Seul au monde a tout d’un grand film. D’ailleurs, je crois pouvoir dire que c’en est un. Les larmes sont toutes proches, c’est un signe. Quelle intensité, on s’y croirait ! Sur cette ile perdue au beau milieu du Pacific, avec pour unique compagnie un ballon de volley. Ce lien que Tom Hanks tisse avec Wilson, en sachant que c’est l’unique chose qui le maintient en vie… c’est bouleversant. La séparation en est d’autant plus déchirante. Ce film démontre à quel point la vie peut soudainement basculer, comme ça, en un claquement de doigt. Un jour tu ris, tu travailles pour gagner ta vie, tu dévores ta femme des yeux, tu l’aime au point de faire des projets. Le lendemain, tu es mort, seul, sans rien autour de toi que l’océan, la nature brute, impitoyable, et tu dois survivre avec le stricte minimum en tentant désespérément de te raccrocher à un semblant d’espoir. Cette situation dépasse notre entendement. Mais ce n’est pas finit, car puisque tu as décidé de vivre, tu réalise au bout de quatre longues années qu’il est peut être temps de tenter quelque chose. Ce n’est pas ton heure. Tu ressurgis brusquement du royaume des morts. Le monde t’accueil à bras ouverts, mais ta femme qui t’as longtemps pleuré a refait sa vie. Au fond elle t’aime encore, mais le temps a passé, et il y a des choses qui ne s’effacent pas. Il faut l’oublier, tout oublier. Voilà sur quelle vague d’émotion nous fait vibrer Robert Zemeckis. Alors oui, ce film a tout d’un grand film parce qu’on se projette sans peine dans le tragique destin de cet homme coupé du monde. On réalise au passage à quel point le quotidien et son confort sont encrés dans nos vies, à quel point un changement aussi radical de situation peut être terrible à surmonter. Tout ça pour dire qu’il y a l’avant, et il y a l’après. La transition est déconcertante. Le réalisme apporté aux images est d’autant plus poignant, notamment le contraste des lumières. Tom Hanks est au sommet de son art, magistral et bouleversant d’interprétation. Le contexte nous offre un méli mélo de tristesse, de tendresse et d'humour bon enfant. A savoir que la star a du perdre 25kg pour cette performance d’acting. Dément ! Un hommage à Robinson Crusoé et à tous les naufragés de la vie. Culte. 4,5/5