalisé en 1946 par King Vidor) et son designer et réalisateur deuxième équipe, William Cameron Menzies. De l’autre un film d’amour tantôt délicat (Cukor), tantôt brutal (Fleming), parfois déchirant avec des ruptures de ton qui font perdre le rythme, générant ci et là quelques bâillements. Malgré la grandeur du sujet cinématographique, le film peine ainsi à assumer ses envolées. Fidèle au roman, la première partie, avec quelques raccourcis, fonctionne bien, marqué par la pâte fluide de Ben Hecht. La suite est caractéristique des réserves décrites plus haut. Margaret Mitchell, vraie sudiste dont les deux grands pères officiers dans l’armée confédérée furent blessés pendant la guerre de sécession, hait les yankees. Le film aborde trop peu les véritables raisons de la guerre : s’approprier l’économie des états du Sud (ah, Wall Street déjà !), en prétextant l’abolition de l’esclavage (un siècle et demi plus tard ce n’est toujours pas gagné pour les afro américains). Il a néanmoins le mérite d’être le premier film parlant qui prend résolument le parti du sud en montrant une image peu flatteuse des nordistes. Il décrit aussi avec beaucoup de justesse les va-t’en guerre excités qui n’écoutent pas la voix de la sagesse (Ashley) ou de la logique (Rhett). Sur le fond les ligues aussi puritaines qu’hypocrites (ça va généralement de pair) reprochèrent un côté raciste et rétrograde au récit. L’esclavage aboli, la grande majorité des afro américains connurent un autre type d’esclavage : celui du travail, avec ses ghettos, ses salaires de misères, ses cadences infernales, les famines, le repos inexistant et son cortège de morts par épuisement. Puis le chômage et le désespoir. De plus jusqu’à la seconde guerre mondiale, par la chasse aux « niggerss », ceux qui furent soit écorchés, soit brulés vifs, se comptaient par dizaines chaque weekend dans les états du sud est des Etats Unis (faits qui brillent par leur absence au sein du cinéma américain jusqu’à la fin des années soixante). C’est dans ce contexte que Margaret Mitchell écrivit son roman, plus qu’ambigüe vis à vis du Ku Klux Klan. Gommant cet aspect, le film retranscrit plutôt bien les maîtres bienveillants, Mamy faisant presque partie de la famille, a tel point que certaines ligues (majoritairement New Yorkaises) reprochèrent à Hattie McDaniel son rôle. Elle répondit qu’elle préférait gagner 700 $ (28 000 $ actuels) par semaine en jouant une servante, que d’en gagner 7 en en étant une). Le nouvel ordre yankee est suggéré lors de la scène des travailleurs bagnards dont le traitement horrifie Scarlett. Une fois ces remarques sur le fond évacuées reste l’interprétation (oscarisée) parfois outrancière de Vivien Leigh (la performance la plus longue connue à ce jour) au sein d’un casting féminin de qualité, avec une Olivia de Havilland très sobre, une Hattie McDaniel qui apporte un peu de profondeur à un rôle caricatural et des deuxième rôles qui font le job. Côté mâle, face à l’excellent Clark Gable (comme toujours), un Leslie Howard qui apporte beaucoup de finesse au seul personnage subtil du film. Avec 222 minutes (plus ouvertures, intermèdes et final), ce très très long métrage, parfois très très long, est davantage l’œuvre monumentale d’un directeur artistique que celle d’un véritable réalisateur.
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mai 2021
    Considéré comme l’un des meilleurs films de tous les temps par plusieurs sondages et organisations, décuple lauréat des Oscars 1940, Autant en emporte le vent multiplie les honneurs et les récompenses pour atteindre le cercle prestigieux des films les plus populaires de l’histoire du cinéma.
    En 1936, Margaret Mitchell publie le roman « Autant en emporte le vent », qui remporte un incroyable succès : traduit en 14 langues, vendu à plus de 35 millions d’exemplaires dans le monde et récompensé par le célèbre prix Pulitzer. Pour la première fois, la guerre de Sécession (1861-1865) est racontée du point de vue du Sud vaincu avec, certes, beaucoup de romanesque, mais surtout un incontestable réalisme. La publication de ce roman et ses conséquences sont essentielles pour comprendre la naissance et l’essence de l’unité américaine. En effet, à la suite de son succès, l'opinion américaine prend conscience des souffrances subies par plusieurs dizaines de millions d'américains du Sud et que l'unité de la nation américaine s'est forgée dans une épreuve très dure, loin de l'histoire officielle.
