« Quand Jean-Jacques évoquait une image contrastée ou froide, je savais à quoi elle correspondait au niveau de la lumière. Avant le début du tournage, j'ai tenu à revoir tous ses films, je les ai étudiés et sur Mortel Transfert, j'ai trouvé le moyen de faire de petits hommages à son cinéma. Il m'a demandé de penser aux films noirs. Je sais que les thrillers ont leurs codes, leurs règles et j'ai cherché autour de ce cinéma-là, les films français et américains des années 50. J'ai même revu des films expressionnistes. L'idée étant de rechercher toutes ces références. »
Avec Mortel Transfert Jean-Jacques Beineix porte à l'écran le roman éponyme de Jean-Pierre Gattégno.
Un précédent roman de Gattégno avait déjà été adapté pour le cinéma par Francis Giro (Passage à l'acte, 1996).
Collaborateur de Tran Anh Hung (L'Odeur de la papaye verte, Cyclo) et de Cédric Klapisch (Chacun cherche son chat, Un Air de famille), Benoît Delhomme a notamment travaillé avec Agnès Merlet (Artemisia) et Benoît Jacquot (Sade).
Il a également officié sur L'Honneur des Winslow (David Mamet), La Fin de l'innocence sexuelle (Mike Figgis), Mademoiselle Julie (id.) et With or without you (Michael Winterbottom).
« Je n'avais vraiment plus envie de tourner. Alors j'ai fait autre chose. J'ai milité, pour le cinéma français, contre l'AMI, j'ai peint, j'ai voyagé, j'ai commencé à jouer du piano et j'ai réalisé et produit des documentaires. Comme un retour aux sources. Au cours d'un voyage en Pologne, je me suis rendu compte que beaucoup de metteurs en scène polonais venaient de l'école de Lodz dont l'un des fondements était le documentaire. Comme un peintre qui sort de son atelier pour redécouvrir la nature, je suis allé faire des documentaires. Il m'a permis de retrouver des valeurs et des réalités plus proches de la vie. J'avais envie de voir des gens. Des vrais ! Le cinéma tourne souvent autour de lui-même. On filme d'après des films. Ca finit par ne plus avoir de sens. »