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Jonathan M
140 abonnés
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3,5
Publiée le 17 janvier 2023
Le récit d'une hôtesse de l'air dans une compagnie low-cost. Le synopsis commence comme çà, et c'est déjà une raison suffisante pour regarder le film. On est encré dans un 2022 contemporain, classe moyenne, avec la lumière sur un métier méconnu et très peu traité, pour ne pas dire pas du tout. Mais la vision de ce duo de cinéaste serait réductrice si on se contentait simplement du contexte social de cette plongée aérienne. Il y a derrière une féminité 2.0, qui assume ses choix et prend de front le monde du travail, afin de trouver un sens à sa vie. Sans attache, mais qui en voudrait tellement. Le désir de ce que l'on a pas, c'est l'obsession du commun des mortels. Adèle Exarchopoulos dans ce qui pourrait bien être son meilleur rôle, libéré d'un surjeu parfois malvenu, qui retrouve la formation Kechiche après digestion, ce qui lui permet d'incarner un bout de femme solitaire et affranchis, très réaliste.
Très moyen... Le titre, bien qu'accrocheur, n'a strictement AUCUN rapport avec l'histoire, et le son est souvent mauvais, on doit tendre l'oreille pour comprendre. La première moitié, qui va vite, suggère la vie frénétique et trépidante des hôtesses de l'air, à travers le personnage d'Adèle Exarchopoulos, et s'avère assez divertissante. Mais alors qu'on attend un approfondissement, qui aurait pu porter sur le thème intéressant du manque d'attaches (voire d'une reconversion de l'héroïne), la deuxième partie s'égare dans un problème familial sans lien avec ce qui précède, ou l'aviation. Ainsi, au lieu de se contenter d'être un docufiction passable sur les hôtesses de l'air, le film hésite à prendre une direction qui ne viendra pas, procurant au spectateur, en plus du mauvais son et d'une façon de filmer simpliste, un véritable sentiment d'amateurisme. Enfin et surtout, le dénouement (ou l'accomplissement de l'héroïne), à Dubai, avec KFC, Pizza hut, et gratte-ciels sordides, comme un modèle de "réussite" sociale, est pathétique. A l'évidence, le film ne sait jamais quel ton adopter entre critique de la hiérarchie (épisode des syndicats) et admiration pour les hôtesses qui cherchent à l'intégrer.
Le titre résume bien mon sentiment : plus de 2 semaines après l'avoir vu, il ne me reste quasiment aucune image de ce film, pourtant très encensé par beaucoup de critiques professionnels. Si Exarchopoulos, qui porte le long-métrage sur ses épaules, est remarquable, rendant palpable l'ennui étreignant son personnage, il est impossible de s'intéresser à cette vie d'un vide intersidéral. En outre, les scènes impliquant l'héroïne et ses proches (le père, la soeur), lors d'un retour dans sa famille, manquent cruellement de consistance.
Et pendant ce temps, les films de Kechiche ne sont pas distribués et ses projets pas financés...
Démarrant comme un quasi-documentaire sur le quotidien des hôtesses de l’air et des stewards des compagnies low-cost habitant dans des « bases » situées aux quatre coins de l’Europe, Rien à foutre prend tour à tour la forme d’un pamphlet sur les méthodes de management ultra-libérales employées par ces compagnies, d’un portrait de la génération des gens de vingt ans, désabusée et traînant son lot de désillusions, son absence de perspective et son nomadisme sentimental, avant d’évoluer vers le drame intime et familial. Porté par une Adèle Exarchopoulos géniale, qui apparaît quasiment dans chaque plan du film, ce premier long-métrage divisé en deux parties distinctes convainc surtout dans sa première moitié, qui nous offre à voir les coulisses à fois effrayantes et fascinantes de la vie de ces agents du ciel pour qui les notions de temps et l’espace sont différents de ceux du commun des mortels.
