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traversay1
3 554 abonnés
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3,0
Publiée le 17 juin 2021
Médecin de nuit compte deux personnages particulièrement marquants : le praticien qui se bat pour venir en aide à ceux que l'on ne veut pas voir (les toxicomanes) au cœur de longues nuits sans sommeil et l'indispensable Carte Vitale, sésame pour accéder au Subutex, médicament dont le nom est prononcé au moins deux fois par minute. Après Les Anarchistes, qui malgré son style peinait dans sa narration, le troisième long-métrage de Elie Wajeman confirme le talent du réalisateur à créer des ambiances mais aussi le manque d'aboutissement de ses scénarios, somme toute "légers" eu égard à l'ambition des projets. On est quand même assez loin d'un Scorsese, Friedkin ou Gray et les scènes de baston ne semblent avoir été écrites que pour essayer de donner du rythme à l'intrigue qui manque d'épaisseur. Même constat pour les seconds rôles qui n'interagissent que sporadiquement avec le héros et d'une manière que l'on peut juger un tantinet artificielle. Le film devrait prendre davantage aux tripes, ce qui est rarement le cas, il s'agit plutôt de stress et de hausse de tension. Médecin de nuit vaut surtout pour la prestation de Vincent Macaigne, remarquable de bout en bout, sur le fil du rasoir des émotions, capable de passer de la douceur à la violence en quelques minutes, donnant le sentiment que la tragédie surviendra avant l'aube et que, peut-être, il la souhaite intérieurement. Tout cela et bien d'autres sentiments, l'acteur le sublime sans surjouer un seul instant.
Le film nous embarque dans une souricière névrotique dès les premières minutes. Elie wajeman a su utiliser les potentialités dramaturgiques d'une barbe Macaigne filmée en très gros plan dans les lumières de la nuit parisienne. Il a su surtout découvrir que le corps bouillonant de notre icone romantique parisien était aussi un grand vaisseau pour un thriller à la new-yorkaise. Cette immersion entre toxicos et médecins dealeurs mets efficacement tout le monde sur un même plan psychologique. L'addiction comme le deal sont pour chacun une seule et même fuite en avant. C'est peut être dans l'hésitation entre le mordoré d'une nuit existentialiste à la James gray et une véritable plongée trash dans l'enfer des addicts à la Mad love in new york que le film patine un peu. Ainsi la psychose et le sale semble être mis hors champ pour éviter de nuir au monde de la misère sociale. Enfin la virilité de Mikael le médecin vient le sauver de tout les guépiers qu'il avait lui même créé. À un détail final près, tout se résout à coup de tatane comme si ni la réalité sociale ni sa psychée n'était finalement de grandes entraves.
Ce film décrit très bien le travail quotidien d'un médecin de nuit joué magistralement par Vincent MACAIGNE. On suit avec beaucoup d'intérêt l'histoire finalement très mouvementée de ce médecin qui se trouve pris dans un engrenage dangereux. La réalisation est très efficace et bien rythmée durant toute la durée de la projection.