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ouadou
83 abonnés
375 critiques
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4,0
Publiée le 9 mars 2022
Une interprétation magnifique de chaque acteur. Une histoire passionnante dans un traitement si sobre et si subtile. Brizé ajoute du cinema pour éviter de faire un vrai faux documentaire et le film gagne en souffle et en émotion. Vraiment remarquable.
On ne peut pas rester insensible à ce parcours d'un cadre ballotté entre sa hiérarchie et ses employés. On aurait aimé plus de punch dans les réactions du protagoniste tant dans sa vie professionnelle que privée mais la sobriété de Lindon est voulue par le scénario. Les acteurs sont tous très bons, Lindon et Kiberlain en tête. Je trouve cependant le film moins forts que les deux autres volets de la trilogie mais plus complexe qu'il en a l'air.
Le résumé décrit bien ce qu’on va trouver dans le film : le cynisme du monde de l’entreprise et de ses actionnaires. Vincent LINDON est très bien dans le rôle. Le scénario est un peu paresseux et donne beaucoup de temps au lecteur pour contempler les situations. On s’émeut particulièrement de leur fils spoiler: quand ils déjante et se dit en relation avec le fondateur de Facebook. Ce trouble psychiatrique, quand on y été confronté avec des proches apparemment en bonne santé est tout à fait désarmant. Il est bien rendu ici. Y compris par la gentillesse des personnes charger de prendre en charge.
Un autre monde n’a pas de happy end. Juste une capitulation pleine de bravoure et d’honneur mais plutôt dérisoire.
La loi du marché et En guerre étaient certainement plus puissants. Mais Un autre monde reste un film prenant qui porte un regard sans complaisance et peu habituel sur le monde de l'entreprise...
Sans doute le meilleur Brizé a ce jour. Glaçant comme d'habitude mais plus émouvant grâce au duo Kiberlain et Lindon, si justes. Lindon en particulier est désarmant de simplicité et de force émotionnelle. Le scénario est superbement écrit. dans sa description du monde financier et économique dans lequel l'humain s'est enfermé. Marie Drucker est excellente dans le rôle du porte-parole du capitalisme, une main de fer dans un gant de velours.
Un directeur d'usine doit mettre en œuvre un nouveau plan social au moment où sa femme demande le divorce alors que son fils pète les plombs. C'est encore à Vincent Lindon que Stéphane Brizé confie le rôle principal. Il est comme toujours magistral. Mais c'est toute la distribution qui joue juste pour donner à ce drame social toute la force qui convient. Après La Loi du Marché et En Guerre, Stéphane Brizé dénonce d'une manière implacable les dérives d'un capitalisme qui place les actionnaires au centre du jeu, sur le dos des salariés qui assurent les profits.
Un autre monde est malheureusement un film criant de vérité sur le monde du travail d'aujourd'hui. Interprétation impeccable de l'ensemble des acteurs. A voir absolument !
Très bon film décriant parfaitement l'univers professionnel insensible à la détresse humaine et à la quête d'un seul objectif le meilleur rendement. On retrouve bien dans l'actualité cet état d'esprit dans certains groupes (par exemple Korian ou autres). C'est très réaliste et servi admirablement par des gros plans saisissants sur Vincent Lindon. A noter une nouvelle venue dans l'univers du cinéma, Marie Drucker qui incarne un personnage très dur sans humanité, un rôle de composition sans doute ?
Brizé amène Lindon du côté des cadres qui mle mettaient à mal dans les deux précédents opus de leur trilogie du travail. Ici, Lindon est un cadre pris en étau entre sa hyérachie qui exige de lui qu'il licencie, et ses employés pour qui il est le grand méchant loup. Bien que tentant de proposer une solution qui permettrait de ne pas licencier tout en maintenant les objectifs (les cadres renonceraient à leur prime pendant un an), il est rejeté des deux côtés : sa boîtetrouve sa solution excellente mais préfère licencier et les syndicats le coincent comme si c'était lui le décisionnaire. A côté de ça et à cause de ça, son divorce se passe mal et son fils a des problèmes psychologiqes importants. Le film est passionnant parce qu'il offre effectivement un point de vue qu'on voit rarement. Les cafres, coincée entre leurs objectifs et léa réalité du terrain, peuvent aussi être victimes de loi du marché. Mais il est aussi la preuve un fois de plus de l'immense talent de Lindon. Dès que ce mec entre sur l'écran, on y croit. Qu'il soit manutentionnaire, maître-nageur, patrn, pompier dépressif, on croit à son statut social, à tout ce qu'il exprime, tout ce qu'il dégage. Chaque film semble être tourné en improvisation tant son naturel traverse l'écran. A ses côtés, Sandrine Kiberlain excelle dans quelques scènes d'émotion à vif, Marie Drucker joue une rsponsable sans états d'âmes carriériste qui fait froid dans le dos. Et la réalisation de Brizé nous fait vivre au plus près et de manière intense les différents réunions dont est majoritairement composé le film. Ca fait forid dans le dos mais c'est nécessaire.