Un film banal narrant la vie d'une jeune hôtesse de l'air qui ne souhaite pas vraiment sortir de sa zone de confort. On note tout de même une solitude extrême, et la raison qu'on comprend très vite, c'est le décès de sa mère. La morale, on découvre à la fin du film que les deux ans et demi consacrées à sa vie médiocre était une manière de faire son deuil, de s'échapper de la réalité. Bon film, qui contient certes des longueurs avec une BO insupportable, mais se laisse regarder ne serait-ce que pour le charme d'Adèle.
mouais. Un côté sociologique intéressant sur une generation, son rapport à un monde du travail ancré dans le low cost, l'horizon onirique sclérosé sur Dubaï. Mais bon, c'est quand même bien creux, bien pénible à suivre. Et la prise de son est faible, les dialogues sont souvent peu compréhensibles.... comme dans la vraie vie, certes, mais ça demeure pénible
J'ai eu peur au début avec la scène du retour de discothèque complètement bourrés... qui était lourde, longue et fastidieuse. Mais petit à petit je me suis laissée prendre au jeu. On accompagne Cassandre comme si on vivait avec elle, dans son travail, dans sa chambre, dans ses loisirs, dans ses coups de fil, dans ses émotions. L'excellent jeu d'Adèle Exarchopoulos vaut bien quelques scènes un peu longuettes. Le film semble un peu manquer de cohérence et de fil directeur mais c'est voulu, c'est parce que la vie de Cassandre est ainsi. Elle se cherche... Ça donne un résultat très proche du film documentaire et c'est très réussi de ce point de vue.
Un film intéressant par sa mise en scène et son montage qui suit cette jeune femme en pleine « ultra-moderne solitude ». Le thème qui n’est pas original est traité comme un documentaire, les images parlant d’elles-mêmes. Sous les paillettes des vols aériens, le misérabilisme de la solitude affective. On est à Liège, très proches des frères Dardenne sur le fond mais avec une forme plus sophistiquée. Les admirateurs d’Adèle E. seront comblés
J'ai beaucoup aimé ce film et à la fin, on est triste de quitter l'héroïne à la fin du film ! On suit la vie d'une hôtesse de l'air sur une compagnie low cost. On compris vite qu'elle avale "des couleuvres" pour survivre dans ce milieu. On comprend aussi sa solitude. Dans la 2ème partie, elle rentre chez son père (en Belgique ?) et là avec sa sœur aussi, elle retrouve des contacts "normaux". La mère est morte récemment dans un accident et on comprend d'autant plus sa détresse. Elle se révèle tout à tour courageuse, amusante et tenace.(bravo l'actrice !).
Les réalisateurs inscrivent leur démarche dans une approche néo-naturaliste, proche en cela de la forme documentaire, et retranscrivent les conditions de travail et de vie d’une hôtesse de l’air belge dont les valeurs morales, épicuriennes pour la plupart, se heurtent au modèle économique, plus encore idéologique de l’attractivité et de la compétitivité. Ici l’habit doit faire le moine, le sourire séduire un client que l’on rebaptise « hôte », la parole allier fermeté et douceur à des fins commerciales : vendre divers articles en duty free, assurer une bonne réputation à la compagnie que l’on représente avec, dans le viseur, le professionnalisme de ses collègues qu’il s’agit également de surveiller. Le long métrage dénonce une culture de l’évaluation à tout prix : on attribue des étoiles, on estime son niveau de performance et ses qualités pour mieux subir ce même système que l’on entretient, volontairement ou non. Une tension naît entre d’une part la matérialité du film, attaché à suivre le quotidien de Cassandre qui articule boulot, détente et ennui, et d’autre part l’immatérialité des relations humaines au sein de l’entreprise : les costumes se confondent et peuvent de substituer les uns aux autres, les noms s’oublient, les rendez-vous se font en visioconférence via un ordinateur ou par téléphone… Voilà donc une immersion réussie dans un corps de métier, portée par une Adèle Exarchopoulos très convaincante, qui pèche néanmoins par sa longueur et par quelques prétentions formelles tout à la fois chichiteuses et vaines – du Vangelis pour dynamiser l’utilisation des trottoirs roulants de l’aéroport, par exemple.
Portrait réussi de la génération Y, entre rêve et apathie, entre amour 2.0 et job alimentaire fait sans passion ni ambition. Ce film à la mise en scène libre, oscille entre fiction et documentaire quand il aborde le métier de son héroïne, hôtesse dans une compagnie d'aviation low-cost où le faux-sourire n'arrive plus à cacher des conditions de travail déplorables. Dans la partie hédoniste du film la mise en scène avec une lumière crue peut rappeler les photos de Nan Goldin, dans sa partie introspective, en famille en Belgique autour du manque, elle se fait plus crépusculaire. Adèle Exarchopoulos est parfaite.
