Il a bien besoin d’un autre monde ce cadre sup Philippe Lemesle (Vincent Lindon) dont la vie s’écroule.
Vie amoureuse, sa femme Anne (Sandrine Kiberlain) demande le divorce, ne voulant plus et ne pouvant supporter l’intrusion de la vie professionnelle de son mari au sein du couple. Vie familiale, leur fils perd pieds et se retrouve en hôpital psychiatrique ; les scènes de ses délires devant ses parents anéantis sont terribles. Et vie professionnelle, le cœur du film, où le groupe (bénéficiaire) lui demande de licencier 58 personnes, pour rassurer les actionnaires. En bon petit soldat, il va tenter de jouer le jeu, remplissant ses tableaux Excel, stabilotant les sacrifiés. Les réunions de direction, on ne peut plus réalistes, au vocabulaire toujours positif, mais au cynisme puant, vont le laisser sur le bas côté. La patronne France, (Marie Drucker), froide, sans affect, sauf pour sa carrière, en rappelle quelques autres pour qui a traversé des plans sociaux…Elle pouvait même être encore plus cinglante, ça existe. Quant au patron américain, manipulateur à grosses ficelles, il est lui aussi parfaitement représentatif, même si un peu caricatural, de ces dirigeants dirigés par des « actionnaires », jetant au panier toute autre proposition comme des « bullshit ». Philippe Lemesle va devoir choisir sa vie.
Oui, il est bon de dénoncer ce monde-là, propre à mener la société et les individus dans le mur.