    Dès 1936, le producteur David O. Selznick (qui a notamment été le producteur exécutif de King Kong en 1933, montre son intérêt pour l’œuvre de Mitchell et en acquiert les droits. Trois scénaristes sont engagés pour porter l’intrigue à l’écran, mais Sidney Howard ayant été le plus efficace et le plus productif, il est le seul à être crédité au générique.
    Au départ, Selznick envisage Gary Cooper pour incarner l’élégant Rhett Butler, mais l’acteur refuse la proposition, accusant le film de devenir le « plus grand flop de l’histoire d’Hollywood ». Le choix du producteur se rabat donc sur Clark Gable, adoré par le public et lauréat de l’Oscar 1935 du meilleur acteur pour son rôle dans New York – Miami. Mais l’acteur est déjà sous contrat avec le puissant studio de la Metro Goldwyn Mayer, en plein âge d’or, ce qui n’empêche pas Selznick de solliciter le producteur emblématique du studio à la tête de lion, Louis B. Mayer, pour que Clark Gable puisse lui être confié, ce que Mayer accepte.
    Pour interpréter la séductrice et capricieuse Scarlett O’Hara, de nombreuses jeunes femmes, connues ou non, se présentent aux auditions : Katharine Hepburn, Jean Arthur, Norma Shearer, Barbara Stanwyck, Carole Lombard, Joan Crawford, Claudette Colbert, Bette Davis et Paulette Goddard notamment. Au terme d’une première sélection, Selznick confie l’identité de ses dernières candidates : Paulette Goddard, Jean Arthur, Joan Bennett et Vivien Leigh. La première manque de près le rôle du fait de sa liaison, mal vue par la société de l’époque, avec Charles Chaplin. Il ne reste alors plus que trois prétendantes, mais quand le tournage du film commence en 1939, le producteur n’a toujours pas arrêté sa décision.
    Dès février 1938, Vivien Leigh exprime son intérêt de passer les auditions à son agent, Myron Selznick, qui n’est nul autre que le frère du producteur du film, David. Mais ce dernier n’est d’abord pas convaincu par la candidature de l’actrice, qu’il juge « trop Britannique ». Qu’importe, Vivien Leigh se rend à Los Angeles pour rencontrer le producteur et le convaincre de la recruter. Le lendemain, elle tourne un bout d’essai en compagnie du producteur et du réalisateur George Cukor. Tous deux, emballés par sa « sauvagerie incroyable », choisissent d’un commun accord l’encore méconnue Leigh pour incarner le personnage féminin le plus convoité de l’histoire du septième art. Comme l’a été le producteur, le public est au début réfractaire à l'idée qu'une Britannique incarne la sudiste Scarlett, mais ils finissent par accepter ce choix car, disent certains, « mieux vaut une Anglaise qu'une Yankee ! ».
    Le tournage peut enfin continuer avec une distribution fixée, mais pour autant, il ne se déroule pas avec sérénité. Le réalisateur George Cukor est licencié par Selznick, au grand dam des deux actrices principales, Vivien Leigh et Olivia de Havilland, qui n’hésitent pas à rendre visite en secret au cinéaste licencié pour obtenir de précieux conseils dans leur interprétation respective. Selon la légende, Gable, ayant eu du mal à exister face à sa partenaire, aurait demandé, parmi une liste de cinéastes, à ce que le film soit réalisé par son complice Victor Fleming.
    De plus, Leigh doit parfois travailler sept jours par semaine, souvent jusque tard dans la nuit. Appelant un jour son époux, l’acteur Laurence Olivier, elle lui déclare qu'elle haït les tournages de cinéma et qu'elle ne veut plus jamais jouer dans un film.
    Dans un premier temps, c’est le réalisateur Victor Fleming qui est désigné pour lui succéder, mais celui-ci démissionne, submergé par le travail, et laisse sa place à Sam Wood. Pour un temps seulement, car ce dernier jette à son tour l’éponge pour cause de maladie, et Fleming revient pour récupérer le flambeau et conclure le tournage, retrouvant des acteurs exténués après cinq mois de tournage intensif. Car une chose est néanmoins certaine, Selznick a laissé peu de liberté à ses réalisateurs, supervisa tout le tournage et précisant même dans le détail la composition de certains plans.
