Attention, cher ami spectateur, à ne pas vous faire piéger dans la toile poisseuse et malhonnête de Madame Web, un film qui n'est tout simplement pas fini. On s'en doute un peu quand on voit le scénario affligeant (une femme qui entrevoit l'avenir proche et essaie d'empêcher les catas qui s'y passent, tout en gardant trois gamines insupportables qui n'ont absolument aucune autre utilité que d'être des boulets : Phénomène Raven fait du babysitting), la solution "WTF" de Cassie (l'héroïne) à tous les problèmes (
foncer dans le tas avec un véhicule
, sans savoir vraiment où sont les civils et les fillettes à protéger... On ne sait pas qui du méchant ou de Madame Web est le plus dangereux pour les gamines), la caméra qui tremble sans arrêt et fait des zooms sur les visages dignes de telenovelas (début des rires incrédules dans la salle, on est à la cinquième minute du film...), les répétitions infernales des scènes (elle voit l'avenir en double ou triple, avec à chaque fois un "PAF !" - éclatement sonore désagréable -, censé donner de la tension, mais nous cassant plutôt les oreilles), le méchant qui n'est vraiment pas fute-fute (pauvre Tahar Rahim), les effets spéciaux aux fraises (la première scène de pouvoirs sous l'eau est laide), un montage atroce des "visions" qui ressemblent à des accélérés de celles de Destination Finale ("C'était quoi ? J'ai rien compris. Ah, c'est pour ça, le replay en double après ! C'est pour comprendre ce qu'on voit !"), une scène émotion insérée avec tellement de maladresse qu'on n'y croit pas (autres rires dans la salle). De notre côté, on se demande surtout "Mais, comment elle a fait pour
arriver si vite en Amazonie, et tomber pile poil sur le Maître Aranas ? Elle ouvre le livre, pouf-pouf elle est avec Maître Miyagi qui lui fait une "séance de spiritisme Doctor Strange", pouf-pouf scène émotion qui n'a rien à faire là, pouf-pouf elle est de retour à New-York, et tout ça sans que personne ne bouge d'un iota, alors qu'elle a pris l'avion avec toutes les caméras de l'aéroport, et le logiciel de reconnaissance faciale du vilain qui devait tourner à fond..."
C'est là qu'on a commencé à comprendre que le final s'annonçait mal. Et on était loin de la vérité (ô mes aïeux), on vous le répète : le film n'est pas fini. On nous a donc préparé à un duel final, qui dure en réalité
cinq minutes sur un toit avec des décors numériques mal recréés (la lumière, l'ombre, le placement en arrière-plan, rien n'est cohérent), des étincelles dont on se demande ce que c'est, un montage inexistant (ils ont collé les scènes à la suite, sans plus de travail, ce qui donne un résultat ultra haché, un méchant qui est partout à la fois, des actions incompréhensibles et très rapides), et une animation de chute qui est encore une fois digne d'un mauvais jeu vidéo (Tahar Rahim et le "S"...
80 millions, les gars, 80 millions pour faire ça ? C'est un scandale). On a vu ce combat final en IMAX, vraiment, ça nettoie les yeux. On trouvait que Morbius était gentiment nase, mais plus proche du nanar car involontairement drôle, ici on l'apprécie d'autant plus en ayant vu ce que Marvel et Sony étaient capables de nous balancer dans l'écuelle, une bouillie pas cuite et dont il manque la moitié des ingrédients. Si vous tenez la durée (avec ce mantra conciliant "Oui, c'est nul, mais ça ne vaut pas le bad buzz qu'il se coltine..."), vous allez déchanter en abordant un final qui se paye votre tête, clairement. Après cette expérience en IMAX, on a fini avec les rétines cramées, et "PAF !" (bruit sec), on voit deux, non, trois fois de suite : Madame Web, qui atterrit en masse dans les Top Pires Films 2024...