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brunocinoche
92 abonnés
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4,0
Publiée le 17 juillet 2022
Deux associations qui ont fait leur preuve dans le passé se reforment ici; le couple Lindon Kiberlian qui fonctionne particulièrement et le tandem Lindon Brizé qui rajoute un nouveau brillant opus à leur filmographie commune.
Dès la première scène, le style Brizé s'impose, dialogues forts et justes, gros plan sur les acteurs excellents et inspirés et tout le film sera de ce niveau de haute volée pour évoquer la crise professionnelle, privée et existentielle du personnage principal incarné par un extraordinaire Vincent Lindon : après avoir joué pour le cinéaste, un chômeur de longue durée et un syndicaliste engagé, le voici qu'il campe avec ma même sincérité un chef d'entreprise confronté aux décisions de sa direction.
On louera donc cette nouvelle réussite de Stéphane Brizé qui réalise à nouveau un film social engagé et intelligent.
On louera aussi cette nouvelle prestation d'une grande justesse de la part de Vincent Lindon, soutenu par ses partenaires, professionnels ou non, tous excellents.
Vincent Lindon, en début de film, court sur son tapis de salle de sport. Il fait tout pour rester dans la course. Il court, il court au point de passer à côté de sa vie de famille. Une vie de professionnelle de fou que l'on ne souhaite à personne... "Un autre monde" raconte finalement sa sortie de route, alors même qu'il est un bon petit soldat au service de sa boite, filiale d'une boite américaine sans âme. Voilà un récit poignant qui est très français dans sa trame, avec la dénonciation du sur-travail et des dérives du capitalisme. Une dénonciation très juste, au demeurant, dans le ton et dans la forme, mais qui rend un peu mal à l'aise au pays des 35 h et des vacances multiples. Ce film ne réconciliera pas, c'est sûr, les Français avec le monde de l'entreprise et de l'industrie. Une industrie qui n'existe quasiment plus chez nous, mais ça est une autre histoire qui mériterait un film à part entière. Pour revenir à ce beau film, il faut reconnaître au réalisateur un vrai talent à tricoter une histoire. La scène première de conciliation en vue du divorce des deux protagonistes est décapante par son intensité. Le spectateur est tout de suite immergé dans la tension. Il n'en sortira pas durant tout le film, avant le coup de pirouette finale d'un homme blessé qui se cabre face à l'obstacle. Du cinéma très puissant au service de la cause qu'il veut défendre. Bravo !... Vincent Lindon est étonnant dans un rôle de cadre loyal qui essaye de composer entre la dictature de la hiérarchie et ce qu'il lui reste de sens moral. Sandrine Kiberlain a un petit rôle, mais tellement poignant qu'il marque les esprits. Le patron US est plus vrai que nature, avec un discours univoque qui met son auditoire français dans un état de totale sidération. Marie Drucker excelle dans un rôle de caporal-chef qui avance sans état d'âme. Assurément, cet univers professionnel, âpre et glaçant, ne nous est pas totalement inconnu. Ce film est décidément très juste. Hélas, je n'ai pas totalement adhéré, car je crains que beaucoup chez nous ne retiennent que des idées simplistes : Wall Street est le mal absolu; il faut renverser la table; il faut s'orienter vers je ne sais quel fantasme collectif qui n'a jamais marché nulle part. Alors que la solution est peut être plus proche. Remettre l'humain au centre, partager le succès, favoriser l'emploi chez nous et arrêter d'être libéral dans nos emplettes et dans nos achats de tous les jours. Empêcher le rachat de nos boites pour imposer un modèle qui n'est pas le nôtre. Bref, une autre vision de l'entreprise dont on attend l'épopée, avec le même talent que celui de Stéphane Brisé, le réalisateur d'un "Autre Monde".