    D’une durée démesurée de quatre heures et dotée d’un budget colossal de quatre millions de dollars, cette épopée est un pari audacieux pour l’époque car Selznick savait qu’il risquait gros avec l’important et fidèle lectorat du best-seller originel, mais il est réussi. De la puissance lyrique de la musique de Max Steiner aux sublimes ciels orangés en toile de fond, de la maîtrise des travellings-arrières aux costumes ravissants de Walter Plunkett, Autant en emporte le vent mérite d’être complimentée pour sa mise en scène de qualité.
    Depuis 1934, le Code Hays régit strictement la production des films et n’hésite pas à drastiquement censurer des séquences considérées comme obscènes, vulgaires ou immorales. Dans ce contexte, Selznick reste pionnier en matière de lutte contre le rigoureux « code de protection ». A l’inverse de ses contemporains qui déjouent la censure par le second degré et les sous-entendus, il parvient à garder deux scènes-clés et polémiques : le sourire ravi et coquin de Scarlett au lever du lit après sa nuit d’amour avec Rhett Butler ; et la réplique mythique de fin, jugée à l’époque trop vulgaire : « Franchement, ma chère, c’est le cadet de mes soucis ». Elue meilleure réplique de l’histoire du cinéma par l’American Film Institute en 2005, cette phrase légendaire a failli être supprimée, la censure préférant la phrase suivante : « Franchement, ma chère, peu importe ». Mais en mettant en valeur le caractère essentiel de cette réplique, et en faisant preuve de compromis pour d’autres points litigieux du film, Selznick obtient une dérogation et conserve la phrase originale.
    Aux sources de l’esthétique somptueuse du film, l’usage du Technicolor trichrome, technologie très récente (utilisée notamment pour Les Aventures de Robin des Bois en 1938 et Le Magicien d’Oz en 1939), est essentielle et offre une qualité d’image chatoyantes. De plus, dans certaines plans, l’influence de l’expressionnisme ne laisse aucun doute, bien qu’elle puisse surprendre. À l’instar du mouvement né en Allemagne dans les années 20, Autant en emporte le vent utilise la géométrie des plans fixés sur les éléments essentiels du décor (comme le regard perdu du père de Scarlett dans une résidence en décrépitude), et l’immensité de ces derniers (comme dans les séquences avec le magnifique escalier recouvert d’un tapis rouge). Dans la scène précédant le « viol » de Scarlett par Rhett éméché, le sommet du gigantesque escalier que le personnage gravit est plongé dans l’obscurité, marquant ainsi la noirceur d’une situation qui les dépasse.
    Le scénario feuilletonnesque de film-fleuve prend un parti qui a suscité, et qui continue de le faire, des accusations de racisme et de transformation historique : celui d’une époque « dorée » vécue par les Blancs du Sud, où leur existence se mêle à celles des Noirs dans une parfaite harmonie et dans le respect des statuts respectifs de maîtres et d’esclaves. Dans ce contexte idyllique, la guerre de Sécession aurait brutalement abrégé ce paradis, au grand désespoir des Blancs comme des Noirs. Même en 1939, vingt ans avant la bataille de ces derniers pour les droits civiques, le sujet est périlleux, d’autant qu’Hollywood se veut à l’avant-garde du progrès démocratique. Cette nostalgie d'une époque perdue, qui est d’ailleurs souvent évoquée par Ashley et Scarlett, se retrouve dans le titre du film, qui en traduit l’importance : « Gone with the wind » (« emporté par le vent ») désigne une glorieuse époque pour les sudistes, une civilisation emportée par le vent.
    C’est cette nostalgie du vieux Sud que cherche à faire revivre le film et qui a sa véracité historique. Aujourd'hui, alors que la Guerre de Sécession n'est plus comprise, qu'elle est uniquement perçue sous l'angle du racisme, le message peut sembler aberrant, mais il existe. Ainsi, le récit décrit avec justesse le destin partagé de ces maîtres et de leurs esclaves. Si l'on comprend mal aujourd'hui l'attachement de certains Noirs pour le Sud, il faut réaliser que la liberté a d'abord été pour eux une plongée dans un monde inconnu, loin de ce qu’ils ont toujours connu. En revanche, la nature paternaliste des rapports raciaux du film fait l’objet d’un quasi consensus de la part des critiques.
