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3,5
Publiée le 5 août 2021
Ce fight club culinaire ne manque pas d'atouts en terme d'originalité. Mené par un très bon Nicolas Cage qui a retrouvé de sa superbe, l'ont suit un chasseur de truffe au passé apparemment glorieux à la recherche de son cochon enlevé. Le pitch posé on est face à un film bien réalisé sans réelle temps mort malgré sa lenteur narrative, mais aux dialogues bien écrits qui intéresse de suite le spectateur sur le personnage et son passé trouble. Probablement un des meilleurs Nicolas Cage depuis Joe.
Pig a l’intelligence et l’originalité d’aborder le deuil d’un père par le prisme du culinaire, mais d’un culinaire sale, terreux, poussiéreux, raccordé à la nature, à sa rigueur, à sa violence ; les séquences qu’il réussit le mieux sont celles qui représentent la cuisine comme un art de la mémoire faisant craquer les carapaces, fondre les cœurs glacés et pleurer ceux qui préféraient d’ordinaire les larmes d’intérieur. Le récit mêle de façon convaincante l’érémitisme de Rob – qui ne cesse d’être comparé à un fantôme, on le croyait mort, il n’a plus rien à faire ici, le monde ne peut plus rien pour lui – aux codes du film noir lorsque le cochon truffier vient à disparaître, enlevé par des concurrents peu scrupuleux. Toutefois, il refuse de céder à la facilité de la vengeance gore tel un John Wick en milieu forestier ; la lenteur prend le pas sur l’action, la lenteur est action en ce qu’elle traduit à l’écran la difficulté d’un corps à avancer et celle d’une âme à accepter la perte d’une âme sœur, jusqu’à ce plan sur le personnage levant les yeux au Ciel, paisible enfin. Nicolas Cage impressionne et prouve qu’il demeure un grand acteur en dépit de ses choix de carrière récents, contestables ; il convertit le jeune Amir au silence et lui fait apprécier sa valeur, contre le bruit incessant de la radio et l’emphase de la musique ; un silence de mort grâce auquel le vivant se sent vivre ; un silence riche en saveurs et en goût qui seul peut accompagner le repas véritable. S’il tombe parfois dans le dolorisme inutile, si le sentimentalisme de certaines scènes paraît un peu forcé, si son découpage en chapitres nommés de manière métaphorique agace par sa prétention, Pig reste une très belle surprise et mérite d’être considéré.
Simplement nommé "Pig", le premier long-métrage de Michael Sarnoski raconte l'histoire d'un homme qui se lance à la recherche de son cochon qui a été enlevé. Ce dernier est un cochon truffier qui peut rapporter beaucoup d'argent à son propriétaire. Rob, qui vit en ermite dans la forêt, l'utilise pour échanger des truffes contre des vivres, mais s'il veut absolument le retrouver, c'est parce qu'il tient à son animal de compagnie. "Pig" n'est pas un film de vengeance, ce n'est pas une sorte de "John Wick" où le cochon remplacerait le chien. C'est un drame sur un homme qu'on apprend peu à peu à connaître. Un homme renfermé sur lui-même qui semble fuir son passé et qui va devoir s'y confronter. La mise en place du film est réussie seulement, les longueurs apparaissent rapidement et l'histoire n'est finalement pas si intéressante que ça. C'est trop gentillet, trop simple, trop classique. Le plus décevant est quand même la conclusion qui est certes en raccord avec le style du film, mais qui laisse un sentiment d'inachevé... Au final, c'est un film qui se laisse regarder, mais sans plus.