C’est la première réalisation de l’italien Giovanni Aloi. Pour écrire le scénario avec Dominique Baumard (Le Bureau des Légendes), ils se sont à l’opération Sentinelle à Paris.
L’opération sentinelle n’en est pas au premier film qui lui est consacré, notamment avec le catastrophique Sentinelle sur Netflix. Malheureusement, on dirait que ce sujet est maudit, car le résultat de La Troisième Guerre ne va pas être glorieux. La spécificité de cette opération de surveillance et sécurisation, la rend difficile à retranscrire à l’écran. Cette fois, c’est une jeune recrue qui va être au centre de l'intrigue. Fraichement arrivé dans l’armée, il va être confronté à cette mission en milieu urbain, peu évidente quand on a aucune expérience.
Concrètement, on s’ennuie beaucoup durant une bonne partie du film. Il ne se passe rien pendant ces balades de sécurité dans Paris. Ce ne sont pas les deux ou trois fausses alertes qui vont donner du grain à moudre. Pour ne rien arranger, la réaction des militaires et leurs comportements ne semblent pas du tout crédibles. Dès la première scène, cela tique. Avec l’avancement, ça ne va pas s’arranger. Ils sont tournés au ridicule tellement, leur comportement est caricaturé. S’il devait avoir un film pour décrédibiliser l’armée, cela serait celui-ci.
Pour ne rien arranger, les personnages sont très mal travaillés. Les voir évoluer n’a pas grand intérêt. Ils vont être enfermés dans des stéréotypes que ce soit par leur dialogue ou leur réaction. Leur construction pose question, d’autant plus qu’on reste à la surface. À force voire la recrue, Léo devient agaçant. Son histoire avec le téléphone frise la stupidité. C’est le symbole d’une réalisation qui n’a aucun cap et navigue à vue. Ce n’est clairement pas supportable. Dans le même sillage, comment ne pas pointer du doigt le développement Yasmine qui est commencé sans être fini, ou encore d'Hicham qui est peu cohérent.
Le plus décevant va être les acteurs. Alors qu’avec Anthony Bajon, Karim Leklou et Leïla Bekhti, on aurait pu s’attendre à de la qualité, mais ce n’est pas le cas. Ils n’ont l’air ni à l’aise avec leur rôle, ni concerné. Alors qu’ils sont habituellement irréprochables dans leur prestation, là, c’est épuisant de les voir. En plus du naufrage individuel, le collectif n’est guère mieux. À aucun moment, cela ne colle entre eux. Le seul qui se démarque va être Raphaël Quenard par l’humour qu’apporte son personnage. Heureusement qu’il nous fait rire, car c’est le seul point positif de La Troisième Guerre.