    Côté distribution, il y a là aussi beaucoup à dire. Vivien Leigh interprète une Scarlett O’Hara vaniteuse, capricieuse et manipulatrice pour laquelle il peut sembler difficile de ressentir de la compassion lorsque Rhett l’abandonne sur le palier de la porte. Néanmoins, il serait biaisé de ne la juger que d’une manière péjorative. En effet, à seulement 19 ans, elle n’hésite pas à prendre les rennes de Tara dans un contexte très difficile : en plus de la Guerre de Sécession, la mère O’Hara est décédée, le père a perdu la raison, les sœurs cadettes sont affaiblies et les esclaves ont pris la fuite. Avec l’aide de Mélanie, elle fait preuve d’un dévouement et d’un courage exemplaire pour sauver sa famille, n’hésitant pas à tuer un intrus nordiste venu piller la demeure. Le portrait de cette jeune femme de la haute société est donc à nuancer, en dépit d’une attitude agaçante et de comportements répréhensibles. Dans son Dictionnaire passionné du cinéma, Laurent Dandrieu résume parfaitement l'esprit du personnage, et derrière lui, du film et du livre : « Derrière la dureté de cette dernière [Scarlett O'Hara] peut se lire une violente charge contre les valeurs corruptrices du Nord, dont Scarlett a été obligée d'adopter les pires travers pour survivre. »
    Face ou avec elle, le cynique Rhett Butler est incarné par Clark Gable, au sommet de sa carrière. L’acteur est largement à la hauteur et sa prestation colle parfaitement avec l’image que l’on se fait d’un séducteur capitaine. Ensemble, Vivien Leigh et Clark Gable incarnent le romantisme d’une époque révolue, celle du Vieux Sud comme du Grand Hollywood.
    Pour le rôle de Melanie, le producteur a choisi Olivia de Havilland sur les conseils de sa sœur Joan Fontaine, d'abord envisagée. Les deux sœurs vivent encore en bons termes à cette époque. Le tempérament du personnage tranche parfaitement avec celui de Scarlett. Toutefois, si Melanie est parfois innocente et naïve, elle sait aussi braver les interdits. Courageuse, elle est droite et bienveillante, elle est la gardienne de toute la dignité élégante d'une époque et d'une aristocratie de gens d'honneur. Un personnage réconfortant dans les évènements tragiques de la guerre civile américaine.
    Selzinck construit une distribution presque parfaite, si ce n’est le choix de Leslie Howard, dans le rôle d'Ashley Wilkes, qui semble discutable. Son impassibilité, son immobilité et son incertitude persistante le rendent fade et inconsistant, un constat d’autant plus vif lorsqu’on le compare avec la fougue de Scarlett. Difficile de comprendre, et encore plus de croire à l'amour que lui porte la jeune femme durant tout le film. Il présente cependant un intérêt : sa nostalgie, qui s’inscrit dans le récit mélancolique des jours heureux des planteurs du Sud avant la guerre civile.
    En dépit d’une production chaotique, Autant en emporte le vent se démarque par un romanesque incroyable pour la fin des années 1930. La mise en scène est correctement maîtrisée, avec un usage pertinent du Technicolor, dont les couleurs ternes ou vives suivent le ton du récit, ainsi qu’avec des plans sublimes. La musique de Steiner est en parfait accord avec la nostalgie du Sud et la force de caractère de Scarlett, l'espoir, l'énergie, la volonté de survivre, le désir et la rage de vaincre. Toutefois, la grandiloquence des interprétations semble sortie d’un ancien temps et donne parfois l’impression d’être confronté à des acteurs qui surjouent, mais Autant en emporte le vent mérite tout de même d’être applaudi pour ses qualités qui ne prennent pas une ride.
    Lors de la cérémonie des Oscars de l’année 1940, avec 8 récompenses sur 11 nominations, le film réalise une razzia et bat le record de victoires de l’époque, avant d’être à son tour détrôné par Ben-Hur et ses 11 trophées en 1960. Autant en emporte le vent aurait pu réaliser l’exploit d’être nommé dans les cinq catégories phares, « Le Big Five », mais son scénario est adapté d’une œuvre déjà publiée et Clark Gable manque le trophée du meilleur acteur, ce qui exclut donc le long-métrage de cette performance prestigieuse. Néanmoins, le film n’a pas à pâlir de sa réception critique, remportant tout de même les trois autres récompenses principales (Oscar du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice), ainsi que cinq autres trophées, dont l’un d’eux consacre Hattie McDaniel comme meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation réussie de Mamma. A 44 ans, elle devient ainsi la première interprète afro-américaine à recevoir un Oscar, ce qui contribue une fois encore à faire entrer Autant en emporte le vent dans la légende du septième art.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    140 abonnés 3 074 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mai 2020
    Un film qui est arrivé à point nommé réalisé en 1939 sur un incontournable de l'histoire américaine, la guerre de sécession. Un long film à la mode hollywoodienne avec ses stars et ses histoires d'amour alambiquées. Un peu un point d'orgue de ce cinéma célébré par beaucoup. Passé cette nostalgie d'un certain âge d'or je ne trouve pas ce film si intéressant, il a la patte d'une grande réalisation mais ses thèmes sont au juste très convenus et l'exaltation des sentiments à mon goût un peu surfaite même en considérant le recul par rapport à cette époque et justement en considérant les particularités de celui-ci.