Sans doute le meilleur Brizé a ce jour. Glaçant comme d'habitude mais plus émouvant grâce au duo Kiberlain et Lindon, si justes. Lindon en particulier est désarmant de simplicité et de force émotionnelle. Le scénario est superbement écrit. dans sa description du monde financier et économique dans lequel l'humain s'est enfermé. Marie Drucker est excellente dans le rôle du porte-parole du capitalisme, une main de fer dans un gant de velours.
Un film engagé, d'une rare intensité , qui réconcilie au passage avec un cinéma français du 21 ème siècle prétentieux et molasson en général . Puissant , indispensable et qui vient clore une trilogie d'une rare justesse après " En Guerre" et " La Loi du marché". .
Troisième film de Stephane Brizé sur le monde du travail. Ici il s’agit de montrer la machine destructrice que peuvent devenir les grandes entreprises en demandant toujours plus de résultats avec de moins en moins de moyens. A la tête de ces entreprises, des gérants froids, presque cyniques, qui prennent des décisions sans connaitre la réalité humaine du terrain. Face aux injonctions de sa direction, auxquelles il ne peut répondre, on va suivre un homme pour lequel tout ce qu’il a construit va se fissurer : divorce, fils hospitalisé, remise en question de son poste de directeur. Pourtant, c’est à ce moment que son Humanité va ressortir. Le film alterne entre scènes de dialogue remarquablement écrites et au rythme dense où les protagonistes sont souvent en confrontation; et des scènes toutes en retenues, pleines de pudeurs, où les acteurs (fabuleux) arrivent à faire passer toutes leurs émotions à travers leurs regards. Ce film extrêmement réaliste, interroge sur le monde de l’entreprise, du travail, le courage et la lâcheté et pourquoi et pour qui l’on veut se battre. La BO accompagne magnifiquement les tourments du personnage principal et se termine avec l’éloge d’Anne Sylvestre pour les gens qui doutent
Un film coup de poing. Egficace sans être manichéen. Les acteurs sont d'une justesse incroyable. La brutalité des situations est très réaliste et documentée, ce qui est fait un quasi-documentaire sur le quotidien d'un cadre sans cesse sous la pression d'injonction et de doubles -contraintes. Edifiant
Le film parfait pour déprimer ! Beaucoup trop de dialogues, personnages mornes, image grisaille/moite, musique minimaliste et pas jolie ! En tant que spectateur, on voit très bien où ça veut nous mener, montrer le monde du travail, ses obligations de résultats. Puis la vie de famille qui est triste aussi. Ça fout le bourdon et s'il y a une visée sociale on en ressort assez mitigé 3/5
Un directeur d'usine doit mettre en œuvre un nouveau plan social au moment où sa femme demande le divorce alors que son fils pète les plombs. C'est encore à Vincent Lindon que Stéphane Brizé confie le rôle principal. Il est comme toujours magistral. Mais c'est toute la distribution qui joue juste pour donner à ce drame social toute la force qui convient. Après La Loi du Marché et En Guerre, Stéphane Brizé dénonce d'une manière implacable les dérives d'un capitalisme qui place les actionnaires au centre du jeu, sur le dos des salariés qui assurent les profits.
Un sujet totalement d'actualité aujourd'hui, entre les blocages de raffinerie qui nous empêche d'aller bosser, bref, une vision très juste du grand patronat qui mérite dignement leur salaire face à la dureté de leur métier, et c'est ce qu'on voit justement dans ce film, dignement interprété par Vincent Lindon ! Tout est dit ! Comme peine punitive, la CGT devrait le regarder à la Orange mécanique, paupière grande ouverte tout le visionnage mdr. 3 grosses étoiles, certainement 4 au prochain visionnage. ----Octobre 2022----
Un Drame très âpre, coécrit et dirigé de belle façon par Stéphane Brizé. Ce scénario à deux facettes, nous montre l'explosion d'une famille et celle d'un groupe industriel français. Le film nous offre des dialogues sociaux très sévères, et des scènes savoureuses comme celle des directeurs d'entreprises. Avec malheureusement beaucoup de réalisme, ce drame implacable dénonce la politique capitaliste des sociétés multinationales qui, bien que bénéficiaires, sont contraintes par Wall-Street à licencier du personnel pour augmenter les profits, et satisfaire les actionnaires. Vincent Lindon, comme toujours excellent, porte le film avec un rôle poignant.
