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Arthur Brondy
229 abonnés
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2,0
Publiée le 25 février 2022
Quand le film débute, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Puis, l’histoire se déroule sans que l’on comprenne bien quel est le propos, où veulent en venir les réalisateurs. Cassandre est hôtesse de l’air dans une compagnie low cost, elle a tout plaqué pour changer de vie et fuir un drame familial, la mort de sa mère. Mais le film se perd en dialogues inutiles, et en dépeignant le portrait d’une femme qui ne s’intéresse et ne s’attache à rien. L’image renvoyé par le film est celle d’un personnage superficiel et en même temps si peu ancré dans la société actuelle. D’un point de vue plus technique, la réalisation à l’iPhone est vraiment une mauvaise idée… surtout vu l’apport des scènes concernées.
Le film de l'hiver. D'un cinéma l'autre, aucun désarroi. Que vous soyez flic, socialiste ou que vous vous appeliez Michel, à diffuser dans toutes les chaumières.
Ce premier long métrage de ces deux réalisateurs est intéressant à découvrir. Ils abordent avec pertinence la réalité des conditions de travail peu humaines des hôtesses de l’air dans les compagnies aériennes low-cost où tout n’est pas très rose. Adèle EXARCHOPOULOS qui incarne l’une d’elles est excellente et très crédible dans son rôle. Le film bien réalisé et fort bien documenté, porte un regard critique sur les méthodes de ces sociétés ubérisées qui cherche avant tout à faire du chiffre au détriment des relations humaines.
Qui se souvient d'un joli film argentin de Daniel Burman intitulé Toutes les hôtesses de l'air vont au paradis ? Il y avait en tous cas un peu plus d'élégance dans ce titre que dans Rien à foutre; premier long-métrage de Julie Lecoustre et d' Emmanuel Marre qui trace le portrait d'une fille de l'air, Cassandre, employée d'une compagnie low-cost. Le naturel et la spontanéité des scènes et des dialogues, qui paraissent parfois improvisés, donnent parfois l'impression d'un reportage ou d'un documentaire, d'autant qu'aucune intrigue réelle ne vient s'ajouter au récit du quotidien de cette hôtesse de l'air dépourvue d'ambition apparente, ballotée sans véritable réaction et dont la vie personnelle, entre deux vols, se résume à des ivresses de fête et à des rencontres Tinder. Sans transition entre les séquences, le film ne manque pas d'intérêt, bien que la mise en scène très proche de son héroïne, ne suscite que des émotions plutôt neutres. Cela dit, le caractère social de Rien à foutre est pertinent dans une description minutieuse des contraintes de ces prolétaires de l'air dûment exploitées. La deuxième partie du long-métrage, plus terre à terre, est censée reconnecter Cassandre à ses racines et à son environnement mais s'avère en définitive plus fastidieuse que palpitante. Le film est comme l'albatros de Baudelaire qui a du mal à se mouvoir sur le plancher des vaches mais il possède heureusement un atout de choix dans sa manche : Adèle Exarchopoulos. Celle qu'on a souvent raillé pour ses scènes dénudées et ses moues boudeuses a pris son envol en 2021 avec des rôles très différents dans Mandibules, BAC Nord et Rien à foutre où elle est presque constamment à l'image et remarquable de bout en bout.
Premier film réalisé à quatre mains, « Rien à foutre » (quel titre!) nous propose une immersion dans la vie d’une jeune hôtesse de l’air officiant au sein d’une compagnie low-cost imaginaire appelée Wing (qui porte tous les attributs de la fameuse compagnie Ryanair, de la couleur des tenus en passant par l’habitacle des avions). Mais au-delà de cette plongée dans une profession qui a perdu son prestige avec l’avènement de ce type de compagnies à bas prix, le film nous présente le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, un peu paumée et meurtrie par un drame familial. Et si la première partie où l’on est davantage dans sa vie d’hôtesse est intéressante et amusante (dans le sens où l’on voit le fonctionnement d’une telle compagnie de l’intérieur, par les coulisses), la seconde qui se dirige plus vers sa vie personnelle est moins réussie et tire le film vers le bas.
Adèle Exarchopoulos prend le rôle à bras le corps. On sent que le film a été fait pour elle et monté grâce à elle. Une actrice qui a pu énervé par sa sempiternelle moue boudeuse et qui a fait des choix pas toujours heureux après le sacre de « La Vie d’Adèle » et sa Palme d’or. On pense notamment à « The Last Face » ou « Sybil ». Mais elle nous a bien plus conquis cette année; entre sa composition inattendue et drolatique dans le « Mandibules » de Quentin Dupieux et celle de femme de flic dans « BAC Nord », on l’a découverte différemment avec une jolie palette de jeu qui se confirme ici où elle porte littéralement le projet sur ses épaules. On s’identifie à elle et son jeu nuancé est tout à fait à propos. La comédienne est de tous les plans et les autres rôles ne sont que fonctionnels et destinés à lui servir la soupe. « Rien à foutre » mise tout et peut-être trop sur son personnage principal malheureusement et il dure plus que de raison pour le peu qu’il a à raconter.
En effet, si dans la première partie, on est indulgent, la seconde est bien trop longue pour pas grand-chose. Les scènes s’étirent et certaines séquences sont clairement inutiles en plus d’être ennuyantes (par exemple, les discussions avec le père sont d’une platitude rare). Trente minutes de moins n’auraient certainement pas été un mal... Et cela fait beaucoup! C’est certainement l’un des stigmates courants des premiers films où les auteurs ont du mal à couper dans le gras. Il est quasi sûr que « Rien à foutre » aurait été bien meilleur avec un montage plus resserré. Avec les scènes dans l’avion ou à l’aéroport, on retrouve pas mal de scènes que l’on a pu vivre et elles sont montrées avec réalisme. Comme une compilation de petites anecdotes entre passagers et personnel de bord. On y prend plaisir même si cela peut devenir lassant. Mais une fois que l’on retourne au sol et que Cassandre rentre chez elle en vacances, une torpeur s’installe et on se désintéresse peu à peu du récit. De plus, avec le procédé de la caméra à l’épaule ajouté à une image granuleuse, on se croirait presque dans un reportage. Aucune utilité et cela joue contre le film. Un premier essai à deux sympathique sur le fond mais qui pêche fortement sur le forme.
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