Mal filmé, mal monté, mal sonorisé. Si les réalisateurs voulaient filmer la vacuité de la vie professionnelle et familiale d'une hôtesse de l'air déprimée nihiliste, ça au moins c'est réussi...au delà de tout intérêt. Ratage monumental sans doute financé par Emirates et Dubaï auxquels il fait une publicité éhontée. Aussi ennuyeux, long et plat qu'un tapis roulant d'aéroport.
Ultra réaliste et immersif. Le rythme est lent mais cela rend le film d'autant plus crédible car ne cherchant pas l'artifice. Le personnage d'Adèle Exarchopoulos a ses propres objectifs que l'on peut comprendre, sans juger. Pour résumer, simple et efficace.
C’est une réalisation de Emmanuel Marre avec Julie Lecoustre. L’idée d’écrire le scénario est venu ensemble suite à un voyage avec une compagnie low-cost. Rien à foutre a remporté le Prix Fondation Gan à la Diffusion à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2021.
Cette comédie dramatique va nous montrer la situation dans les compagnies low-cost. La première qui vient en tête, et souvent critiquer pour son aspect social, est Ryanair. Il est important de noter qu'Emmanuel Marre et Julie Lecoustre ont rencontré plusieurs employés de compagnies low-cost afin de se documenter. Cela leur a permis de comprendre les conditions de travail dégradées et la faible rémunération. Des problématiques qui seront mises en avant. Les compagnies jouent sur le fait que travailler dans un avion est un “rêve” afin d’imposer ces conditions.
L’histoire, de cette employée de l’air, est vraiment intéressante. Il est vrai que cela démarre doucement. Le début peut sembler un peu futile. Cassandre ne pense qu’à la fête. On va donc enchaîner les verres de vodka et les soirées. C’est un reflet de sa condition de travail précaire. Elle est formatée au vol par vol, et l’empêche de se projeter sur le long terme. Finalement, elle ne pense qu’à brûler la chandelle par les deux bouts. Cependant plus le film avance plus il prend en teneur.
Tu vas donc tourner autour de Cassandre. Au départ, elle peut sembler agaçante. Malgré tout, lorsqu’elle se rend enfin compte de l’attitude de la compagnie envers elle, la situation se débloque. Alors qu’avant on ne voyait que son apparence, on va commencer à la comprendre. Nous allons être pris dans le récit de cette jeune femme. C’est donc son évolution qui va être la ligne directrice réelle. Ceci va vraiment être bien fait. L’esthétique en tant qu’hôtesse, et celle dans la vie privée sont différentes. L’une sera assez froide, quant à l’autre plus intimiste. Dans ces passages, on se sent proche de Cassandre. Dommage que l’histoire autour de sa mère soit mal dosée.
Ils ont pris une actrice de choix pour interpréter Cassandre. Adèle Exarchopoulos est parfaite pour ce rôle. L'actrice française, qui avait reçu le César du meilleur jeune espoir féminin en 2014 pour La Vie d'Adèle, montre encore une fois tout son talent. Elle nous emmène avec elle dans le cheminement de son personnage. Tout d’abord, on est devant cette carapace superficielle. Puis elle se dévoile dans ses traits les plus intimes. Par contre, il faut l'aimer pour apprécier Rien à Foutre, car on ne verra qu’elle. Bien qu'Alexandre Perrier et Mara Taquin sont loin d’être mauvais, ils n’ont pas le panache d’Adèle Exarchopoulos.
Rêver sa vie en low cost. Ce film est deux. Deux parties. Deux moments de vie. Deux Cassandre, personnage double aux deux visages ; impression de deux comédiennes pour un même rôle ? L'une délurée et no limit. Un visage maquillé, grimé pour donner le change, la coiffure soignée et le corps prisonnier dans un uniforme stricte, une apparence pour le métier d'hôtesse de l'air, aux codes rigides, un monde de paraître au sourire qui doit durer 30 secondes sans faillir. Cassandre enfermée dans un rôle qui cache ce qu'elle est profondément. L'autre blessée meurtrie par un deuil, par la culpabilité. Un visage naturel, sans artifice, les cheveux flous, vêtue d'un jean pour déambuler le nez en l'air. Le droit de laisser les larmes couler au détour d'un souvenir. Se perdre dans des ports sans attache pour s'échapper. Retour au source, sa famille pour se retrouver, se libérer, enfin accepter la perte pour se réconcilier avec soi. Le naturel de l'actrice, les scènes comme dans la vie, la caméra qui filme en toute liberté parfois maladroite mais si intime, si touchante. "Alors rien à foutre " pas tant que ça !