Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Remi S.
19 abonnés
135 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 15 février 2022
« *Tout est à faire, rien à refaire* », c’est le slogan qui ouvre la petite communauté où réside Roxy et sa mère Zora. Communauté qui condamna d’ailleurs mère et fille à l’exile après que la jeune Roxy fut accusé d’avoir déterré du sable la meurtrière redoutée Katerina Bushowsky (alias Kate Bush). Tout à faire car dès l’introduction, nous sommes propulsé sur After Blue : nouvelle planète de résidence hostile aux hommes, après que notre fameuse Terre si familière soit devenue mortellement (et anthropologiquement peut-être) inhospitalière. Mais tout est à faire aussi dans les fondements, et on s’en rend compte dans *After Blue (Paradis Sale)* : l’enracinement, le repli communautaire a quelque-chose de mortifère. Il faut partir à l’aventure, voyager, emprunter des sentiers nouveaux, dangereux, tantôt étrange et lumineux ! L’exile forcé de Roxy et sa mère a une double face : punitive car l’objectif est aussi celui de retrouver et tuer la dangereuse Kate Bush (cocasse pour une coiffeuse et une adolescente), mais aussi libératrice car on quitte enfin le malaise destructeur de la communauté. Le nouveau film de Bertrand Mandico se déploie ainsi dans un large scope où tout semble s’ouvrir. C’est l’objectif traditionnel des grands westerns : captation des grands horizons ; foi dans l’horizontale invitant au périple forgeur. *After Blue (Paradis Sale)*, c’est le second long-métrage de Bertrand Mandico. Après ses nombreux courts et moyens-métrages à la toile complètement folle (*Boro in the Box*, *Ultra Pulpe*, *ExtaZus*, …) et son extatique premier long en 2018 *Les Garçons Sauvages*, Mandico revient ici avec un western acide qui continue indéniablement de prolonger une œuvre dingue : Mandico qui réalise un western, c’était peut-être comme une évidence ! J’en profite ici, car je n’ai finalement jamais écrit sur Bertrand Mandico. Un cinéaste parmi les plus singuliers actuellement en France (si ce n’est aussi au monde). Son art s’inscrit toujours dans ce palpitant ressenti de la sidération-fascination. Sidéré par son jeu du mauvais gout teinté d’un érotisme dégoulinant et monstrueux, et fasciné par la puissance de sa simple main d’œuvre. On y revient encore : tout est à faire. Mandico ne suit pas les lignes modernes, mais revient sans cesses à un cinéma d’antan voguant vers l’artisanal : Vigo, Cocteau, Jodorowsky. Les effets spéciaux sont faits sur place, assumant son coté fauché jusqu’à l’adhésion totale. Comme une croyance dans un cinéma spectaculairement marginal. C’est le grand talent de plasticien de Betrand Mandico qui explose l’écran et met tout le monde d’accord. Comme un Lynch français si je puis dire, son cinéma est avant toute-chose une affaire du formel. Qui oserait tout déformer par des jeux miroirs vertigineux ? Qui oserait articuler tout un univers fait de monstres artisanaux et d'une quête perpétuelle des désirs enfouis ? Qui oserait transformer le paysage de la Nouvelle-Aquitaine en un environnement organique et mystérieux ? Qui oserait jouer entre le monde des vivants et celui des morts en nous inscrivant, nous-même spectateurs, comme noyés par cette traque sale et érotique ? C’est cela *After Blue* : un Mandico x100 qui propulse le western dans des ténèbres colorés ; une invitation à quitter les sentiers battus. Tout est à faire : vitalité qui se trouve autant dans le voyage et la traque (le repli tue : la communauté ; Sternberg), que dans le geste même de cet artisanat façon Mandico remplie d’une foi sidérante.
Comme le décrit le réalisateur, il s'agit d'une fiction erotico-héroïque. Les décors semblent être de papier mâché et les costumes sont sûrement achetés à la foire-fouille locale. Les dialogues sont mauvais et les scènes grotesques. On retiendra le rot qui survient entre deux phrases d'un dialogue, sans que l'on en comprenne l'utilité; ou encore le monstre à tête creusé. Film réalisé sous crack, qui ne peut se regarder que sous crack.
Après Les Garçons Sauvages, voici de quoi replonger dans l'univers étrange, libidineux et beau de Bertrand Mandico. Il faut accepter d'entrer dans un trip qui nous sort de notre zone de confort pour pleinement l'apprécier, et on vit alors une grande expérience cinématographique, avec une décoration totalement fantastique, une bande son à la musicalité maîtrisée, une direction de la photo à la pellicule absolument splendide et des actrices belles et justes. Une bonne mise en scène et un scénario intriguant et original. Toutefois, je n'avais plus la sensation de la découverte qui avait rendu ma première incursion dans le monde de Bertrand Mandico plus impressionnante et mémorable qu'avec After Blue. Bertrand Mandico n'étonne pas à chaque fois, du moins pas complètement (à l'instar, à sa décharge, de bon nombre de grands cinéastes).
