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    Médecin de nuit
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Médecin de nuit" et de son tournage !

    Désir double

    Elie Wajeman a voulu faire un film centré sur un médecin de nuit pour pouvoir dresser un portrait pertinent du Paris nocturne de 2020. Ce sujet lui donnait également la possibilité d’assouvir l'un de ses plus grands désirs de réalisateur, à savoir pénétrer dans l'intimité des gens. Il explique : "J’ai suivi un médecin de nuit que je connaissais pendant des nuits et des nuits. Nous arpentions Paris dans des quartiers populaires : 19ème, 20ème, 13ème arrondissement. Chaque entrée chez un patient était pleine de suspense. Je me demandais à chaque fois dans quel type d’appartement nous allions tomber ! Et sur qui !? Et nous avons eu plein de surprises !"

    En une nuit

    L’action de Médecin de nuit se déroule en une nuit. Mais, au départ, le récit devait s'étendre sur plusieurs jours. "A force de travail, je me suis dit que tout devait se passer en une nuit et c’est là que le film est apparu. C’est un film noir tendu, nerveux dans lequel un homme doit résoudre sa vie en une nuit, sinon tout se qu’il a construit s’écroulera ! Je désirais créer une urgence incroyable. L’unité de temps crée cette tension que les bons films noirs doivent avoir", confie Elie Wajeman.

    Des pharmaciens trafiquants

    Les trafics de médicaments sont au cœur de Médecin de nuit. Pour traiter de cette thématique avec réalisme, Elie Wajeman a entrepris tout un travail documentaire autour du deal de Subutex (un substitut à l'héroïne) et a découvert que certains pharmaciens pouvaient s'adonner au trafic : "Beaucoup ont acheté leur pharmacie trop chère, se sont retrouvés endettés, et, parfois, ne sachant pas très bien comment s’en sortir, certains ont choisi de faire des trafics. J’ai assisté à deux procès de médecins qui étaient accusés d’avoir collaboré à un trafic de Subutex."

    Retrouvailles

    Pio Marmai a déjà tourné sous la direction d'Elie Wajeman lorsqu'il a joué le dealer d'Alyah, un film nous entrainant également dans le monde de la nuit via un personnage voulant changer de vie. Sara Giraudeau connaît elle aussi bien Wajeman puisqu'elle est l'un des personnages principaux du Bureau des légendes, série sur laquelle il a travaillé.

    Nouvel Hollywood

    Pour Médecin de nuitElie Wajeman avait en tête les polars américains des années 1970. Le cinéaste a en effet beaucoup d’attrait pour le Nouvel Hollywood : "Beaucoup de films du Nouvel Hollywood suivent un personnage qui franchit la loi : je pense à Mean Streets, au Flambeur, ou Le Parrain pour ne citer qu’eux. J’ai voulu faire un film noir qui reprendrait certains codes (l’ambiguïté morale, les dettes, une femme entre deux hommes) mais en les modernisant au maximum. Mes autres films, Alyah et Les Anarchistes, tournent aussi autour de ce franchissement entre la loi et l’illicite."

    Mise en scène

    Elie Wajeman voulait une caméra portée créant une tension sans pour autant être tremblante. Le réalisateur souhaitait par ailleurs une lumière âpre mais en même temps stylisée. Il précise : "Et puis un travail de repérage dans lequel il n’y a presque que dans immeubles des années 70 et 80. Cela crée un Paris unique et presque fantastique qui n’appartient qu’au film. Par ailleurs, dans le scénario, j’avais deux ou trois rendez-vous d’une grande violence et c’était très important que le film tende vers cette violence. La mise en scène devait pouvoir unifier des scènes de consultations médicales et des scènes de violence. Tout mon travail de mise en scène a été de trouver cette unité."

    Changements de plans !

    Au départ, Vincent Macaigne devait jouer Dimitri, le cousin du médecin (finalement interprété par Pio Marmai). Mais au fur et à mesure de l'écriture du scénario, Elie Wajeman s'est dit qu'il tenait là son héros : "J’ai vu en lui la possibilité qu’il puisse incarner ce type à la fois doux et violent. Par ailleurs, Médecin de nuit est une sorte d’adaptation lointaine du Platonov de Tchekhov et je trouvais que Vincent serait un parfait Platonov moderne (il a joué Platonov au conservatoire). Je me souviens m’être dit, un jour, en voyant un film avec Vincent, que c’était notre grand acteur russe national !"

    Lieux de tournage

    Elie Wajeman ne voulait pas se limiter à un arrondissement de Paris comme lieu d'action mais au contraire souhaitait saisir la ville dans son ensemble : "Cela dit, mon goût du moment me pousse vers le 12ème, le 13ème et le 20ème arrondissement dans lequel j’habite. Des quartiers où il y a beaucoup d’immeubles modernes des années 1960, 70, 80. Une architecture que j’adore et qui me donne envie de filmer. Ces gratte-ciels m’émeuvent plus que tout. J’aime voir les centaines de fenêtres dans la nuit. Comme une multitude d’yeux qui nous observent. Et puis ces quartiers populaires m’inspirent."

    Tournage sous adrénaline !

    Médecin de nuit a été tourné en plein hiver. Elie Wajeman se rappelle : "C’était relativement éprouvant et, en même temps, j’en ai fait une force pour que le film aille très vite. C’était un tournage très serré. On a tourné en cinq semaines. J’avais en tête Les Forbans de la nuit de Jules Dassin, film très important pour moi, qui a été tourné très vite. Ou encore Bad Lieutenant de Ferrara qui s’est tourné en vingt jours. Voire même Scarface de Hawks qui, lui aussi, d’après ce que j’ai lu, a été tourné très rapidement. Cette adrénaline, cette vitesse correspondaient à ce que je voulais faire, c’est-à-dire un film noir. Je voulais me rapprocher de l’énergie de la série B."

    Côté BO

    Le directeur musical du film, Frédéric Junqua, a proposé à Elie Wajeman de rencontrer Evgueni et Sacha Galperine, dont le cinéaste a adoré la musique du film Faute d'amour. "Ils ont écrit une magnifique partition romantique et très originale. Chaque mélodie est traitée de manière singulière, vibrante, profonde. Avec des instruments étonnants et un traitement sonore extrêmement élaboré. C’était très beau à voir, à entendre. Comment des artistes s’emparent de votre œuvre et y lisent des choses que vous ne voyez pas, que vous ne voyez plus. Ça nous a permis de créer des contrepoints au côté âpre et documentaire du film. Et ça donne une certaine ampleur à Médecin de nuit", se souvient Wajeman.

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