Votre avis sur Un autre monde ?
3,5
Publiée le 14 septembre 2023
On plonge coeur battant dans ce drame social ètouffant brillamment mis en scène par Stèphane Brizè et magnifiquement interprètè par son acteur fètiche, Vincent Lindon, qui joue ici un directeur d'usine confrontè à un plan de restructuration! En gros, on va lui demander d'être un sale type! Une oeuvre nècessaire et très stylisèe sur le monde du travail dans lequel Brizè arrive à donner beaucoup d'authenticitè et de sincèritè dans ce qu'il dèmontre! On a parlè à juste titre de la performance de Lindon, mais Sandrine Kiberlain est ègalement à la hauteur en èpouse usèe! C'est cela aussi qui fait l'intèrêt de "Un autre monde (2022), la tension dramatique, les exigences des supèrieurs (Marie Drucker, impitoyable et sans scrupule). Et des instants de bonheur en famille, car de brefs moments d'apaisement viennent suspendre le cours des problèmes professionnels que connait Philippe Lemesle dont la vie s'ècroule devant nous...
4,0
Publiée le 17 février 2022
On aurait pu à s'attendre à un parallèle plus intime avec son couple qui se meurt en même temps que ses illusions. Il n'en est rien, Sandrine Kiberlain est touchante mais sous-exploitée. Dommage... Par contre, on a peur lorsque le fils a lui aussi un problème, on s'attend alors à l'écueil du "lourd", le drame qui s'ajoute au drame qui s'ajoute à un autre, mais cette fois ce n'est pas gratuit ou facile, le parallèle n'est pas avec l'épouse mais se fait avec le fils, le surmenage d'abord, la marionnette ensuite. C'est malin, mais surtout presque inattendu car quand on est cadre cinquantenaire au bord du burn-out comment imaginé que son jeune fils le copie à l'insu de son plein gré ?! Ainsi le cinéaste occulte la partie sentimentale et conjugale un peu trop sans doute pour revenir au sujet de fond, à savoir le système vicié de l'économie de marché avec ses marionnettes en bas de la pyramide. Stephane Brizé prouve encore qu'il est le Costa Gravas de l'éco-social. Un film plein d'acuité, lucide et pertinent avec une parfaite justesse des émotions. À voir.
Site : Selenie
4,0
Publiée le 22 janvier 2022
Avec Un autre monde, Stéphane Brizé clôt une trilogie entamée avec La loi du marché et poursuivie avec En guerre, toujours accompagné d'un Vincent Lindon investi comme jamais. Un autre monde est un portrait de dirigeant d'entreprise, ou plutôt d'un exécutant des directives d'un groupe américain, dans une vision juste et glacée d'une machine à broyer les humains, à savoir le capitalisme. Le film, dans sa structure très sèche, fait alterner scènes des vies professionnelle et privée de son personnage principal, sans qu'aucune ne réponde directement à la précédente, les informations ne nous étant communiquées que dans un plan ultérieur. Ce montage, qui peut sembler abrupt de prime abord, est la source de l'efficacité d'Un autre monde, nous obligeant sans cesse à l'attention du moment présent. Force est de constater que les séquences consacrées à la famille du héros sont relativement peu nombreuses (c'est dommage pour Sandrine Kiberlain, que l'on aurait aimé voir davantage) comparées aux passages dévolus aux séances de travail, au plus haut niveau. Ce sont ceux-ci les plus passionnants, lourds d'un cynisme effarant, plus on monte dans la hiérarchie. A ce propos, il convient de souligner la formidable prestation de Marie Drucker, plus que crédible dans un rôle terrifiant. Quant à Vincent Lindon , que dire d'autre sinon qu'il est parfait, comme d'habitude.