Inintéressant et beaucoup beaucoup trop perché pour moi. Je dois quand même admettre que les couleurs sont très jolies (c'est le seul point positif que j'ai trouvé)
After Blue ou Paradis sale, appelez-le comme vous voulez, le dernier délire de Bertrand Mandico aurait pu aussi avoir comme titre Il faut tuer Kate Bush mais la susdite n'aurait peut-être pas apprécié. Le film va être adoré par ceux qui se passionnent pour un cinéma "merveilleux", en dehors des sentiers battus, et haï par d'autres, qui n'y verront que poudre de perlimpinpin aux yeux, et cela n'a rien à voir avec le fait d'être cinéphile ou non,mais plutôt avec ses propres sensibilité et attentes. Quoi qu'il en soit, visuellement, After Blue est affriolant de par sa créativité malgré la présence de quelques créatures gélatineuses (pourquoi faut-il en SF que les monstres soient gluants à ce point ?) surtout si l'on est conscient que le métrage a été tourné pour la plus grande part sur le plateau de Millevaches ! En revanche, côté scénario, on n'atteint pas des prodiges d'originalité dans un récit de chasse à la femme tueuse qui n'est qu'un prétexte à faire voisiner plusieurs genres : SF, bien sûr, mais aussi western et érotisme lesbien soft, sur une planète peuplée à 100% (ou presque) par la gent féminine. Quitte à négliger l'aspect narratif, le film aurait pu se passer de ce duo de voix off qui vient expliquer de lourde façon les tenants et les aboutissants de cette course à la poursuite de la dénommée Kate Bush. Par ailleurs, retrancher trente minutes aurait aussi permis de donner davantage de rythme sans perdre beaucoup de l'intrigue et de ses digressions. Dans ce film dont le réalisateur est la star principale, deux comédiennes tirent magnifiquement leur épingle du jeu, Élina Löwensohn et Vimala Pons, la seconde en particulier, dont le charisme sensuel sidère.
Je voulais me laisser tenté par curiosité, étant ouvert au Cinéma expérimentale, résultat ?
Aucun fond que de la forme, et même cette forme et aussi laide que repoussante. Je résumerais donc ce moment comme une longue torture, qui je vous préviens sera aussi lente et insipide qu’Interminable !
En bref : "Un long cauchemar spasmodique qui donne la nausée par la stupidité de son (non) scénario, car oui SPOILER; IL N'Y EN AUCUN, et de part sa réalisation Nanardesque totalement abyssale, ou les rires deviennent nerveux, petit bonus pour les jeux catastrophique est ridiculement grotesque (et vulgaire ! C'est à noté) des actrices; qui je pense, ne comprennent pas elles-mêmes ce qu'elles sont censés jouer"
En Bonus : Un hommage à la fin insupportable et irrecevable de par la nullité de ce film au Génial eXistenz (et donc forcément pour les connaisseurs du genre, à Videodrome), MAIS n'est PAS DAVID CRONENBERG qui veux... LOIN LOIIIIIIIN DE Là.
D'habitude j'attends la fin du générique pour "m'imprégner de l'essence du film" mais puisqu'il n'y en avait tout simplement pas j'ai rompu ce rituel personnel pour cette fois....
C’est un long film de science-fiction qui oscille entre horreur et outrances réalisé comme un western psychédélique. Certes, les décors fantasmagoriques et les images sont très tape à l’œil mais tout cela est vain et le film n’est pas digne d’intérêt.
Roxy & Zora (une adolescente et sa mère) sont condamnées par leur communauté à traquer une criminelle et à l’éliminer. Ce film raconte leur quête, entre onirisme et fantasmagorie.
Dans la droite lignée de ses précédentes réalisations, Bertrand Mandico retrouve ses actrices fétiches, à commencer par la roumaine Elina Löwensohn et la française Vimala Pons, aux côtés d’un casting à 99% féminin et d’une petite nouvelle, en la personne de Paula Luna (l’héroïne).
After Blue / Paradis sale (2021) est une épopée, une aventure singulière, oscillant entre la science-fiction et le western féministe (où les Winchesters se font appelées Chanel & Gucci). Une œuvre barrée et extravagantes, dans le même registre que son court-métrage Notre Dame des Hormones (2014) et moins accessible au grand public que ne l’était Les Garçons sauvages (2018).
Un univers très dense, comme à son habitude, Bertrand Mandico n’est pas avare, les couleurs sont intenses, les décors kitsch et les corps sont pailletés (quand ils ne sont pas couverts de poils). Un voyage déroutant qui ne fera pas l’unanimité et qui surtout, risque d’en décontenancer plus d’un, surtout sur une durée aussi excessive.