Pour beaucoup "Autant en emporte le Vent", la grandiose adaptation du roman éponyme de Margareth Mitchell par le réalisateur Victor Flemming (Le Magicien d'Oz) est une des œuvres maîtresses du 7ème art. Presque quatre-vingt-deux ans après sa sortie, qu'en reste-t-il ? Voici, ce que j’ai penser du film.
Tout d’abord, pour bien comprendre le film, il faut savoir que l’histoire se base dans l’Amérique ségrégationniste. Et plus en particulier dans le Sud opposé à l’abolition de l’esclavage, car cela voudrait dire que c’est la fin d’un système économique qui permet aux plus riches de s’enrichir et mettrez en péril toute leurs affaires. Scarlett O’Hara, est la fille d’un de ces riches propriétaires. Rebelle, caractérielle, profondément égocentrique. Cette jeune femme est comme la plupart de toutes les demoiselles de son époque, obnubilé par une seule chose : le mariage. Au cours d’une réception, alors qu’elle vient d’accepter une demande en mariage pour pallier sa détresse amoureuse précédente, elle fait la rencontre de Rhet Butler, un homme à la réputation sulfureuse…
Je pense que ce qui fait que le film est resté dans les mémoires, c’est en premier toute les scènes d’actions. En effet que ce soit les batailles entre sudistes et nordistes ou l’impressionnante scène de l’incendie de Tara, elles sont aussi bien à coupés le souffle qu’assez proche de la réalité historique, je pense. Même pour ceux qui n’auront pas lu le roman, on aura l’impression d’y être et de déjà tout connaître. Quand les fidèles lecteurs auront l’impression que ces scènes surgissent des pages de Mme Mitchell. Pour l’époque, les effets spéciaux étaient prodigieux, et même encore aujourd’hui il reste assez déroutant. La photographie est très belle, les décors et les costumes sont magnifique…De ce point de vu, c’est-à-dire juste artistiquement, le film est un chef d’œuvre. Même si le technicolor et les images ont vieilli, il y a quelques chose en elle qui reste frais, naturelle, et éblouissant.
Ensuite, je pense que ce film mérite d’être vu, car il nous offre une critique riche et complexe de la mentalité des sudistes, vu comme les méchants. Savoir s’il étaient racistes ou non ? Méchants réellement ou non ? Ici, ce sont des débats stériles. On nous décrit un mode de vie. D’un côté la vie de ces « blancs » faites d’oisiveté, de fête, et de jouissance, et de l’autre les gens de la classe ouvrière qui triment pour un rien. Que ce soit certes, les esclaves qui c’est vrai ne sont pas épargnés de clichés en tout genre (j’ai pour ma part beaucoup aimé le personnage de Suellen, et adoré la composition de Hattie Mc Daniels qui campe une Mama autoritaire, fidèle, compatissante bref profondément gentille) ou le personnage de la prostitué. Qui en dépit de sa mauvaise vie, est la femme la plus juste et honnête avec le personnage de Mélanie (jouée par Olivia de Havilland).
A ce propos, le personnage iconique de Scarlett O’Hara est l’incarnation parfaite de cette mentalité sudiste. Egocentrique, jalouse, manipulatrice…cette femme est une vraie garce, prête à tout. Vivien Leigh l’incarne à la perfection. Je n’ai jamais vu autant de passion, de détails et de complexité retranscrite à l’écran dans un jeu d’acteur. En voyant cela, on se dit que Vivien Leigh n’a pas volé son oscar de la meilleure actrice. Elle est tout simplement éblouissante dans ce rôle qui lui va si bien. Elle réussi à nous faire aimer, et compatir au sort d’un personnage qu’on devrait profondément haïr. Ce qui est hyper intéressant chez ce personnage, c’est toutes les phases par lesquelles, elle passe. Garce au début, elle se révèle au cours du film courageuse, rebelle, indépendante, jalouse, amoureuse…pourtant il faut que la malheureuse touche le fond du trou pour apprendre à se relever. Sa dernière réplique en anglais « After all, tomorrow is another day » sonne alors comme un coup de poignard en même temps qu’un cri d’espérance. Vivien Leigh sublime cela dans sa prestation. Aucune actrice ne pouvait mieux convenir au rôle, même encore aujourd’hui. Scarlett était Vivien et Vivien était Scarlett. On comprends mieux au vu de sa prestation, pourquoi l’actrice s’est battue pour obtenir le rôle.
Quant au personnage de Rhet Butler, je serais moins favorable. Je le trouve, il est vrai, vraiment détestable. On a qu’une envie le gifler tout du long. Et Clark Gable m’a horripilé durant tout le film. Macho, violent, vulgaire…j’ai vraiment du mal à apprécier à la fois le rôle et le personnage. Son rôle est mal écrit, tout comme sa romance avec Scarlett. J’espère que dans le roman, il est mieux que cela. Parce que je suis vraiment déçu du rôle et de l’acteur. Une des raisons qui fait que je le haïs est qu’il force en permanence Scarlett à l’embrasser alors qu’elle le repousse, ou qu’il l’emmène de force dans leurs chambres après leurs mariages, après une nouvelle dispute violente. Se sont-ils réconciliés, ou l’a-t-il violé ? Le mystère reste entier…L’histoire d’un bad boy qui change au contact de sa belle et douce aurait pu être intéressant, si ici elle avait été bien écrite, exploiter correctement et traité avec respect. Est-ce un problème lié au roman ou non ? Je ne sais rien. Le fait est que cette relation me paraît malsaine et je ne vois pas d’amour. Cela étant, je suis d’accord, il faut remettre les choses dans le contexte de l’époque. Mais quand même ! Non, je pense que le rôle nécessiterait un gros travail de réécriture afin de le rendre plus humain et moins macho et violent. Avec un acteur moins brut de décauffrage.
Enfin, pour moi la force d’« Autant en emporte le vent » est que le film est une saga familiale. Je m’explique. D’une durée de près de quatre heures, on en apprécie la qualité et chaque détail si on regarde petit bout par petit bout. Toute une soirée ne suffirait pas. Le film étant tellement foisonnant tout comme le livre j’imagine (vu qu’il y a 3 Tomes), fourni, détaillé…
Ce film c’est aussi une musique de film légendaire signé Max Steiner qui ne vous laisseras pas indemne. Grandiose, clinquante…elle est tout ce que l’on peut aimer dans le cinéma américain et le 7ème art en générale. Le thème de Tara, est sans doute le plus connus de cette superbe bande-originale et le meilleur de tous.
Si il n’est pas un chef d’œuvre, pour moi Autant en emporte le vent n’en reste pas moins un classique qu’il faut avoir vu à la fois avec recul et mise en relation avec l’époque. Malgré pas mal de défaut, le film a également de grandes qualités à ne pas négligés. De toute façon, je pense qu’un visionnage et une minable critique n’arriverait pas à expliquer tous les enjeux du film. Cela reste tout de même pour moi une jolie surprise à défaut d’être un coup de cœur. Il y a une belle morale de fin, et ce personnage de Scarlett est l’un des plus beaux.