4,0
Publiée le 17 février 2022
Philippe Lemesle (Vincent Lindon) est un quinquagénaire fatigué qui tente vaillamment de soigner sa forme physique en enchaînant les runnings en salle de sport. Le couple harmonieux qu'il formait avec Anne (Sandrine Kiberlain) son épouse, qui lui avait sacrifié sa vie professionnelle pour élever leurs deux enfants, est en train d'exploser. Leur fille aînée a quitté le nid familial pour l'autre rive de l'Atlantique. Leur fils cadet (Anthony Bajon), victime d'un burn-out pendant ses études, doit être interné en HP.
Philippe Lemesle dirige en province une usine récemment rachetée par un grand groupe américain qui exige de sa filière française un nouveau plan social. Il se refuse à procéder à des licenciements massifs et tente de persuader Claire Bonnet-Guérin (Marie Drucker), la directrice France, qu'une autre solution serait possible.

Stéphane Brizé clôt une trilogie consacrée au monde du travail, dont, dit-il, il n'avait pas en tête l'architecture générale avant de la réaliser. Vincent Lindon, son acteur fétiche, avec qui il avait déjà tourné "Mademoiselle Chambon" en 2009, un sommet de délicatesse, et surtout "Quelques heures de printemps" en 2012 dont je redirai au risque de me répéter qu'il est l'un des films les plus bouleversants que j'aie jamais vu, interprétait dans "La Loi du marché" en 2015 un chômeur de longue durée réduit à accepter un poste de vigile de supermarché. Son rôle lui valait début 2016 le prix d'interprétation masculine à Cannes et le César du meilleur acteur.
Rebelote en 2018 avec "En guerre" où il jouait cette fois ci un syndicaliste agenais en colère. Pas de prix à Cannes ni aux Césars... mais quatre étoiles sur mon blog - ce qui constitue probablement pour Stéphane Brizé et Vincent Lindon la plus belle des récompenses !

Dix de der avec "Un autre monde" où, cette fois-ci, Vincent Lindon passe (on le voit chaque matin la nouer soigneusement) la cravate du "patron". Un rôle contre-intuitif et casse-gueule qui le range a priori non plus du côté des dominés mais des dominants.
Tout l'art de Stéphane Brizé est de montrer que, dans le système capitaliste, les dominants sont toujours les dominés d'un plus haut qu'eux. Lemesle est sous les ordres de Monnet-Guérin, la directrice France, qui elle-même obéit à "monsieur" Cooper, le directeur d'Elson aux Etats-Unis, qui lui-même est sous la coupe de.... Wall Street.
La phrase qui précède fera lever un sourcil sceptique ou bouillir de rage mes amis de droite. Ils imagineront, non sans raison, que Un autre monde est une charge anticapitaliste calibrée pour les lecteurs de "Libération", prompts à s'insurger contre la férocité d'un système déshumanisant.

Ils ne se tromperont qu'à moitié. Stéphane Brizé comme Vincent Lindon ne cachent pas leur hostilité au système socio-économique dans lequel nous vivons. Pourtant, le film qu'ils co-produisent ne se réduit pas à un pamphlet politique.
Son affiche, où Sandrine Kiberlain tient la part égale avec Vincent Lindon, et sa bande-annonce pourraient nous faire croire qu'il a pour thème central le divorce d'un cadre. Il n'en est rien. Le sujet du film, comme dans "La Loi du marché" et dans "En guerre", est ailleurs : la vie qui se brise d'un quinquagénaire face au dilemme moral que lui pose son travail.

Et c'est dans le traitement de ce sujet que la maîtrise de Stéphane Brizé éclate. Tout est parfait dans "Un autre monde" (sauf peut-être son titre téléphoné) : les cadres serrés qui rendent certaines réunions irrespirables, la musique omniprésente et pourtant si discrète de Camille Rocailleux, le scénario qui ne ménage aucun temps mort et, bien entendu, le jeu à fleur de peau de Vincent Lindon qui, s'il ne l'avait pas déjà eu il y a six ans pour La Loi du marché, mériterait amplement de décrocher une seconde fois le César du meilleur acteur.
