L’histoire semble, au départ, conventionnelle avec une femme (Virginie EFIRA), interprète, qui a 2 foyers, l’un en France avec un mari, Melvil Fauvet (Bruno SALOMONE) chef d’orchestre et deux adolescents, l’autre, en Suisse, constitué d’Abdel Soriano [Quim GUTIÉREZ, acteur espagnol ayant joué notamment dans « Abracadabra » (2017) de Pablo Berger] et de la petite Ninon. On découvre peu à peu qu’il ne s’agit, ni d’adultère, ni de bigamie car le réalisateur construit son film comme un puzzle qui se découvre lorsqu’un maximum de pièces sont reliées les unes aux autres : la scène initiale, filmée en long plan séquence, ne trouve sa signification que vers la fin, tout comme le titre dont le prénom est, vraisemblablement, une référence au personnage jouée par Kim Novak dans « Vertigo » (1958) d’Alfred Hitchcock. Les acteurs sont tous excellents [quel plaisir de retrouver Jacqueline BISSET, en mère de Virginie Efira, à la longue filmographie dont « La nuit américaine » (1973) de François Truffaut et « Au-dessous du volcan » (1984) de John Huston] mais c’est Virginie Efira qui porte le film (belle scène à l’opéra où elle ressent, de façon imperceptible, un sentiment de faiblesse voire d’angoisse), en femme double (Judith et Margot), schizophrène, s’enfermant dans ses mensonges qui la mènent à la frontière de la folie. D’où sa proximité avec le personnage titre de « Pas de printemps pour Marnie » (1964) d’Alfred Hitchcock. Sans oublier la musique angoissante de Romain TROUILLET qui avait composé celle du film « Edmond » (2019) d’Alexis Michalik.