    Robin
    Robin

    3 abonnés 101 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 mai 2020
    Ce film est extraordinaire, vieux de 80 ans il captive énormément, même de nos jours. Il y a, et c'est ce que j'ai trouvé de plus exceptionnel dans le film, une vision de la guerre de Sécession très originale : nous voyons l'Union sous un autre angle que dans les autres films hollywoodiens. Sudiste, Scarlett O'Hara va vivre avec Rhett Buttler un amour particulier qui tient en haleine tout le long du métrage. De plus, les décors sont naturels et splendides ; on retrouve quelques touches d'humour... ; et puis ce dernier plan que je trouve magique.
    Chef d'oeuvre, 10/10
    Estonius
    Estonius

    3 351 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2020
    Le tâcheron Fleming n'est sans doute pas pour grand-chose dans la réussite de ce film auquel a participé Georges Cukor est qui est avant tout un film de producteur (David O. Selznick) Balayons déjà les critiques habituelles. Oui, c'est un film sudiste et le point de vue est donc sudiste, il est peut-être idéalisé mais il n'est pas révisionniste (la sanglante bataille de Gettysburg en 1863 et le rasage de d'Atlanta par les nordistes en 1864 sont des réalités historiques. De plus le film n'est raciste qu'aux yeux de chercheurs de petites bêtes. Quant à ceux qui critiquent le personnage de Scarlett en lui reprochant son inconsistance et tout ce qui s'en suit, il faudrait peut-être qu'ils comprennent que c'est le sujet du film Alors qu'en est-il du film : une double histoire, spoiler: celle de l'écroulement du Sud, c'est la partie la plus spectaculaire du film, au lieu de nous montrer des combats, le film nous montre les morts, les blessées, par centaines, par milliers, le feu, les destructions, la peur, le désespoir,
    et ces images sont fortes et terrifiantes, l'autre volet est l'itinéraire d'une e spoiler: nfant gâtée, se fichant des convenances, mais capricieuse, manipulatrice , vénale, et aussi prisonnière de son amour fou et irraisonné pour le beau Ashley, mais ce qui ne l'empêche pas d'avoir des moments d'intense bonté.
    Eh oui personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc. Le rôle est joué par une Vivien Leigh, fabuleuse, magnifiquement photographiée et éclatant l'écran de son talent et de sa beauté. Clark Gable lui aussi est un personnage complexe, pas trop clair mais attachant. Olivia de Havilland en second rôle nous joue une femme bien plus intelligente qu'elle ne veut bien le paraître, et si Leslie Howard est réduit à nous jouer les Droopy, c'est que c'est le personnage qui est ainsi. On ne peut parler de la distribution sans évoquer la présence d'Ona Munson, introduite avec des pincettes dans le récit puisque le Code Hays interdisait que l'on parle de prostitution. Un beau rôle, très digne, très classe. La réalisation est parfaitement maîtrisée, parfois une scène très courte suffit comme quand Scarlett dont spoiler: la liaison avec Ashley alimente les cancans se rend à sa fête d'anniversaire et qu'elle est reçu par sa belle-sœur avec le sourire. A la fin du film quand les malheurs ne cessent de s'empiler, le film sait nous éviter de sombrer dans le pathos. Il y a aussi ces touches d'humour insolite comme quand la femme du docteur apprend que son mari revient du bordel, elle lui demande pas fâchée du tout comment est la décoration.
    On ne s'ennuie jamais pendant ces quatre heures de projection, il n'y a aucune longueur, les couleurs sont flamboyantes, la musique de Max Steiner est magique. Que du bonheur !
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