3,5
Publiée le 27 janvier 2022
Stéphane Brizé a commencé sa carrière avec un cinéma léger orienté sur la comédie dramatique ou la petite chronique sympathique (« Le bleu des villes », « Je ne suis pas là pour être aimé », ...) puis s’est tourné vers le drame (le magnifique « Quelques heures de printemps » sur l’aide à la fin de vie) avant de concentrer son œuvre vers le cinéma social avec le succès de « La Loi du marché » (prix d’interprétation masculine pour Vincent Lindon à Cannes). Puis vient « En guerre », encore avec Lindon, qui semble être devenu le double à l’écran du cinéaste. En effet, Brizé clôt ce qui semble être une trilogie contre le capitalisme sauvage et galopant qui dévore nos sociétés dites développées et enrôle une nouvelle fois son acteur fétiche. Il boucle ainsi avec maestria son œuvre profondément engagée. Et un cinéma de gauche, peu importe nos opinions, aussi concis, intense et démonstratif, le cinéma tricolore n’en avait pas de si bel exemple à l’heure actuelle. On tient donc notre Ken Loach français. Et si son cinéma rugueux et âpre pourra déplaire aux adeptes d’un cinéma soft et divertissant, il prendra aux tripes ceux qui sont ouverts à du septième art fort, avec un message intelligent et nécessaire. « Un autre monde » n’est cependant pas dénué de défauts. Brizé et ses images en plans serrés sur les acteurs, images qu’il ne cherche jamais à embellir, ne flatte pas le spectateur. Au contraire, il lui en demande beaucoup, mais ce côté austère colle au sujet.



On n’adhère fortement au sujet central du film, en l’occurrence l’énième plan social qu’un directeur doit mener au sein de son site en dépit de sa désapprobation grandissante avec les pratiques de sa compagnie. Documenté, ultra réaliste et mené par des joutes verbales intenses, le film prend aux tripes. Tantôt avec ses employés méfiants au sein de son usine, tantôt avec la direction nationale impitoyable (incarnée par l’ancienne présentatrice du journal télévisé, une Marie Drucker épatante), tantôt avec ses homologues français ou même avec la direction américaine, les dialogues en forme d’échanges sociaux, naturels et fluides, passionnent pour qui goûte à ce type de problèmes. En revanche, la partie vie privée est moins intéressante (le divorce avec sa femme) voire pertinente (la partie avec le fils joué par Anthony Bajon en psychiatrie est plus que dispensable). On comprend que Brizé a voulu montrer l’incidence du travail de ce père de famille dans sa vie privée mais elle occupe trop de place et on aurait préféré plus de séquences en entreprise à la place. On suit « Un autre monde » pourtant sans ennui, collé et captivé par les questionnements moraux du personnage de Lindon. Celui-ci est d’ailleurs encore incroyable et rares sont les comédiens à faire passer autant de choses juste par le regard et les gestes. La scène où il a les larmes aux yeux lors de la vente de la maison conjugale est déchirante. Simple, avec une belle et sobre musique par-dessus et il n’en faut pas plus pour être touché en plein cœur. Idem pour la dernière scène d’une épure parfaite et lourde de sens. On a parfois l’impression d’être dans un thriller tellement on se met à la place de ce protagoniste tiraillé entre sa carrière et la morale. En tout cas, Brizé signe un troisième film aussi important que les deux précédents pour une trilogie d’une cohérence incontestable, même si « En guerre » reste le plus fort des trois.