Ca sonne très juste, les acteurs sont impeccables et certaines scènes, comme celle du divorce du début sont excellentes. Ces qualités de ne peuvent dissimuler certains défauts. D'une part le caractère très théâtral, peu cinématographique de ce film, d'autre part à la fois les longueurs et les insuffisances de la vie de famille du personnage central. Le fil est censé montrer l'impact de la vie professionnelle sur la vie privé, mais il l'affirme plutôt qu'il ne le démontre. Sur le fond, la fin est décevante et invraisemblable. On n'a jamais vu un directeur d'une unité régionale d'un grand groupe de 500 salariés ruer dans les brancards et mettre sa situation personnelle en danger. Les cadres supérieurs qui parviennent à de tels postes ont non seulement été formatés dans les écoles de gestion, mais ils ont du jouer des coudes pour se tailler leur place. Ils ne sont pas broyés par la machine, entre le marteau et l'enclume, mais entièrement acquis aux nécessités de la rentabilité capitaliste, avec toutes ses conséquences. Ce qui pourrait être juste pour un cadre intermédiaire, un chef d'atelier, ne l'est pas pour un directeur. On peut certes imaginer une exception, mais mettre l'accent sur cette exception fait perdre une grande partie de son sens à ce film. De plus, on insiste lourdement sur le fait que le patron du groupe est américain, comme si les PDG tricolores n'étaient pas aussi cyniques...
Comme toujours avec les films sociaux du réalisateur Stéphane Brizé (« En Guerre » (2018), « La Loi du Marché » (2015)), le scénario est richement documenté et très réaliste : les dialogues des cadres sont tellement criants de vérité et le duo Vincent Lindon / Marie Drucker fonctionne parfaitement. Un film qui peut servir de déclic chez certains capitalistes aveugles.
L'histoire d'un mec pris en tenaille par sa propre vie. Le dilemme du bon patron : satisfaire ses actionnaires sans sacrifier ses employés. La juste distance entre la conscience de classe et l'hyper-profit. Le film est une démonstration du capitalisme dans ce qu'il a de plus cynique : la raisonnement par le chiffre et non par l'humain. On n'a pas forcément attendu Stéphane Brizé pour être des gauchistes du clavier, mais il a ce mérite d'éveiller les consciences et de continuer son introspection dans la cruauté du monde du travail. Si son agent de sécurité dans "La loi du marché" était vertigineux de réalisme, son syndicaliste révolté dans "En Guerre" faisait fausse route dans une revendication trop tiède et dépassé. Il retrouve de sa superbe avec ce combat salarial composé de plusieurs grille de lecture. C'est pertinent, avec tout de même une limite dans l'arc narratif : sa vie personnelle. Résultante de son absence, elle alourdit néanmoins quelque peu le propos avec ce divorce mal négocié et un fils mal dans sa psyché.
Stéphanie Brizé ressasse une nouvelle fois ses thématiques favorites, et plus les films passent et moins il semble inspiré. Ici, le scénario est cousu de fil blanc et aucun élément, même infinitésimal, ne vient contrarier un déroulement ultra prévisible. L'absence de finesse dans l'écriture rend l'ensemble terriblement grossier, en témoigne la métaphore finale du pantin. Même la forme est bancale, particulièrement le montage avec certaines scènes, par exemple celle à l'hôpital, anormalement étirées. Vincent Lindon, acteur fétiche de Brizé, est comme souvent impeccable et porte ce drame à la frontière du documentaire.