Voilà LE film de référence en matière de possession. Il a beau dater de 1973, pas un film n’a encore réussi à l’égaler. Et ce n’est pas faute d’avoir été imité ! Mais il n’y a rien à faire. Il faut dire que l’intrigue est bien menée, et les effets visuels d’excellente facture (que dis-je, révolutionnaires !!!) pour l’époque. Pour être honnête, lorsque j'ai découvert ce film il y a seulement une vingtaine d’années, je les avais trouvés très bien faits et on ne peut plus réalistes. Même si je me souviens avoir été fortement inquiété, force est de reconnaître qu’aujourd’hui, les effets spéciaux trouvent leur limite. Les technologies ont tellement évoluées ces dernières années qu’on en devient exigeant. Qu’on se rassure, même en 2015, on trouve des films à l’esthétique hideuse en raison d’effets ratés et même pas dignes de films d’animation. Alors regardez "L’exorciste" plutôt avec un œil en rapport à son époque, et laissez-vous porter par l’intrigue. William Friedkin réussit à nous immerger dans la vie de cette mère vivant seule avec son enfant, et surtout à nous mettre quasiment au même niveau de stress que la parente. Nous voyons l’évolution, et notre attente est récompensée par la diffusion de plus en plus fréquente d’images nous montrant la jeune fille en proie à la possession, nous mettant ainsi aux premières loges de la montée en puissance. L’œil de William Friedkin n’y est pas étranger, car ses cadrages ciblent précisément la problématique, et la musique pourtant discrète la plupart du temps est crispante à souhait. Le film fut interdit en salles aux moins de 16 ans. Si vous le regardez avec un regard moderne, vous ne trouverez pas "L’exorciste" aussi terrorisant que ce que vous avez pu entendre. D’ailleurs la restriction porte de nos jours sur une interdiction aux moins de 12 ans. Il faut dire que le sujet a été depuis à maintes reprises exploité et les réalisateurs ont dû redoubler d’idées toujours plus horrifiques pour parvenir à renouveler le genre. Je vous rappelle que ce film date de 1973, et qu’il a reçu 2 Oscars : pour le meilleur son d’une part, pour le meilleur scénario adapté d’autre part. Eh oui, le scénario s’est basé sur le roman éponyme de William Peter Blatty, paru deux ans plus tôt. Mais ce n’est pas tout ! Cette réalisation fut en course aussi pour huit autres statuettes, et pas des moindres : meilleur second rôle masculin (Jason Miller), meilleur second rôle féminin (la jeune Linda Blair), meilleur actrice pour Ellen Burstyn, meilleure direction artistique, meilleure photographie, meilleur montage, meilleure réalisateur, et enfin meilleur film. Je suis presque étonné de voir que le maquillage n’a pas été cité. Je vous fais grâce des prix et nominations remportées aux Golden Globes, pour ne pas être redondant et fastidieux. Non vraiment c’est du lourd, qui a certes vieilli, mais qui a été classé comme étant le 3ème meilleur thriller derrière Psychose (1960) et Les dents de la mer (1975). Malgré le genre, "L’exorciste" a engendré 402,5 millions de dollars à travers le monde, une véritable performance. Devant ce succès phénoménal, il a donné naissance à une saga qui s’est poursuivie d’abord en 1977 avec "L’exorciste 2 : l’hérétique". Il faudra attendre 1990 pour voir le 3ème volet nommé "L’exorciste, la suite" (ou "The exorcist III"). L’année 2004 voit la préquelle apparaitre ("L’exorciste : au commencement"), ce qui équivaut à dire que 30 ans après, on cherche encore à surfer sur l’immense réussite cinématographique (et commerciale) qu’a été "L’exorciste". Car ça en est une, enrichie de quelques scènes supplémentaires depuis 2001 (que je considère comme inutiles pour la plupart), à laquelle tout parent digne de ce nom ne restera pas indifférent à ce grave cas de possession d'une jeune fille de... 13 ans.