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3,5
Publiée le 26 juin 2022
Pour sa cinquième collaboration avec le réalisateur Stéphane Brizé rencontré en 2009 (« Mademoiselle Chambon »), Vincent Lindon démontre une nouvelle fois sa capacité à transporter l’humanité qui émane de sa personne et par ricochet de son jeu à travers toutes les couches de la société et tous les drames qui les traversent. Un peu à la manière de Jean Gabin dans sa deuxième partie de carrière. Dans « Un autre monde », il revêt le costume du cadre dirigeant surmené qui voit sa vie lui échapper à force d’avoir usé de compromission avec tout le monde. Sa femme (Sandrine Kiberlain) qui n’a pas pu le suivre jusqu’au bout de son acharnement à vouloir réussir, son fils déstabilisé pour qui le modèle à suivre est trop élevé mais surtout bien trop absent et enfin ses salariés à qui il a voulu faire croire le plus longtemps possible grâce à son charisme fait d’empathie qu’il était du même côté de la barrière qu’eux. Mais il a aussi bénéficié de tous les avantages que lui confère sa position sociale comme le rappelle l’avocat de sa femme épelant son patrimoine alors que celle-ci demande le divorce. Le film de Stéphane Brizé montre bien comment de nos jours vouloir tenir les deux bouts de l’omelette relève de l’illusion. Le « en même temps » politique n’est qu’un mirage médiatique qui ne résiste pas très longtemps aux exigences du quotidien de la vie de chacun. De ce point de vue le film frappe juste et encore une fois Vincent Lindon est au diapason de son réalisateur. Mais lui et Stéphane Brizé doivent veiller désormais à ne pas se laisser prendre à leur propre piège. Car l’humanité qui transpire de la personne de Vincent Lindon n’est pas toujours transposable dans la vraie vie. Le cadre qui nous est présenté dans « Un autre monde » n'est qu’une construction fantasmatique et ses collègues directeurs de site d’un grand groupe sont bien plus concrets que Philippe Lemesle (Vincent Lindon) que peu de ce qui connaissent la réalité de l’entreprise mondialisée (ou pas) ont rencontré. Jean Gabin lui aussi gambadait sans difficulté sur l’échelle sociale mais à chaque fois Michel Audiard veillait au grain qui mettait dans la bouche du plus grand acteur français les mots correspondant aux us et coutumes du milieu dans lequel évoluait son personnage. Stéphane Brizé, peut-être à son insu, nous dessine au fil des films le portrait d’un héros de notre temps qui aurait en réalité pour nom Vincent Lindon, une sorte d’ « homo lindonus » rebelle qui quel que soit la situation, finit toujours par s’extraire de sa condition. Le grand acteur qu’est Vincent Lindon sait pourtant à travers ses quelques aventures citoyennes peu couronnées de succès que l’on est toujours rattrapé par son milieu ou ses origines. Stéphane Brize devrait finir par faire endosser à son acteur tous les attributs des rôles qu’il lui propose en mettant enfin Jean Valjean (comme dénominatif de la taxe covid proposée par l’acteur) de côté. Les directeurs d’usine comme Philippe Lemesle, dopés aux bonus, sont comme les poissons volants chers à Michel Audiard : « ils existent mais ils ne sont pas la majorité de l’espèce ». Fasse que les deux hommes se souviennent de cette maxime du grand scénariste. Dans cette fable sociale tout de même très touchante, il ne faut pas oublier Sandrine Kiberlain dont le jeu est comme toujours rempli de sincérité.
4,5
Publiée le 19 février 2022
Stéphane Brizé se montre magistral dans "Un autre monde", un film qui nous amène aux côtés de Philippe Lemesle, le Directeur d’un site industriel installé dans le Lot-et-Garonne et qui doit procéder à un énième dégraissage dans son personnel, un dégraissage exigé par la direction américaine du groupe Elsonn dont cette usine fait partie. Oui, cette fois ci, la victime du système économique délirant qui règne sur la planète, basé sur les exigences du marché et la compétitivité, ce n’est pas un ouvrier, ce n’est pas un chômeur, c’est un cadre de haut niveau ! Un homme certes très bien payé, un homme dont tout le monde reconnait les qualités humaines mais qui fait partie de ce qu’on peut appeler le prolétariat managérial, un homme pris entre le marteau et l’enclume à qui on demande avant tout d’obéir, et, éventuellement, d’avancer quelques idées innovantes à condition qu’elles n’aillent pas à l’encontre des exigences venant du sommet de la pyramide. Lequel sommet, le big boss américain, avoue lui-même qu’il a, lui aussi, un chef : Wall Street. Par cet aveu, tout est dit !
