Ce film m'inspire alors, une fois n'est pas coutume, ma critique sera exceptionnellement longue.
Tout d'abord, je voudrais rendre hommage à la mise en scène de Christophe Gans particulièrement inspirée
(je craque pour le fondu enchaîné inoubliable de Monica Bellucci aux montagnes enneigées)
. Cependant l'excès de transitions différentes dans les plans peut, au mieux, faire penser à un vidéo-clip très rythmé et, au pire, à un exercice de style dont l'histoire ne serait qu'un prétexte. L'image est très belle et je l'ai savourée d'autant mieux sur un écran de 24 mètres de large qui est totalement adapté à un film dont la majeure partie des plans est une vue panoramique de la nature.
Ensuite, parlons de l'histoire... Il ne faut pas rechercher le réalisme à tout prix, ici, car le réalisateur a, je pense, plutôt pris le parti de nous en mettre plein la vue dans des chorégraphies de combat pas toujours très adaptées à l'époque. En prenant tout ceci au deuxième degré, on passe un très bon moment et on rigole souvent pendant les combats. L'histoire ne me parait pas "fouilie" mais profonde, car chaque partie de l'histoire a son importance dans l'histoire elle-même. Tout s’enchaîne parfaitement jusqu'au dénouement imprévisible. Pour ce qui est des effets spéciaux de la bête, confiés au studio du créateur du "Muppet Show" et de "Dark Crystal", ce n'est pas une réussite pour les gros plans ! je suis très déçu. Je pense que l'on aurait gagné en crédibilité et en intensité si on avait pris le parti de ne pas montrer la bête dans sa globalité mais plutôt uniquement ses griffes, sa tête, son ombre, ou choisir que la caméra se déplace à travers sa vision. Niveau interprétation, rien à redire, j'ai trouvé tous les acteurs excellents avec le phrasé de l'époque et le comportement qui s'y rapporte. Pour finir, même si l'on sait que le réalisateur est un cinéphile boulimique qui aime s'inspirer des films qu'il a aimés, je n'arrive pas à différentier les notions d' "emprunt" et de "plagiat"
: le plan final me fait fortement penser à "Titanic", les déplacements de la bête en gros plan me font penser à ceux du "Predator", l'histoire comporte de nombreuses similitudes avec celle des films "Le 13ème Guerrier", "Roméo et Juliette" et "Comportements Troublants".
Si vous aviez tendance à ne retenir que le côté négatif de ma critique, ce serait injuste car ce film est à voir. Peut-être que le plaisir que j'ai éprouvé à le regarder ne ressort pas aussi bien dans mes mots que les petites contrariétés qui l'ont légèrement atténué.
Je vous conseille aussi de regarder le premier film du réalisateur, "Crying Freeman", qui est aussi beau visuellement que celui-ci mais dans un tout autre registre.