Oui , il existe des entreprises n'ayant aucun respect vis à vis de leurs salariés . Oui , il arrive que la bourse salue des plans de licenciement d'entreprises en difficulté Oui , il arrive des groupes internationaux ou non très profitables qui mettent en oeuvre sans états d'âme des plans de dégraissage dans leurs unités ou branches ou filiales en difficulté . Oui , il arrive que des groupes internationaux inventent des difficultés dans une de leurs usines pour la délocaliser . Mais ,non , il n'existe pas de décideurs qui arriveraient à une décision de licenciement verticale de 10% de leurs effectifs dans la totalité des branches de leur groupe , cela est simplement une caricature destinée à servir un message orienté sans aucune prise de recul . Non , il n'est pas possible en France de décider de tels plans de licenciement lourds sans qu'ils soient justifiés . No , Wall Street ne s'intéresse pas à la diminution des effectifs mais bien à l'augmentation des profits . Oui , il existe beaucoup d'entreprises qui embauchent pour gagner plus ! Quand on veut faire un film politique , il est préférable d'éviter de ne prendre qu'un seul parti au risque finalement de frôler le ridicule ...
Je déteste les pleurnicheries ou les films misérabilistes qu'aime encenser les Bobos. Les gentils ouvriers un peu cons, la misère sociale et sa cohorte de cliché, les cadres clichés... très peu pour moi. Ici c'est tout le contraire, c'est touchant et poignant. Je me suis parfois reconnu en Vincent Lindon à quelques moments de ma vie. Les acteurs sont au top (incroyable Marie Drucker), le montage et la réalisation aussi. A ne pas rater.
Attention pépite! Une histoire féroce à la fois éloignée de notre quotidien et si familière par son actualité, des acteurs impeccables de justesse et une mise en scène très soignée. Bref un excellent moment de cinéma que je vais sûrement retourner voir pour m’en délecter !
Magnifique film de Stéphane Brizé qui confirme son formidable talent dans le registre social. Un oeil aiguisé sur la manière dont "le monde du travail" tourne et la tendance destructrice et barbare du capitalisme mondialisé. Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain très justes et touchants. La complexité du personnage du chef d'établissement renvoie à des sentiments ambivalents et ne peut que rappeler des situations vécues dans de grandes entreprises. En particulier la manière dont il relaie, dans une apparente "bonne foi", les injonctions de sa direction en alliant dénégation, pseudo efficacité pragmatique (qui refuse d'admettre les injonctions paradoxales dont tous les acteurs de l'entreprise sont les otages), mensonge, division.... il est dans ce rôle (et probablement sans même s'en être aperçu) devenu un homme consciencieux sans conscience, de ceux qui conduisent le troupeau à sa mort en parlant constamment d'un supposé intérêt collectif. Marie Drucker est très convaincante dans son rôle de responsable France du Groupe. On oserait dire que son origine de classe et sa posture télévisuelle (se placer du côté de la domination et de l'ordre social énoncé par la bourgeoisie) l'aident à endosser ce costume. Un mystère demeure qui dépasse le simple cadre de ce film : quel regard portera t-elle sur son rôle dans les médias, sa responsabilité journalistiques, ses rapports à sa classe bourgeoise, sa défense du monde "tel qu'il est", après avoir fait ce film ? On aimerait penser que cela l'aide à évoluer et à se repenser comme acteur engagé dans l'émergence "d'un autre monde"... pour l'heure rien n'est moins sûr, mais Stéphane Brizé a pu lui offrir le cadre d'une réflexion personnelle à contre courant de ses réflexes et postures habituels.