3,5
Publiée le 24 février 2022
Toujours beaucoup aimé les films de Stéphane brisé, sauf La loi du marché, voici le troisième volet de sa trilogie sur le monde du travail. Si celui-ci est fort dans le propos, il est différent des précédents pour moi, peut-être moins puissant. On a peut être un peu l’impression qu’il refait le même film à fond social, un peu manichéen, les pauvres ouvriers contre les gros méchants patrons. Une fois de plus, il en remet une couche dans la vie personnelle du personnage principal (mariage qui s’écroule, fils qui fait un burn-out…). Pour la cinquième fois, il convoque Vincent Lindon, une fois de plus parfait. Et pour la deuxième fois, il le met face à Sandrine Kiberlain après Mademoiselle Chambon. Elle est aussi très bien, tout comme Anthony Bajon ou une Marie Drucker, étonnante et très à l’aise pour son premier rôle sur grand écran, dans le rôle de la PDG France coupeuse de têtes de la société. Au final, pas le meilleur Brizé mais un film édifiant et bien fait sur le monde du travail et sur notre société capitaliste.
2,0
Publiée le 25 février 2022
Stéphane Brizé conclut avec Un autre monde sa trilogie commencée par La loi du marché, puis poursuivie par En guerre, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la finesse et la profondeur du propos s'est dégradée au fil des trois films.

Dans son dernier opus, Brizé dresse le tableau d'un patron d'usine obligé par son méchant actionnaire américain de licencier 10% de ses effectifs. Et c'est pratiquement tout.

Evidemment, cela ne suffit pas à remplir tout un film. Il faut donc ajouter un peu de drama familial à travers le tableau touchant (même si pas très bien dessiné) d'un fils qui pète les plombs sous la pression d'une école de commerce.

Si les acteurs sont formidables (Lindon, Kiberlain, Bajon) et certaines situations criantes de vérité (la scène formidable du divorce), le film pêche tout de même par un manque de densité et de vraisemblance. Les passages en entreprise sont particulièrement peu convaincants. Un seul exemple : le travail du personnage joué par Lindon semble consister à annoter des papiers devant un ordinateur allumé. Une petite dizaine de plans de ce genre ponctuent le film, comme si Brizé était incapable d'inventer une autre activité pour un directeur d'usine.

Quant à la fin pontifiante et sentimentale, elle couronne le contenu programmatique d'un film malheureusement très balisé.
4,0
Publiée le 19 février 2022
Directeur depuis 7 ans d'une usine française appartenant à un grand groupe américain, Philippe Lemesle voit petit à petit toute sa vie exploser : divorce, pression terrible au travail, rôle de père difficile...
Dos au mur et isolé, trouvera-t-il les solutions pour s'en sortir, ou bien sombrera-t-il définitivement ?
Dans la lignée de son précédent film "En Guerre" (2018), Stéphane Brizé nous replonge ici dans le drame humain d'un plan social en entreprise, mais cette fois-ci du point de vue du patron, joué par un Vincent Lindon bouleversant de combativité.
Avec une intimité et un réalisme rares dans sa façon de filmer, le réalisateur va plus loin et pousse cet homme aux limites de ses propres valeurs à tous les niveaux : professionnel bien sûr, mais aussi personnel et familial.
Cette diatribe contre notre système hyper capitaliste, véritable machine à broyer l'humanité de chacun d'entre nous, est une vraie réussite cinéma.
Un drame poignant, d'une justesse folle, et servi par des comédiens bluffants d'authenticité : percutant !
Site CINEMADOURG.free.fr
4,5
Publiée le 24 juillet 2022
Encore une réussite cinématographique (et humaine) Brizé/Lindon, que ce "Un autre Monde" - le second étant une nouvelle fois l'acteur de la situation pour le premier ! Toujours aussi délicatement mis en images, que vigoureux sur le fond. La "souffrance au travail" est décidément un sujet fécond, voire inépuisable. Tout le mérite de SB est de montrer en l'espèce que toute la pyramide des salariés, jusqu'aux cadres dirigeants, est concernée, manipuler les employés subalternes avec cynisme, contre ces derniers, étant une clé "managériale" encouragée dans les grands groupes industriels.. "Philippe Lemesle" (VL, donc) est directeur d'un des 5 sites français de "Elsonn", multinationale américaine pour laquelle seul le bien-être de l'actionnaire doit être respecté. Il ne peut se résoudre à un nouveau "plan social", exigé par le CEO, et devra supporter la lourde charge de ce refus (en dépit d'une solution viable, proposée pour éviter les licenciements, sur le plan financier - mais inacceptable par un capitaliste états-unien !...), spoiler: refusant aussi l'"élégante" solution du bouc émissaire, suggérée par la DG France (Marie Drucker - impeccable dans un rôle ingrat), pour sauver sa fin de carrière.
Pouvoir se regarder sans honte dans une glace, cela a un coût, mais sans doute pas de prix (retrouver la sérénité familiale, par exemple).
4,5
Publiée le 1 juin 2023
C'est la démonstration implacable d'un homme face à un système. Un homme qui a des principes et qui voit malgré s'effondrer tout ce qu'il protégeait.
C'est tellement fort qu'on oublie que c'est un film. La véracité des échanges est tellement forte.
Un film dur mais qui montre la fragilité face à l'intransigeance. Un homme qui a des scrupules.
Vraiment excellent
4,5
Publiée le 19 février 2022
Un scénario de grande intensité. Un directeur d’usine en proie à des tensions dans son couple, puisque en instance de divorce, mais là n’est pas l’essentiel, confronté à devoir prendre des décisions économiques et stratégiques de réduction de la voilure de l’usine qu’il dirige quitte à jeter des dizaines d’ouvriers et ouvrières dans la précarité, renier leur implication, trahir les engagements pris et prendre le risque de faire capoter le projet industriel et tout ruiner. Des orientations imposées « quoiqu’il en coûte » par sa propre direction et le grand patron au siège américain, genre de « gourou » au service du marché (lire les actionnaires) et auxquelles le cadre supérieur dirigeant n’agrée finalement pas. Au travers de sa vie de famille (chahutée), en arrière-plan on découvre son fils. Le spectateur comprend rapidement que ce dernier est affecté d’un trouble du spectre autistique. Et le spectateur fera rapidement aussi le parallèle avec le mode de fonctionnement et de pensée des grands acteurs de l’économie, eux-mêmes complètement autistes : aucun sentiment, aucune manifestation sociale vers l’extérieur, enfoncés dans leurs certitudes qui tournent à l’obsession et au délire. Un parallèle à visée démonstrative et réflexive. Une démonstration glaçante, d’utilité publique, sociale et économique.
3,0
Publiée le 9 mars 2022
Une démonstration efficace du capitalisme mondialisé et de la recherche du profit quoi qu'il en coûte. L'histoire parallèle de la vie familiale se veut un peu émouvante mais n'apporte pas grand chose au sujet principal. Les acteurs principaux sont pas mal mais des acteurs moins connus aurait était plus fort.
1,0
Publiée le 11 mars 2023
je ne vais pas me faire des amis mais je suis la uniquement pour donner mon avis. Sortir d'un film avec le mal de crane du personnage principal qui subit un plan de licenciement qu'il doit mener, un divorce qu'il subit tout en soutenant sa femme, un enfant difficile et son seul moment de détente est le tapis de course. Oui je sais ça fait réver et pourtant c'est ce que propose le film.
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